L’extrait de Philippe Haeck
La lectrice de l’artiste indienne Ruchi Bhargava n’aurait peut-être jamais lu Philippe Haeck, ni connu l’anthologie La poésie québécoise, s’il n’y avait eu la porte ouverte à qui veut venir s’asseoir soir après soir.
Nous aimons
(…)
la nappe rose et blanche de la cuisine repose nulle part
les calèches dessinées pour de froides amours
mais notre amour est le frémissement des feuilles à notre fenêtre
le vent
que le vent emporte cette nappe dépliée
que ces calèches conduisent vers une forêt d’aube là où nos corps pourront s’enrouler
et que le ciel n’ait rien de plus pressé que le vol de ces amants nulle part
la nappe à carreaux roses et blancs au centre de la cuisine
dessus un livre rouge et de la même teinte
quatre fruits qui attendent nos lèvres
de grandes armoires abritent nos amours au fond des assiettes bleutées
notre texte est plein d’inconnu combien de temps cette nappe ces trois roses rouges
qui dormira dans notre maison avec nos lèvres et nos livres
notre corps est vif
Une porte ouverte sur des mots que je savoure » notre amour est le frémissement des feuilles à notre fenêtre.. nos amours au fond des assiettes bleutées.. »
Comment by Chantal — 10 août 2009 @ 5:41