Lettres à MD 12
Chère Marguerite Duras,
On n’écrit ni pour soi ni pour les autres, mais pour attendrir un dieu, auquel on ne croit peut-être pas, en vue d’obtenir sa clémence, dont on ne saura que faire et que sans doute on ne mérite pas. C’est du moins ce que la faible clarté d’équinoxe de ce matin m’autorise à croire. Mars, chez nous, assemble traîtreusement la désespérance et l’espoir dans le cœur, comme vous savez le faire dans vos livres. Je les connais tous, les aime tous, suis lié à tous par cette attache immatérielle et solide qui réunit parfois mystérieusement l’auteur et son lecteur.
(extrait d’une lettre de Robert Lalonde, in Lettres à Marguerite Duras)
*toile d’Antoinette Farrar Seymour
