Les vers de Norge 3
Pour mémoire
On dansa jusqu’à l’aurore
Et la fête fut si tendre
Que parfois scintille encore
Quelque baiser sous la cendre.
Oui, même après tant d’années,
Dans les grands lustres là-haut,
Des éventails vont planer
Comme de frêles oiseaux.
Et le secret d’un miroir
Tient pour lui seul désormais
Le merveilleux désespoir
De deux enfants qui s’aimaient.
Les lueurs des sentiments,
Leur feinte aux mille sourires
Imprègnent profondément
Ces murs lourds de souvenirs.
Rien ne se perd dans ces lieux,
Rien ! Si l’on écoutait mieux,
On entendrait sourdement
Battre des cœurs anxieux,
On entendrait doucement,
Simplement, aveuglément,
Une navette infinie
De fougueux événements
Et de longues accalmies
Tisser les fils de la vie.
Norge, Le stupéfait
*choix de la lectrice de Lucy Doyle