Les vers d’Albert 1
Un air
Un air, auquel le vent du soir donne des ailes,
Un air de violon ou de violoncelle
Passe rapidement, triste et profond, sur nous,
Comme un oiseau perdu venant on ne sait d’où.
Il ralentit parfois son vol, puis l’accélère,
Descend, monte, s’élance, atteint la lune claire
Et redescend, plus faible à travers la rumeur,
Plane, remonte encore, et redescend, et meurt…
Qu’il ressemble à mon âme inégale et trop prompte,
Cet air de violon qui descend et qui monte!
Albert Lozeau, Intimité et autres poèmes
*choix de la lectrice de Patricia Miller