Les mots venus de Roumanie 4
La lectrice du peintre expressionniste allemand Karl Schmidt-Rottluff a pris ses aises. Pas question qu’elle ne précipite sa lecture des 50 poèmes du poète roumain Tudor Arghezi. Puis, elle a laissé le recueil ouvert sur ces mots :
Ma peine…
Ma peine du vendredi m’est bien plus douce le dimanche.
Je la goûte mieux lorsque tinte une cloche à la tour.
Les jours de la semaine me font pitié, me gênent.
L’an est opaque et le temps s’épaissit.
L’heure m’appelle du passé, révolue;
Aucune issue hors de celle-ci,
À travers la suie et la cendre.
Pourtant mon temps m’est cher,
Il m’appartient, ce me semble,
Dans la bravoure ou l’épouvante.
Es-tu héros? Es-tu couard?
Homme traîné comme un pesant manteau,
Sur sept boutons ne pendent plus que cinq.
Deux sont perdus.
L’un est là-haut, sur la montagne,
L’autre a roulé dans le ravin.
Écoute-le… Il tombe dans l’éternité.
Moi je suis comme le monsieur poète roumain qui écrit dans la toile de l’allemand (je ne crois pas que ce soit une bonne idée,mais enfin!) et comme lui ma peine du vendredi est plus douce que celle du dimanche. Alors celle du lundi matin, n’en parlons même pas… elle s’adoucit, quand dans ma tête je suis derrière (je suis toujours derrière celui qui est devant) tous les autres nains et je chante : aiho, aiho je rentre du boulot…
Commentaire by Fou à Lier — 24 février 2010 @ 0:28
Dans la bibliothèque municipale :
-Je constate tout de même que c’est un lecteur communiste…
-C’est pas sûr…
-Si, je suis certain, il y a des petits détails qui dénoncent…
-Je dis que c’est pas sûr…
-Et le petit livre rouge c’est quoi?… Mao te dit quelque chose…
-Ah ça… rien à voir avec Mao… c’est l’histoire d’O que j’ai laissé tomber dans la confiture aux fraises…
Commentaire by Fou à Lier — 24 février 2010 @ 0:34
J’aime beaucoup ce poème d’un poète inconnu pour moi
l’expression « Les jours de la semaine me font pitié » est à la fois belle et drôle
Commentaire by Dominique — 24 février 2010 @ 12:29