Les disparus 4
Quelques semaines avant l’annonce le décès de Fernand Leduc, je suis restée un long moment devant une de ses toiles au Musée des beaux-arts du Québec, me disant qu’il me faudrait bien qu’un jour je raconte la soirée passée chez lui, à Paris. C’est son épouse, Thérèse Renaud, avec qui je m’étais liée à l’issue d’une entrevue qu’elle m’avait accordée, qui m’avait invitée. C’était en 1989, mais mes souvenirs étaient toujours aussi vifs.
Fernand Leduc était un grand, comme nous le rappelle cet article d’Éric Clément. Il demeurera pour moi l’homme simple qui m’a reçue pieds nus, comme il aurait reçue une nièce. Sans chichi. Et parce que j’ai eu ce privilège de rencontrer l’homme et pas seulement l’artiste, je ne l’oublierai jamais. Pas plus que je n’oublierai Thérèse Renaud.
*toile d’Anton Otto Fischer