Le regard de la lectrice
Elle avait ce regard de braise qui le faisait fondre et lui enlevait tous ses moyens. Lui, l’homme habituellement sûr de lui, devenait un pâle adolescent, maladroit, devant elle. Fasciné, il balbutiait des mots inintelligibles. Les phrases si bien ordonnées dans son esprit ne faisaient plus sens quand elles daignaient s’échapper de ses lèvres.
Elle levait les sourcils, tentant de saisir ce qu’il voulait lui dire, mais ça ne faisait qu’empirer les choses. Si bien qu’il a fini par se taire et la regarder de loin. Puis de plus en plus loin.
Or, la lectrice de Julio Romero de Torres a sûrement des cheveux blancs aujourd’hui, à moins qu’elle n’ait conservé sa chevelure de jais comme il arrive à certaines femmes sur qui le temps ne semble jamais se poser. Il ne sait pas. Il y a longtemps qu’il a quitté cette ville où il s’attardait à la regarder. Et où qu’il aille, dans tous les visages qu’il a tenus entre ses mains, jamais il n’a trouvé ce regard de la lectrice qui le poursuit toujours.
Quel bonheur de vous lire chaque jour, quel enrichissement
intérieur, qu’elle beauté, sensibilité, sérénité, paix, l’on
souhaiterai que beaucoup de gens sachent apprécier et découvrir une telle poésie… merci
Commentaire by claudine — 6 juillet 2007 @ 3:15
Même s’il n’y avait pas la toile Lali pour avoir un aperçu du personnage, je suis sûr que l’on se représenterait exactement la lectrice ou le lecteur que vous décrivez si bien comme le dit Claudine, avec tellement de sensibilité et beauté dans vos mots.
Bien amicalement
Denise
Commentaire by Denise Rossetti — 6 juillet 2007 @ 7:22