Le crayon
On lui avait bien dit qu’il ne fallait pas trois doigts mais juste deux pour tenir son crayon. Mais elle n’y arrivait pas : le crayon glissait de ses doigts et surtout, les mots s’envolaient. Elle serrait donc bien fort son crayon et le bout des doigts devenait rouge sous l’effort. Mais tout ça ne comptait pas. L’important, c’était d’écrire. Et que les phrases ne s’échappent pas.
Bien des années plus tard, il lui faudrait toujours trois doigts. Certaines marques de l’enfance demeurent, surtout quand elles permettent de rêver.
*sur une toile de Kiefer
Ecrire avec trois doigts n’est absolument pas important puisque les mots de la lectrice sont le reflet de son coeur…très certainement !
Comment by Denise — 2 décembre 2008 @ 6:36
Tout à fait d’accord Denise. Et écrire avec le coeur est ESSENTIEL !
Comment by chantal — 2 décembre 2008 @ 7:51
L’éloge de la différence doublée d’une touche de tendresse! C’est le genre de texte que j’aime bien! J’en redemande!
Comment by Flairjoy — 2 décembre 2008 @ 8:12