Le carnet de Montréal 7
La lectrice peinte par Alice Bunch attendait que vienne son tour impatiemment. En effet, chaque soir où elle a lu les extraits que les lectrices du soir ont choisis dans Le carnet de Montréal de Carl Norac, elle se disait que chaque jour la rapprochait de ce moment où elle parcourrait ce recueil. Voici donc où elle s’est longuement arrêtée :
26 mai
Ma langue prend feu. Il fallait bien que je l’attise. Le vent frappe mon front, mais se refuse à ma bouche. Je n’écris pas à perdre haleine, j’écris pour que ma langue prenne feu.
