L’anthologie 12
La lectrice d’Ipolit Strambu aime les mots. Avec une passion à peine dissimulée. De telle sorte qu’elle s’est empressée d’ouvrir l’anthologie d’Alain Bosquet qui l’attendait sur le coin de la table. Un poème l’attendait.
Poète
tu auras pour cité
les frontières du silence
pour automne
les mots qui jaunissent dans ta bouche
pour épouse la soif
qui jaillit de son linge délirante et nue
tu nourriras d’oiseaux l’asphalte des villes
d’argile tes plus vieux visages
et pour mourir
tu t’allongeras jusqu’aux plus lointaines limites de ta peau