L’anthologie 1
Entre autre villes
celle où tu reviens au bout
du compte les voyages le flanc
de la montagne taillé d’un coup
d’aile tu n’arrives pas
de très loin retraçant les marches
tes dix-sept ans des nuits d’autrefois
le vague à l’âme à force de trop lire
les poètes dont tu ne redécouvrais
qu’à quarante ans la teneur disait-on
les bâtiments dont seule subsiste la photographie
la pierre au fond du fleuve interdiction
de s’y baigner jadis les plages
les plages de l’ouest et du nord de l’île
ce fleuve dévoré
dont jamais tu ne sens la présence
bien que tu en connaisses les remous
tu le regardes rongé de lumière tu sens
à peine le train sur la piste
Michel Beaulieu, dans Poètes du Noroît
*choix de la lectrice de Véronique Didierlaurent