La langue oubliée 4
La langue maternelle
Il n’y a plus d’explication
ne demeure que l’étrangeté
de l’appel
secret d’un dire à venir
depuis longtemps déposé
à bonne distance
derrière la porte
ne pouvoir
ni oublier ni reconnaître
aux métamorphoses des voix
l’écho et la fissure
du silence empli de ton nom
la langue contenue
jusqu’à l’effondrement
à ce seuil
perdante à nommer
aux forêts enchevêtrées du rêve et des jeux
des premiers morts appris
entends-tu le battement de tes tempes
dans l’entrebâillement?
Yong Chung, La langue oubliée
*choix de la lectrice de Lucius Rossi