Genre humain 5
L’amour parfait
les rivières
de l’amour parfait
doucement coulaient
sur les pierres
au soleil de minuit
une nuit
les chansons
comme des oiseaux
à travers les monts
et les mots
demandaient leur chemin
en chemin
tu hésitais
sur le bord
du secret
aux flots d’or
et tu courais
en pleurant
tu tombais
en riant
les chevaux
tout chargés de fleurs
chargés de cadeaux
et d’erreurs
marchaient vers un palais
le palais
ils suivaient
l’étoile du jour
l’astre sans retour
ils dansaient
au-dessus de la mort
sans remords
tu découvrais
que le roi
du secret
c’était toi
depuis toujours
tu jouais
dans la cour
du palais
les rivières
de l’amour parfait
doucement coulaient
sur les pierres
au soleil de minuit
une nuit
Brigitte Fontaine, Genre humain
*choix de la lectrice de Fernand Léger