En vos mots 961

Déjà dimanche. Et pas n’importe quel dimanche, mais le premier de l’automne 2025. Ce qui signifie que les journées raccourcissent, qu’il fait de moins en moins chaud et qu’il sera moins fréquent d,avoir l’occasion de s’aseoir sur un banc de parc pour profiter du soleil, comme je l’ai fait hier en compagnie de ma filleule.
Je lirai donc moins dehors et davantage assise ou allongée sur mon sofa, comme la lectrice peinte par Deborah Kerner, que je vous propose de faire vivre en vos mots, comme vous le faites si bien semaine après semaine.
Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de la semaine dernière, de les commenter si vous le souhaitez et d’écrire quelques lignes. C’est avec plaisir que nous vous lirons.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.
Elle dispose d’un peu de temps avant de sortir: juste celui de lire un chapitre, ou deux.
Jamais elle ne rate une occasion de se saisir d’un livre. Que ce soit dans une salle d’attente, dans le métro, à l’arrêt d’un bus, ou à la terrasse d’une taverne en attendant son plat ou en sirotant un café. Elle savoure alors ces moments avec délectation. Très bientôt, il ne sera plus vraiment possible, ou en tout cas peu confortable, de s’installer en terrasse. Bien que maintenant on puisse s’y poser à longueur d’année. Dès la mauvaise saison, elles se retrouvent abritées, et souvent improvisées sur les trottoirs, offrant des plaids en prêt aux clients point trop frileux qui ont opté pour l’extérieur.
Mais Emeline aime aussi se trouver une place douillette à l’intérieur. De préférence près d’un feu, ou d’un radiateur. Loin des courants d’airs.
Là cependant, elle est assise chez elle, sur son canapé favori. L’opuscule du jour est «Art» de Yasmina Reza. Elle a vu la pièce au théâtre. Deux fois. A Bruxelles pour la première, puis à Paris une bonne décennie plus tard. Avec le même plaisir renouvelé, et à chaque fois d’excellents acteurs.
Amusée, elle constate qu’elle est elle-même en quelque sorte une oeuvre d’art en blanc sur fond blanc, telle celle acquise par l’un des trois protagonistes de l’histoire. Aussi bien pour la déco que pour son habillement, elle a en effet toujours nourri une prédilection pour cette couleur, qui paraît-il n’en est d’ailleurs pas une. « Cela va avec tout, et tout va avec », a-t-elle coutume de dire, comme on se flatte d’un bon mot, tirade à laquelle ses convives sourient en général avec politesse.
Mais il est l’heure de se mettre en route pour le cinéma. Et cette fois, elle ne peut s’empêcher de rire à gorge déployée. Car le film que son mari a choisi est programmé dans l’une des salles obscures du complexe commercial Dockx, le White Cinema!
https://white-cinema.be/
Commentaire by anémone — 26 septembre 2025 @ 14:18
Tous ces mots qu’on découvre dans les maux des autres. Ces mots qui parlent d’eux tout en parlant de nous. Et des heures sans sommeil. À regarder le ciel. Un jour, moi aussi, je deviendrai une étoile. En atendant… Oliver Twist, Poil de carotte et quelques pleurs. Cela dépend du fleuve des jours. Et après, il se passe quoi?…
On grandit. On passe à autre chose. L’insouciance. On découvre le désir, on rêve du corps des filles. Des frissons inconnus. Baisers maladroits. Premières promesses. Ces « pour toujours » éphémères. Et tous ces mots qu’on découvre dans l’amour des autres. Ces corps qu’on partage dans le clair-obscur, comme on le raconte dans les livres, et qui deviennent les nôtres. Qui s’endorment enlacés, épuisés après l’amour. Et après, il se passe quoi?…
Il y a des gens heureux, qui s’aiment du même amour, toute une vie. Et puis d’autres qui rêvent de s’aimer. Et les guerres qui viennent, qui redessinent nos destins. Tout ce que le cœur n’oublie jamais. Les larmes d’Auschwitz. Puis un jour, le printemps. Ces oiseaux fragiles qu’on dit qu’ils chantent heureux. Alors qu’on n’en sait rien. Peut-être qu’ils chantent pour le seul bonheur du temps qui passe. Et après, il se passe quoi?…
La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi…
On pleure, on rit, on s’émeut. Et on s’en va au bout du monde. Pour oublier tous ces maux qu’on découvre dans les mots des autres. Puis après… il se passera quoi?…
On chante.
Amis, amis. « Pour tous les jours qui restent à venir, comme autant de chapitres à relire…»
On chante…
Commentaire by Armando — 27 septembre 2025 @ 6:45