En vos mots 953

Déjà le dernier dimanche de juillet… L’été passe une fois de plus trop vite à mon goût. Mais je profite le plus possible de l’avantage d’avoir une piscine dans ma cour même si cela demande de l’entretien quotidien. Pour ma part, je préfère être dans l’eau à m’allonger en bordure de la piscine, comme le fait la lectrice imaginée par l’illustratrice de mode Rongrong DeVoe.
La suite vous appartient. À vous de nous raconter en vos mots ce que cette scène évoque pour vous. C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain, et pas avant, au moment du dévoilement des commentaires reçus.
D’ici là, profitez du beau temps et prenez le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier.
Rendez-vous dimanche prochain pour la suite!
La piscine est surtout décorative. D’un bleu magnifique. Et entourée de plantes vertes. Y flottent des bouées colorées de formes diverses. Une licorne en particulier accueille les baigneurs et baigneuses telle une monture aquatique, tandis qu’un donut géant incarne tout l’attrait du sucre et se charge nonchalamment de sa propre publicité auprès des gourmandes et des gourmands. Une lippe goulue y a en effet mordu, suggérant une avidité assumée.
Il est rare de voir quelqu’un nager dans ce bassin. On y ondule en suivant son rêve, lové sur ces objets mouvants. On y lit aussi. Un présentoir de revues est disponible à l’entrée, à côté du bar où l’on peut se fournir en attrayants beignets ainsi qu’en beaucoup d’autres spécialités, sans oublier sodas et cocktails haut de gamme.
Si les magazines sont gratuits, la buvette pratique par contre des coûts prohibitifs, pour ne pas dire inabordables. Mais les personnes qui fréquentent ce lieu peuvent se le permettre. Même allongées en bordure de l’onde azurée, le regard rivé au dernier numéro de Vogue, elles exhibent négligemment leurs Liboutin, leurs maillots de bains Balmain ou Eres, et leurs bijoux hors de prix. Une boutique de luxe est d’ailleurs établie dans la galerie adjacente.
Les chiens sont admis dans cet endroit magique. Mais il va de soi qu’on n’y rencontre que des exemplaires racés. Et souvent d’allure aussi princière que leur maîtresse.
Mais je vous laisse, afin d’aller me procurer de ce pas une seyante paire de Gucci ou de Cartier. Car la jeune femme qui m’observe depuis un moment en sirotant son Old-Fadhioned de façon maniérée, semble derrière ses verres fumés reluquer d’un oeil un tantinet ironique mes sans doute un peu trop simples Calvin Klein.
Comment by anémone — 29 juillet 2025 @ 14:19
Simpa. Je m’appelle Simpa. Et je ne suis qu’un chien.
J’ai été il y a longtemps accueilli par une famille riche. Un cadeau pour le petit. Une nouveauté. Comme un jouet.
Puis, après un temps, le petit a trouvé d’autres envies à combler. Je ne suis plus la nouveauté qu’on montre à ses copains, et, peu à peu, je me suis enfermé dans la solitude.
Certes, on vient me faire des caresses de temps en temps. On me dit des mots doux. On me demande d’être obéissant.
Donne la patte… Assis…. Gentil chien… Puis, ils rigolent. Heureux d’être obéis. Je ne suis que l’objet de leur vanité, de leurs plaisirs passagers. Un cadeau qu’ils ne peuvent pas jeter. Je ne suis qu’un chien. Seul. De plus en plus seul.
Le petit n’a plus envie de se promener avec moi. Madame est trop occupée avec ses amies et ses affaires.
Chaque fois que je leur demande un peu d’attention, rien qu’un peu, ils ont toujours quelque chose d’autre à faire. Jamais le temps… Tranquille le chien. Qu’ils disent.
Je m’appelle Simpa. Et je ne suis qu’un chien. Triste. Et seul. Et je remue la queue de temps en temps. Par solitude.
Et je meurs. Lentement. Par manque d’amour.
Comment by Armando — 2 août 2025 @ 4:33