Lali

14 janvier 2024

En vos mots 873

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Parce qu’il a encore abondamment neigé hier, j’ai choisi pour vous une nouvelle scène d’hiver afin que vous la racontiez en vos mots, comme vous le faites si bien semaine après semaine.

L’illustration de la semaine est signée Clément Lefèvre, lequel est aussi auteur jeunesse. Une scène toute douce qui fait oublier que l’hiver est parfois plus rude et demandant, en raison des nombreuses heures que nécessitent les séances de pelletage.

Il ne vous reste plus qu’à la faire vivre à votre façon d’ici dimanche prochain, car aucun commentaire ne sera validé avant cela. Profitez-en pour lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier, et même les commenter, si vous en avez envie. C’est avec plaisir que nous vous lirons.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.

2 Comments »

  1. C’est l’heure du conte et Bjorn s’est emparé du précieux livre à couverture rouge qui régale nos amis depuis Noël. C’est à son tour de lire. Et la leçon d’aujourd’hui n’est pas qu’une leçon de lecture. Elle apprend aussi aux enfants à reconnaître les chants d’oiseaux grâce à un ingénieux système qui rend les sons. Depuis quelques minutes, les enfants s’exercent à imiter les cris qu’ils entendent. Croc-Blanc ne participe pas au jeu car il n’arrive pas à produire les chants, et sa grosse voix ferait plutôt fuir les oiseaux. Alors il se tait, car il a envie de faire plaisir aux enfants, et il ne veut pas faire peur aux oiseaux, qui eux aussi sont ses amis. Les enfants s’efforcent maintenant depuis un bon quart d’heure de reproduire les cris proposés. Et quelle n’est pas leur surprise de voir soudain arriver le chardonneret, puis le rouge-gorge, le loriot, le verdier… Le premier s’est même établi sur la tête de Mariska, au chaud sur son bonnet de laine. Et le rouge-gorge est venu à pied, laissant de jolies traces sur la neige. Tous écoutent religieusement les chants. Et nos trois amis se demandent avec émerveillement s’ils ont vraiment appris en si peu de temps la langue des oiseaux, avec toutes ses nuances. Si belle.

    Commentaire by anémone — 19 janvier 2024 @ 16:22

  2. Lisbonne, 21 janvier 2024

    Ma chère B.,

    Nous y allions tous les trois. Papa, moi et son inséparable ami, le vin. Papa marchait devant et moi derrière, à pas pressés, avec mes petites jambes d’enfant, par la route étroite qui menait jusqu’à toi.

    On allait te rendre visite. Certains dimanches. L’après-midi. Nos mains étaient vides. Et le cœur absent.
    Toi, tu nous attendais dans « ce lieu », si peu acceuillant, pour enfants délaissés, dont j’ai oublié le nom, où on t’avait laissée un jour.
    Tu nous regardais partir, le regard hagard. Le sourire triste de ceux qu’on abandonne, après une visite avec si peu de mots et sans affection.
    Et puis, il y a eu cette brûlure de cigarette. Que tu portes en toi. Pour te rappeler qu’il y a eu l’enfance. Ton enfance. Notre enfance.

    Souvent j’y pense. Comme une blessure profonde. Avec le remords d’avoir été trop petit pour pouvoir t’emmener avec moi. Te prendre par la main et nous enfuir dans un de ces pays où les enfants ne sont jamais malheureux et où les hommes ne portent jamais, dans leur regard, la douleur du silence, chaque fois que le souvenir de l’enfance s’invite.

    Il nous aurait fallu de si peu, pourtant.
    Toi, moi, un chien bâtard, des oiseaux qui chantent accrochés à leurs branches fleuries et parfumées . Même pas besoin de jouets.
    Il nous aurait fallu l’audace de fuir loin, voyager chez les géants, comme dans une illustration de Clément Lefèvre.

    Rien que nous deux. Pour pouvoir dire un jour qu’il existent encore des pays, dans le cœur des hommes, où les gens sont heureux quand ils parlent de l’enfance.

    Je t’embrasse.
    A.

    Commentaire by Armando — 20 janvier 2024 @ 14:40

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