En vos mots 867

Je crois que cette lectrice a le même problème que moi. Chaque séance de rangement et d’époussetage se termine presque toujours pour moi par de la lecture. Est-ce aussi votre cas?
À vous de nous raconter ce que cette scène, que l’on doit à un artiste inconnu, évoque pout vous. Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain.
Cela vous laisse donc le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de la semaine dernière et d’écrire quelques lignes. Il nous fera plaisir de vous lire dans sept jours.
D’ici là, bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.
Il m’avait semblé que dans le vert de ses yeux il y avait la joie d’un retour du printemps. Après un long hiver. Faut dire que dans son pays les hivers prennent des airs d’éternité. Tellement ils sont longs.
Puis, dans les méandres d’une ville qui m’a émerveillé, elle m’a fait découvrir quelques lieux chers à son cœur. Ces endroits où les livres foisonnent comme le blé or, mûr et fécond, qu’on moissonne, dans la joie du mois d’août.
Il y a d’abord eu les mots de Marie Uguay, Le chant pour un homme debout de Françoise Coulmin, les larmes de Nelligan, les Noces Noires de Werner Lambersy, L’homme rapaillé et puis tant d’autres. Comment les oublier. Comment ne pas les effeuiller sans partir en voyage, comme un vagabond, au pays de ses souvenirs. Et quelquefois, plus d’envie de revenir. De ce monde où elle vit et où, à en croire Laure Adler, les femmes qui lisent sont dangereuses.
Dans Les heures de Fernand Ouellette, elle a dessiné ces quelques mots : « Parce que tu voulais découvrir ce poète, je t’offre mon propre livre… »
Et j’avoue que je pense souvent à toutes ces heures, avec une tendresse aussi douce qu’inavouable. Puisqu’elle m’a offert bien plus que son livre.
Commentaire by Armando — 4 décembre 2023 @ 12:12
C’est sur les conseils de Matilde, mon amie d’enfance, que j’ai décidé de tenter l’aventure de laisser entrer une femme de ménage dans mon désordre. Faut dire que j’ai toujours été réfractaire à cette idée. Mais Matilde, à force de raison et de palabras insistantes, m’a persuadé que c’était une bonne chose pour améliorer une qualité de vie de laquelle je ne plaignais pas.
Comme en tout, Matilde possède toujours le bon remède qu’elle suggère après ses grands conseils. Elle a toujours été comme ça. Pas moyen qu’elle change. De toute façon, je ne voudrais pas qu’elle change.
Cette fois-ci, le remède s’appelait Luisa, une jeune fille étudiante qu’elle avait connu il y une quinzaine, lorsqu’elles se sont bousculées à la boulangerie du coin, avant de devenir sa nouvelle super copine.
Et, comme d’habitude, Matilde m’a eu à l’usure. J’ai fini par accepter que Luisa vienne enlever la poussière de ma bibliothèque, en lui précisant que les livres étaient chers à ma solitude et à mon cœur et qu’il fallait en prendre le plus grand soin.
Luisa a souri. Matilde a vigoureusement répondu, à sa place, que je ne devrais pas m’inquiéter le moins du monde pour mes livres.
Le soir venu, j’ai retrouvé Luisa bien installée en train de lire, comme si mon chez-moi était devenu en l’espace de quelques heures un chez-elle douillet ee paisible.
En me voyant surpris, Luisa m’a simplement glissé, d’une voix douce, en regardant à travers la fenêtre : « C’est joli la neige…. C’est si doux de lire, pendant qu’il neige, ne trouvez-vous pas?… »
Perplexe, je lui ai demandé : «Luisa, vous étudiez quoi exactement? »
« La littérature », m’a-t-elle répondu.
Commentaire by A. — 4 décembre 2023 @ 12:36
Ah! Qu’une pause fait du bien! Comment épousseter tous ces livres sans s’arrêter pour en feuilleter quelques-uns? Impossible! Mais le temps passe sans qu’on s’en rende compte, dès qu’on ouvre un livre. Surtout que c’est une gageure de ne s’en tenir qu’à un seul. C’est ainsi que Marinette, le jour où elle nettoie la bibliothèque, ne doit rien prévoir d’autre pour sa journée!
Commentaire by anémone — 7 décembre 2023 @ 15:00