En vos mots 858

Déjà octobre! Dans quelques jours, les arbres seront de plus en plus nombreux à se vêtir d’or, d’orange et de rouge. Comme dans cette illustration signée Juliana Oakley que je vous invite à faire vivre en vos mots.
Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse amplement le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier, d’examiner l’illustration d’aujourd’hui et d’écrire quelques lignes.
C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain. D’ici là, bon dimanche, bonne semaine et bon mois d’octobre à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.
Préparez-vous, âmes vibrantes, à vivre l’Âge d’Or. Quand le soleil décline plus tôt le soir, mais laisse davantage de son essence sur la nature, qui se trouve soudain parée de munificence rouge et orange, de couleurs chaudes et lumineuses à souhait.
Préparez-vous, humains et animaux épris de paix, à vivre pleinement cette quiétude. A rester immobiles dans vos chaumières. Si immobiles qu’un oiseau pourrait construire son nid sur votre tête, comme dans les branches d’un arbre ou à son faîte.
Vous aurez élu domicile dans la bibliothèque. Le lieu le plus hospitalier de la maison. Vous serez installé à proximité d’une fenêtre, donnant sur cette abondance inespérée faisant suite à l’été. Et l’or coulera dans vos veines, inondera votre coeur et tous vos organes. Dans une gratitude infinie et un confort baigné de grâce. Immensément.
Commentaire by anémone — 2 octobre 2023 @ 14:26
Et voilà que l’automne aux doigts de gel se pose sur les choses. Comme l’écrivit la poétesse Reine Malouin.
C’est aussi ma saison préférée. Je sais que je dis la même chose à chaque nouvelle saison. Parce que, à chaque saison, je m’émerveille et je le pense lorsque je le dis. C’est ma saison préférée. C’était tellement vrai au printemps. C’est tout aussi vrai à l’automne.
Il y a un parfum de solitude et de tristesse qui me convient. J’avoue qu’au fil des années, la solitude est devenue mon langage préféré. Un état de bien-être. Mieux, un bien naitre. En quelque sorte. Tellement j’ai l’impression de devenir un autre moi. Avec des images déjà vécues. Une fille qui lit en contre-jour. Un baiser posé avec douceur sur des lèvres accueillantes. C’était il y a longtemps. Hier. Ce matin. Sûrement demain. Ce sont mes souvenirs qui ouvriront le livre de mon passé. Lorsqu’ils en auront envie.
À l’automne je pense aux poètes avec lesquels je discute un peu. Avec modestie et parcimonie. Ce sont des êtres solitaires. Dont les silences de leurs regard engendrent des mots que je comprends. Et me font pleurer. Dans l’intimité secrète de mes silences. Ou alors des silences indociles tandis que je regarde vers le ciel. Toujours vers le ciel. On ne sait jamais.
Puisque tout peut arriver lorsque l’automne aux doigts de gel se pose sur les choses.
Commentaire by Armando — 3 octobre 2023 @ 1:49
Si je compte large, cela doit faire plus de 15 ans que, chaque dimanche, je me rends chez En vos mots. Je ne trahirai pas la vérité si je dis que, la première fois que j’ai poussé la porte, il n’y avait encore personne.
Depuis, je m’assois, en silence tout au fond et j’observe, parfois d’œil distrait, le va-et-vient de ceux qui s’abandonnent au plaisir d’écrire. Certains s’en vont. Parfois ils reviennent. Ils restent pendant une période plus ou moins longue. Puis, un jour ils s’en vont. Et ne reviennent plus. Sans que je sache pourquoi. Certains m’ont manqué. Je m’habituais à leurs mots, leur présence. Pour d’autres j’avoue avoir pensé, bon débarras. Tellement ils étaient injurieux parfois. Moi, je les aurais invités à prendre la porte. Mais moi, ce n’est que moi… Je manque de tolérance. Sans doute.
Et au fil des dimanches, assis dans mon coin, j’ai vu défiler des Flairjoy, Chantal, Luis, Zef, Cavalier, Armando, Reine, Denise, Agnès, Anémone, et tant d’autres que j’ai oubliés. J’ai même souvent fait le choix de les oublier. Eh oui, il m’arrive d’oublier des noms par choix. Pour être heureux.
Toujours est-il que lorsque j’ai vu l’illustration de Juliana Oakley, sans que je puisse vous expliquer pourquoi, j’ai pensé à Mary Ann Shaffer et, avec un sourire malicieux, je me suis dit que sans jamais m’en rendre compte, chaque dimanche depuis plus de 15 ans, dans mon île de Guernesey imaginaire, je me rends à une sorte de Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de mots, et que, comme pour tous les autres dimanches, j’avais hâte de lire les mots de ceux qui pousseront la porte. En silence. Pour savourer ce qui fleurit dans le cœur des autres.
Commentaire by A. — 4 octobre 2023 @ 8:52
https://statestreetdistrict.org/moonlight-madness-2020-1/alla-tsank-painting
Commentaire by anémone — 8 octobre 2023 @ 18:44