En vos mots 571
À l’occasion de ce nouvel En vos mots, deux possibilités s’offrent à nous puisque vous pouvez vous inspirer de l’illustration créée par Harry Brown pour le numéro du 25 août 1932 du New Yorker ou choisir de nous parler du lecteur ou de la lectrice de ce numéro. À moins que cette illustration vous mène vers une troisième option?
C’est ce que nous saurons dimanche prochain, au moment de la validation des textes déposés. D’ici là, prenez le temps de lire les textes des encosmotistes sur la toile de dimanche dernier, et de leur laisser des commentaires si le cœur vous en dit.
Et surtout, bon dimanche et bonne semaine à tous!

Pour mieux se fondre dans la foule parisienne, William Willoughby Junior s’est acquis un béret basque. Il s’étonne d’en voir si peu dans les rues et sur les grands boulevards mais en conclut que tous ces promeneurs plus ou moins pressés ne sont sans doute pas de vrais Parisiens.
Il a bien préparé son voyage, il possède quelques rudiments de français et un discret glossaire qui malheureusement ne l’aide pas beaucoup au restaurant. Onglet? Tartare? Tripes? Tout ça ne s’y trouve pas et le serveur, un grand moustachu chauve, s’amuse à l’embrouiller encore plus en lui donnant des explications compliquées avec un débit de fusil mitrailleur.
De l’autre côté de la nappe à carreaux, un gros type oublie de fumer sa cigarette, tellement il est atterré par les mauvaises nouvelles de ce samedi 26 octobre. Lui aussi découvre avec stupéfaction des mots inconnus, krach, brokers, Dow Jones… et sent confusément que le monde va changer, et la peur du pire lui prend le ventre.
Pendant ce temps, près de la fenêtre, miss Susan Walker – des Walker de Baltimore – les premiers émois passés, se dit qu’il serait peut-être plus prudent de vérifier le pedigree du fringant jeune homme qui lui baise les doigts et la tient constamment sous la langueur de son regard, avant de s’engager plus loin avec lui.
Elle ne sait pas encore que depuis deux jours, ce presque sans-le-sou est plus riche qu’elle.
Commentaire by Adrienne — 22 mars 2018 @ 4:50
Ce jeudi de la Saint-Louis,
Cela faisait treize ans tout rond
Qu’on pouvait faire Londres-Paris
Par ligne directe en avion.
Quelques Londoniens inspirés
S’étaient embarqués dans les airs
Afin de connaître l’été
Au sein de la Ville Lumière.
Pour accueillir les agapes
Dans ce petit restaurant,
On avait choisi des nappes
A carreaux rouges et blanc,
Les amoureux en goguette,
Et les lecteurs de journaux,
Seuls ou en tête-à-tête,
Hantaient ce modeste bistro.
On pouvait y lire la presse
Ou y déjeuner gentiment,
S’y attarder avec paresse,
Ou boire un verre en passant.
C’était un de ces lieux doux
Où l’on pouvait souffler un brin.
En ce jour chaud du 25 août,
Cela faisait plutôt du bien.
Ce jeudi de la Saint-Louis,
Cela faisait treize ans tout rond
Qu’on pouvait faire Londres-Paris
Par ligne directe en avion.
Quelques Londoniens inspirés
S’étaient embarqués dans les airs,
Afin de connaître l’été
Au sein de la Ville Lumière.
Commentaire by Anémone — 23 mars 2018 @ 3:54
j’adore ce genre de défi et peut-être y participerais-je un de ces 4. En attendant, tu es dans mes liens pour ne pas oublier
Commentaire by les Caphys — 23 mars 2018 @ 9:25
Boulevard Saint-Laurent
Le parc Lafontaine n’est pas si loin
Je prends tout mon temps
Je me sens tellement bien
Dans ce vieux café bistrot
L’ambiance est si feutrée
Je m’attarde encore un peu
Aucune envie de m’en aller
Il y une femme qui sourit
À quelques mots volages
Je me demande ce qu’il lui dit
Moi, je lui dirais bien davantage
Ses mots semblent des caresses
Le temps passe doucement
Tout est doux, rien ne presse
Comme s’il retenait chaque instant
Et je n’ai jamais pu oublier
Ces instants qu’on dit fragiles
C’était entre l’automne et l’été
À deux pas du centre-ville…
Commentaire by Armando — 25 mars 2018 @ 3:51