En vos mots 497
En ce dimanche, j’ai choisi d’offrir à vos mots ces amoureux de l’illustrateur John Gannam, qui semblent avoir clairement envie de faire autre chose que de lire malgré une bibliothèque qui semble, à première vue, des plus garnies.
Je me trompe? À vous de nous le dire en vers ou en prose d’ici dimanche prochain, à la même heure, alors que tous les commentaires seront validés en bloc.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

Comme visiblement elle aimait la lecture,
Il s’était déguisé en Prince Charmant
Tout droit issu d’un de ces livres
Qu’elle affectionnait particulièrement.
Elle ne prit garde
A se méfier d’un homme si parfait,
Si avenant,
Si doué pour plaire.
Notre héroïne passionnée de romans,
Roses plutôt que noirs,
Fut hélas abusée,
Et occise sans ménagements
Par ce truand fin connaisseur en psychologie,
Qui avait su l’émouvoir
En mésusant de son penchant trop vif
Et dénué de toute vigilance
Pour la littérature.
Commentaire by Anémone — 16 octobre 2016 @ 8:43
Je me souviens de sa main entourant ma taille. Ma taille fine de jeune femme.
Je me souviens sans cesse des jours heureux, de la maison comme un palais, des fleurs dans les vases, du parfum des roses, du violon qui égrenait Schubert… Je me souviens du thé qui refroidissait dans les tasses, de ses lèvres sur ma paume, des lèvres si douces, à peine ombrées de duvet.
Je me souviens de sa voix, dans le silence bourdonnant de l’été. Je me souviens de notre première fois, de ce premier baiser, du oui cérémoniel, du livre que je voulais écrire. Je me souviens exactement de la soie des coussins, du reps et des grosses fleurs du canapé. Je me souviens même des vers de Maeterlinck que nous aimions. Il fallait quelque chose de symbolique et de perdu à notre amour.
Je me souviens et le temps a passé. Ma taille s’est arrondie, les enfants sont venus. Ma taille s’est épaissie et pourtant, le thé fumait toujours dans les tasses et je serrais toujours des roses dans les vases. Et ces roses étaient tantôt d’un jaune pâle, tantôt d’une pâleur de dragée…
Mais un jour, alors que mon coeur, lui, n’avait pas vieilli, j’ai dû cesser de ressembler à cette image de rêve, à ce chromo du Temps jadis.
Alors, il est parti. « Et depuis, mon visage est pareil à la face des morts… »
J’achève cette évocation d’une main tremblante. Je respire à peine. L’atmosphère de la chambre est lourde, suffocante. Mais j’écris encore. Un peu. Et le reste du temps, j’attends. La joie, parfois, qui tourne dans la chambre – nos enfants, nos petits-enfants.
Mais j’attends aussi l’ombre, l’autre versant, l’inéluctable.
J’attends la mort et tout son poids de cendres et de feu dans ma main.
Commentaire by Pivoine — 16 octobre 2016 @ 16:23
Elle était très amoureuse
D’un monsieur très exquis
Et rêvait sa vie en rose
Pour tromper l’ennui
Il se prenait pour Butler
Un jongleur de sentiments
Quant à l’amour et ses mystères
Ce n’était qu’une perte de temps
Elle buvait toutes ses promesses
Comme dans un roman de Cartland
Un grand mariage et une jolie messe
Puis voyage de noces en Thaïlande
Il n’avait d’autres envies
Que celle de passer le temps
Puis la fille était si jolie
Et elle avait un peu d’argent
Puis un jour Valentino a disparu
La laissant seule dans son coin
Il l’avait allégée de ses sous
Et laissé un grand chagrin
Comme quoi dans la vie
Méfiez-vous des Romeo fauchés
Ils ont l’air tellement exquis
Avant de vous dépouiller.
Commentaire by Armando — 23 octobre 2016 @ 2:55
Ah ! Trop beau pour qu’on y croie… Au fait, dans un Mary Higgins Clark, on a un meurtrier comme ça, jeune, beau, riche, venue de sa campagne, peintre… Qui séduit une galeriste new-yorkaise pauvre et mère de deux enfants. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire – c’est dans « Un cri dans la nuit », elle est séduite, fiancée, épousée, embarquée, les enfants adoptés… Ce doit être un chromo pour noël ou une publicité o;)))
Commentaire by Pivoine — 23 octobre 2016 @ 10:48