En vos mots 406
Mais que peut bien lire l’ange imaginé par Olga Kadushkin-Pipilenko, installé dans ce décor hivernal? Ce n’est pas à moi de vous le dire, mais à vous de nous le raconter. Vous, envosmotistes fidèles ou pas, à qui cette scène livresque est destinée et qui avez une semaine devant vous pour écrire une histoire, un poème, voire même une seule phrase. En effet, aucun commentaire ne sera validé avant une semaine.
Tel est le but de la rubrique En vos mots qui vous appartient et que vous animez depuis bientôt huit ans.
À dimanche prochain pour la suite!
Depuis toujours que je me dis que je suis heureux de mes silences. Même si quelquefois l’envie de crier est la plus forte. Comme si certains silences pouvaient être le tombeau d’une détresse inavouable. Ineffaçable.
Je me persuadais que j’étais heureux de mes silences. Des silences épars et sans retenue. Perdus dans la forêt des noms et des visages croisés un jour et qu’on garde au fond de soi, comme le souvenir amer d’une blessure. Ou le souvenir d’une tendresse heureuse. Un de ces rares rayons de soleil que l’existence vous offre quelquefois. Lorsqu’on s’y attend le moins.
Bien sûr, la feuille blanche est venue, dans la fragilité du soir, se coller à mon regard et me mendier la caresse de quelques mots. Et je l’ai fait. Si souvent. Et pourtant, mes mots sont restés silencieux. Confidentiels. Sans aucune autre existence. Sans qu’aucun autre regard ne vienne les perturber. Les juger. Les salir par tous les a priori qui délayent le regard qu’on pose sur les êtres. Et les choses.
Perdu dans mes songes, j’avais oublié que depuis trop longtemps j’avais rangé mes mots solitaires dans le grenier poussiéreux de ma tristesse.
Il a fallu que l’image d’un ange vienne, dans la brume du matin, et qu’il arrête la course inexorable du temps pour s’attarder sur mes mots. Et me dire que mes mots, simples et intimes, ont pu esquisser un sourire heureux sur ses lèvres m’a fait penser qu’il était peut-être temps que je reprenne ma plume et que je laisse les mots s’envoler dans l’espoir de m’entendre penser, une fois encore, que je suis heureux de mes mots.
Comment by Armando — 24 janvier 2015 @ 6:22
Depuis l’enfance à l’école
J’étais celui qui joue tout seul
L’indifférence ou bien l’exclusion
La réponse est dans la question
Lorsque nos regards dérangent
Cet autre qu’on dit étrange
J’avais des envies d’être aimé
Oiseau sans ailes vite égaré
En quête d’un éclat de tendresse
Les mots d’amour sont des richesses
Qui quelquefois nous dérangeant
Mais apaisent le cœur des anges
Des lèvres j’en ai mordu
Mauvais amant et pauvre fou
Dans les bras de corps opposés
J’ai connu des nuits si étoilées
Ici-bas jamais rien ne change
Aimer l’autre est si étrange
Je ne sais rien de demain
Si jour bonheur ou jour chagrin
Pourquoi faut-il toujours un pardon
Au nom d’un dieu ou d’une religion
La terre est bleue comme une orange
Et moi je ne suis qu’un ange
Comment by ALR — 24 janvier 2015 @ 12:03