Lali

22 avril 2012

En vos mots 263

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Les journées ensoleillées se faisant plus rares que les journées grises, j’ai décidé de prendre les choses avec humour et de vous proposer en ce dimanche gris une petite scène peinte par l’artiste néerlandais Marius van Dokkum. Une scène que vous pourrez interpréter à votre manière et surtout en vos mots, puisque tel est l’exercice auquel vous vous soumettez dimanche après dimanche depuis maintenant plus de cinq ans.

Laissez entrer votre imagination et abandonnez votre sérieux au vestiaire. Cette semaine, prenez les choses avec un grain de sel. Et dans sept jours exactement, vos textes seront validés d’un coup.

D’ici là, souriez. Il y a peut-être une caméra cachée quelque part.

3 Comments »

  1. D’aussi loin que je me souvienne je n’ai jamais connu quelqu’un comme Monsieur Parker. D’aussi contemplatif et taiseux. À la fois tellement lointain et pourtant chaleureusement proche. Son cigare lui avait dessiné au long des années comme une sorte de pli dans le coin gauche de la lèvre supérieure, qu’on aurait pu prendre pour un sourire, ou pour une cicatrice. Selon la lumière du soleil. Ce qui rendait son visage amical.

    Je crois qu’il m’aimait bien. Je tenais cela du clin d’œil qu’il m’adressait lorsqu’il s’en allait faire sa grande promenade. Les mains derrière le dos. En fumant son cigare.

    C’est par Susan, son épouse et ma patronne, que j’ai appris que Monsieur Parker s’égarait le soir dans le monde de l’écriture, parfois jusqu’à l’aube. Et qu’elle avait bien l’intention de publier un de ses livres, avant d’aller s’asseoir dans les nuages pour surveiller ses fleurs. Comme elle disait. Avec un sourire joyeux.

    Un sourire qu’elle ne perdait jamais. Même pas lorsque la maison d’édition à qui elle avait envoyé une copie d’un manuscrit de son amoureux de Parker lui avait écrit en lui demandant de lui faire parvenir un exemplaire dactylographié, prétextant que l’écriture de Monsieur Parker était illisible. Six cents pages manuscrites. Je l’entends encore, sourire aux lèvres, si c’est ça qu’ils veulent, ils l’auront!…

    Lorsque je les ai vus, tous les deux, dans la chambre de ce fils unique, disparu dans un accident de la route, et dont ils ne parlaient jamais, soucieux et intimidés par ce vieil ordinateur que personne n’avait allumé depuis plus de cinq ans, je leur ai proposé mon aide en leur faisant la confidence que, dans une autre vie, avant la misère et la faim m’amènent vers de lointaines rivages gagner ma vie comme jardinier, je travaillais dans un bureau.

    Susan et Monsieur Parker se sont regardés. Silencieux et souriants. Puis Monsieur Parker lui a fait un clin d’œil.

    Commentaire by Armando Ribeiro — 22 avril 2012 @ 8:10

  2. ROBERT: Regarde, Raymonde, chez Lali! C’est nous!
    RAYMONDE: En personne! Et celui qui a fait notre portrait, c’est un Néerlandais!
    ROBERT: Tu te rends compte, sans notre autorisation!
    RAYMONDE: D’un autre côté, ça veut dire que nous sommes célèbres!
    ROBERT: Ouais. Mais qu’est-ce qu’ils vont nous faire dire, les gens?
    RAYMONDE: Hum… d’après ce que je vois, ce sera lu au Canada, en Belgique, peut-être en France…
    ROBERT: Et je pense même aux USA!
    RAYMONDE: Ah?
    ROBERT: Alors surveillons notre langage.
    RAYMONDE: Et faisons-leur un beau sourire (elle retouche sa coiffure et fixe l’écran en dévoilant ce qui lui reste de dents)
    ROBERT: Il parait que Lali vient de fêter un anniversaire. Elle ne nous a pas choisis.
    RAYMONDE: Ca c’est pas bien! On n’est pas assez chic pour cette dame, peut-être?
    ROBERT: Ou elle craignait de devoir nous payer trop cher! Bon, on va le faire nous-mêmes ce dialogue.
    RAYMONDE: C’est plus sûr.
    ROBERT: On ne sait jamais ce que les gens pourraient vouloir nous faire dire. Ou taire. Ou faire.
    RAYMONDE: Tu as raison, prenons les devants.
    ROBERT: Au moins on contrôle. Mettons les chances de notre côté pour avoir l’air intelligent.
    RAYMONDE (résignée): La célébrité, ça se paie.
    ROBERT: Mais c’est nous qui méritons d’être payés! Et grassement encore. Par le peintre qui utilise notre image. Par Lali. Et par tous ceux qui vont se mêler inévitablement de nos faits et gestes.
    RAYMONDE: Oh la la tout ce monde! Je suis un peu gênée.
    ROBERT (se rengorgeant): Oh, si ça tombe ils nous connaissent déjà. Nous sommes des vedettes. Ce sont eux qui doivent se sentir intimidés.
    RAYMONDE: Donc si je comprends bien, c’est une aubaine pour se faire du blé.
    ROBERT: On va faire en sorte.
    RAYMONDE: Qu’est-ce qu’on pourrait leur dire de sympa?
    ROBERT: J’ai bien une idée, mais on va devoir faire un effort.
    RAYMONDE: Quoi?
    ROBERT: On va leur parler dans leur langue.
    RAYMONDE (mi-figue mi-raisin): Ouais. Mais paraît qu’il y a même un Portugais. Et il va falloir prendre l’accent canadien? Je crois qu’en plus là-bas ils ont un drôle de vocabulaire. Et pour la Belgique, qu’est-ce qu’on fait?
    ROBERT: On peut déjà parler néerlandais pour le peintre. Ca marche pour la Belgique aussi il me semble.
    RAYMONDE: Allez, on y va. On tape Google dictionnaire.
    ROBERT: D’accord, mais ferme d’abord l’ordinateur. Ils n’ont qu’à attendre. Commençons par casser la croûte. J’ai faim.

    Commentaire by Anémone — 22 avril 2012 @ 15:58

  3. Mais enfin Pilou, ils disent, dans le bouquin techeniqque qu’il faut s’inscrire sur Skype. Je me demande où est-ce qu’il faut s’inscrire ?
    Tu l’as vu toi le Sky, il pourrait pas parler français…le ciel. Le ciel ?… le ciel ?
    Regardes bien l’écran Pilou, ils disent que c’est le bureau. Je ne vois pas où il peut être ce bureau ? Pilou, regardes bien…
    Tu veux bien aller me chercher la peau de chamois pour nettoyer mes verres de lunettes, je verrai peut-être mieux. Mais je l’ai laissée hier sur le lavabo, parce que je ne me voyais plus au sortir de la douche. Il y avait tant de buées, tu sais bien, prendre sa douche avec les lunettes sur le nez, ce n’est vraiment pas pratique. Alors je les ai nettoyées forcément hier, parce qu’aujourd’hui, c’est sûr je n’ai pas pris ma douche.
    Bon où en étais-je ?
    Ah oui, le bureau, ce fichu bureau que je ne vois toujours pas. Ah et puis arrête de bougonner Pilou, je ne m’entends plus penser…
    Skype, non non ce n’est pas ça, ils ont dit Sky. Ah mais peut-être que si c’est ça, c’est Skype, tu pouvais pas me le dire qu’il était là, juste devant mon nez. Dans le bouquin, ils parlent d’icônes. Tu en vois, toi des icônes sur l’écran ? Moi je vois des images, des trucs et des machins mais pas d’icônes. Franchement, et même avec le bouquin « l’informatique pour les nuls », je crois qu’on n’a pas pris le bon bouquin, il doit y en avoir un pour les très très nuls comme nous.
    Au fait, tu n’as pas vu la souris, je me demande bien où elle est passée celle-là, toujours à se faire petite et à se faufiler…
    Flûte, zut, l’écran est devenu noir. Et bien, c’est encore ta faute, pourquoi as-tu toucher le clavier ? Comment ça tu n’as rien fait. Tu as dû profiter que j’avais les yeux ailleurs, cherchant cette maudite souris, pour éteindre l’ordinateur.
    Bien, bon, c’est pas encore aujourd’hui que l’on va pouvoir parler à notre cher petit Armando, parti là-bas au fin fond du Portugal. Nous aurions pu voir s’il n’était pas trop fatigué par son voyage. Demain, il faudra l’appeler pour qu’il nous explique comment faire fonctionner ce fichu Skype…
    Bon il se fait tard, Pilou allez au lit, je te rejoins dans cinq minutes…
    Piiiiloooou, tu sais comment on arrête l’ordinateur ? Je ne vois que le bouton pour le démarrer…

    Commentaire by LOU — 28 avril 2012 @ 16:45

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