Éclipse d’étoile 2
Tourment, qui mesure le temps d’une étoile étrangère,
Teintant chaque minute d’une autre ténèbre –
Tourment de ta porte enfoncée,
De ton sommeil enfoncé,
De tes pas qui s’éloignent,
Qui égrènent l’ultime vie,
Tes pas piétinés,
Tes pas pesants,
Jusqu’à cesser d’être des pas à mon oreille.
Tourment pour la fin de tes pas
Devant une grille
Et derrière se déroulait
À l’infini la contrée de notre nostalgie –
Ô temps dont la seule aune est le mourir,
Comme elle sera facile, la mort, après ce long entraînement.
Nelly Sachs, Éclipse d’étoile
*choix de la lectrice de Marja Eliase (dont toute trace a disparu)