Ce que mots vous inspirent 24
Voyager, ça fait vivre. C’est comme l’amour. (Paul Zumthor)
Est-ce cette phrase que médite la lectrice de John Ennis à l’heure du départ?
Et vous, qu’en pensez-vous? À vous de laisser ici quelques mots pour dire ce que mots vous inspirent. Comme chaque mercredi. Si vous en avez envie. Si la phrase évoque quelque chose. Si la toile réveille en vous des souvenirs ou des rêves.
Juste pour le bonheur d’écrire, de dire, d’être. Et comme chaque fois, nous vous lirons mercredi prochain.
Bonne semaine à tous!
Lucette venait de faire le voyage Zürich-Sierre.
La voilà assise sur un banc à Sierre, en Suisse dans le canton du Valais. Elle attend son car postal pour St-Luc tout là-haut perché.
Elle se rend dans ce petit village rejoindre une tante afin de se refaire une santé.
Lucette vient de passer une année éprouvante, à bout de tout. Elle aura bientôt trente ans, elle est belle et jeune mais voilà, son employeur l’a gentiment remerciée et remplacée par une plus jeune.
Elle était une employée exemplaire. Ces chefs pouvaient compter sur sa discrétion. Pourquoi vouloir à tout prix bousculer ce qui va bien pensa t’elle ?
Mais Lucette ne se laisse pas abattre. Comme rien et personne ne la retient à Zürich, elle décide de préparer sa valise, son sac et prend la direction de la gare.
Son cœur était déjà plus léger. Elle savait que sa tante la recevrait les bras grands ouverts.
A plusieurs reprises déjà, sa tante lui disait mais monte mon petit à Saint Luc, tu ne seras vraiment pas déçue au contraire émerveillée, tout est en fleurs. Le matin, les oiseaux te réveilleront.
Lucette savait aussi que Saint Luc se situait à 1650 mètres d’altitude et c’était l’idéal pour une remise en forme. Sur un dépliant, elle avait pu voir comme l’endroit était idyllique, invitant. Exactement ce qui lui fallait. La vue paraît-il était imprenable. Saint Luc était un splendide balcon ensoleillé donnant sur la vallée. Elle y trouverait le charme du passé et de l’authenticité.
C’est absolument ce qu’il me faut. Fuir le stress.
Sa tante tient une petite auberge et Lucette participera à quelques travaux mais trois fois rien. Ces journées seront agrémentées de promenades et de lecture. Des livres en attente depuis plusieurs mois.
Voilà ce que pensait Lucette sur son banc tout en tenant dans ses mains les horaires du car postal pour Saint Luc. Elle ne devait pas le manquer.
Elle se dit aussi que les coups durs changent le parcours d’une vie.
Et si c’était là-haut, tout là-haut qu’elle connaîtrait l’amour ? Dans ce petit village calme entouré de champs de fleurs aux mille couleurs et aussi plus près des étoiles ? Pourquoi pas ?
Comment by Denise — 14 avril 2008 @ 10:46