Un dimanche dans les nuages 1
Je devais avoir quatre ans, guère plus, quand mes parents m’ont emmenée avec eux chez le patron de mon père qui les avait invités à souper, lequel avait entendu dire que je ne dessinais bien pour mon âge. Ce qui lui a donné l’idée de m’offrir une tablette à dessin pour que je ne m’ennuie pas. Avait-elle 100 pages? Plus? Moins? Peu importe. Je les ai toutes utilisées pour dessiner des nuages de toutes les tailles et de toutes les formes, au grand désespoir de ma mère, qui avait vanté mes talents.
Et à l’occasion de la fête des Mères, j’ai eu envie de lui rappeler ce souvenir et de lui offrir, ainsi qu’à vous, quelques images représentant des mères et des filles en train de lire, en commençant par celle-ci, peinte par Lola Rosita Badman. Mais pas n’importe quel livre. J’ai en effet choisi pour elles Nuages de Max-Henri de Larminat, et pour débuter, cet entrait : Les nuages n’en finissent jamais de plier et de déplier ces grandes pages dont ils ne savent que faire. De les déchirer comme par inadvertance. De les recoller presque avec soin. De les retourner en tous sens en faisant semblant de chercher le début d’un message, qu’au vrai, ils ne désirent pas lire.