Lali

16 décembre 2010

Sur les traces de Simone Routier 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Neige et nostalgie

À Jean Cassou

Neige, tu tombes, tombes et tombes sur le sol étonné, puis sensible et résigné,
Sur le sol résigné de mon pays, enjouée et volontaire, tu tombes,
De mon pays que j’ai laissé certain printemps derrière mes pas,
Que j’ai laissé sans me retourner pour voir s’il était toujours là,
S’il était toujours là robuste et cruel et tumultueux et vierge,
Tu tombes, ô neige, profuse, verticale, circulaire, neige de mon pays,
Tu tombes obstinée, sur toi-même, inlassablement,
Tu tombes en tourbillon qui aveugle, saccage et désempare,
En tourbillon tu tombes distraite et fatale,
Tu tombes sur mon pays là-bas,
Tu tombes et je n’y suis pas.

Simone Routier, Comment vient l’amour et autres poèmes

*choix de la lectrice de Jean Brusselmans

La suggestion du 16 décembre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Un proverbe sur lequel méditer pourrait-il plaire au lecteur de l’artiste James Reid Lambdin?

Ce que mots vous inspirent 298

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Chaque joie est un gain, et un gain est un gain, si petit soit-il. [Robert Browning]

*toile d’Alicia Czechoeski

15 décembre 2010

Sur les traces de Simone Routier 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Soir de Paris

Des cloches dans mon cœur carillonnaient leur fête.
Et je pleurais, ainsi qu’on aime, sans raison.
(Guy-Charles Cros)

Certain soir de juillet, par la croisée ouverte,
À la nuit recueillie, une musique offerte,
Un doux chant d’orgue aux longs éclatements feutrés,
Tout un cœur haletant profusément livré.

Au fond d’un bas miroir, sous la clarté voilée,
Avec grâce persiste, image profilée,
Une forme ingénue, une femme, un enfant
Comme une fleur, ployante en ce soir étouffant.

Un soir lourd de juillet, une blonde étrangère
À son balcon attarde une ombre passagère.
Trop longtemps, solitaire, elle écouta frémir
Paris, l’ivre amoureux, et ne sait plus dormir.

Simone Routier, Comment vient l’amour et autres poèmes

*choix de la lectrice peinte par Jonas Holman

La suggestion du 15 décembre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Le livre de la lectrice peinte par l’artiste écossaise Christina Robertson est resté ouvert. Y aurait-elle trouvé ce très beau texte signé Élisanne? Un texte dont elle a envie, tout comme moi, de retenir chacun des mots?

Vivement les congés…

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:12

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Bonheur de trouver parfois au milieu des commentaires des uns et des autres qui me font toujours chaud au cœur — même si je ne réagis pas souvent — ceux de peintres qui m’ont inspiré des billets, ceux d’écrivains qui se sont attardés sur mes modestes lignes, ceux plus rares de musiciens qui ont déposé quelques mots ou mis en lien mon billet chez eux. Et cette idée d’un jour les réunir dans un billet qui leur sera dédié. Vivement les congés de Noël pour prendre le temps de le faire.

*toile de Leon Wyczolkowski

Ce que mots vous inspirent 297

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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L’ordre, c’est la lumière qu’on met dans toutes les choses. (Anne Barratin)

*toile non signée (autour de 1910)

14 décembre 2010

Sur les traces de Simone Routier 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Je partirai

(à Gilles Routier)

Un jour je partirai, ne sachant plus attendre.
Je fermerai les yeux, attentive au désir
En moi soudain plus beau, plus violent, plus tendre
Et, pressant ses deux mains tremblantes de saisir,
Je luis soufflerai : « Parle, enfin je puis t’entendre!
L’heure s’est dissipée où tu devais mourir
Et je sens qu’une joie immense va descendre. »

Le soleil marquera midi quand sur la mer
Les mouettes viendront, de leur aile hésitante
Prolonger les adieux au-dessus du steamer.
Le cœur sera serré par la voix trop distante
Et sous l’emprise d’un pressant bonheur amer;
Il n’appellera ni l’oubli, ni la détente
Et je ne sais quel chant d’amour criera dans l’air.

L’océan me dira sa glauque inquiétude.
Le ciel enveloppant mettra dans mon regard
L’ample mystère bleu de son incertitude.
Au paquebot le vent, d’une course au hasard,
Bien loin m’apportera cet accent doux ou rude
Que j’oublierai trop tôt après chaque départ
Des pays bigarrés d’une autre latitude.

Je verrai d’émouvants visages. J’entendrai
D’intraduisibles mots dont l’angoisse ou la joie
Jettera vainement son refrain altéré
Aux parois de mon âme où leur écho s’éploie.
Je frôlerai peut-être un appel ignoré
Qui bruita tout près — ô Destin qui tournoie! —
Mais nulle part, dégoûts, je ne vous connaîtrai.

Un jour je partirai, ne voulant plus attendre.
Je fermerai les yeux consentante au désir.
Et serai tout à coup si rieuse et si tendre
Que tous les chers bonheurs chercheront mon plaisir.
Mon cœur battra si fort qu’il faudra bien l’entendre.
Et si puissant viendra cet appel à partir
Qu’aucun obstacle humain ne pourra m’en défendre.

Simone Routier, Comment vient l’amour et autres poèmes

*choix de la lectrice peinte par N. Abel-Boulineau

La suggestion du 14 décembre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Et si j’invitais la lectrice de l’illustrateur Reginald Higgins à lire ce billet de Lune qui m’a beaucoup touchée?

Ce que mots vous inspirent 296

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Rien de plus simple que de vieillir jeune. Il suffit de travailler dans la joie. [Comte de Chambord]

*toile d’Oleksandr Melnykov

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