Tant de couleurs pour rien, de cordages dénoués, de mouchoirs sur les quais, de navires en détresse et de laborieux remorquages. Tant de rimes riches et de vers boiteux, de bouffées lyriques et de chansons grises. On a usé le bleu jusqu’à la corde.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Norman Teeling
Celui qui bien tard a compris qu’il ne saura jamais le pourquoi ni le comment des choses, et dont le cœur mangé dérive entre deux eaux, enfouit dans les étoffes de la mer son amertume et son désir.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile d’Enrica Melotti
Tu voudras t’asseoir au fond de la mer comme les dieux installés dans le ciel, en rond autour d’un puits dont ils remontent, de temps en temps, une âme, un regard d’homme, un cœur de femme, ou quelques livres très anciens dont l’encre violette a pâli.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Stan Moeller
Nos lèvres sont si maladroites, notre corps invisible dans la nuit opaque, et nos mains malhabiles, des éclairs ou des ailes pourtant au bout des doigts.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile d’Amy Giust
Nous écoutons monter en nous et chant inépuisable de la mer qui dans nos têtes afflue puis se retire, comme revient puis s’éloigne le curieux désir que nous avons du ciel, de l’amour, et de tout ce que ne pourrons jamais toucher des mains.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Dan Mazzotti
L’infini est avide de formes. Il ne prend corps que sur les bords où se conjoignent le large et le rivage, là où se noie de ton poème le beau regard exact et bleu : la mer est le grand encrier indestructible.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Pekka Halonen
La pluie, dit-elle, lui fait don d’elle-même, ou lui rappelle ce côté tendre et méconnu de soi, ce libre mouvement de chute monotone, et cette sorte d’ondée légère qu’elle n’est plus depuis que le chagrin a fait main basse sur ses eaux.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Bettina Steinke
Écouter ce bruit vide n’est que vivre et se tenir en soi : habiter sa propre pâleur, avec ce curieux désir de couleurs qui démange, qui agace, ce goût de sucre que laissent dans la bouche certains mots.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Sergey Volkov
Le rêveur a trempé ses doigts dans le bleu. Son corps est désormais de sable.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Charles-François-Prosper Guérin
Qui aime Paris devrait beaucoup aimer cet endroit que m’a suggéré Chantal et qu’à mon tour je vous propose, ainsi qu’au lecteur peint par l’artiste hongrois Vilmos Aba-Novak, de visiter sans tarder.