Ce que mots vous inspirent 301
Après le plaisir de posséder des livres, il n’y en a guère de plus doux que d’en parler. (Charles Nodier)
*toile de Christine MacLellan
Après le plaisir de posséder des livres, il n’y en a guère de plus doux que d’en parler. (Charles Nodier)
*toile de Christine MacLellan
Il peut neiger sans fin dehors,
Souffler le vent, tomber la grêle,
À faire trembler les carreaux,
De me plaindre, j’aurais grand tort,
Puisque je porte dans mon cœur
Son image et tout le printemps.
Heinrich Heine, Livre des chants
*choix de la lectrice du peintre suisse Charles Gleyre
Nous nous étions donné rendez-vous il y a un moment et j’étais là à l’attendre depuis déjà une demi-heure quand elle est arrivée essoufflée. Elle avait dû envoyer un courriel à Boston avant de partir et ça avait été plus long que prévu. Mais elle était là et elle avait une heure devant elle. On devait l’appeler de Londres dans une heure et demie.
Une heure pour rattraper quinze ans. Cela me paraissait bien court. Entre deux bouchées de la salade qu’elle a à peine touchée, elle a fait le tour de sa vie, le Blackberry pas loin. Au cas où.
Je n’avais pas de success story à raconter, j’ai écouté la sienne. Pleine de chiffres, de contacts, de voyages d’affaires. Mon combat pour la langue française était bien insipide. Dans quinze ans, tout le monde allait parler mandarin, loi du marché oblige, m’a-t-elle expliqué, forte de son MBA et de son expérience.
Puis l’heure a passé. C’est moi qui maintenant étais essoufflée.
Je l’ai regardée courir vers sa voiture. La jeune femme que j’avais connue n’existait plus. Et probablement n’allais-je pas revoir ce qu’elle est devenue. Le monde l’attendait au bout du fil alors que moi, un livre m’attendait. Et soudainement, ma respiration est devenue normale.
*toile de David Park
À la lectrice peinte par Kabob Alt, sur lequel on ne trouve plus rien, j’ai envie de proposer ce très beau lieu qui risque de plaire à nombre d’entre vous!
C’est que nous venons d’entrer dans l’univers de Juli Cady Ryan, une artiste originaire d’Indiana dont les toiles sont tout simplement magiques,
Je voudrais pouvoir épancher
Tous mes tourments en un seul mot,
Donner ce mot aux vents joyeux
Et que, joyeux, le vent l’emporte.
Qu’ils te l’apportent, mon aimée,
Ce mot tout plein de mon tourment;
À chaque instant tu l’entendras
Tu l’entendras en chaque lieu.
Et chaque soir, quand tu t’endors,
À l’heure où tes yeux vont se clore,
Ce mot de moi te poursuivra
Jusqu’au plus profond de tes rêves.
Heinrich Heine, Livre des chants
*choix de la lectrice de Bryce Cameron Liston
La mer est un livre d’images.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Konstantin Silyuk
Peut-être l’horizon est-il la ligne de partage de l’âme.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile d’Olga Khorosheva
Tard en automne, lorsque la pluie tombe à petit bruit, il me plaît de croire entendre le ciel pleurer.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
*toile de Louay Kayali