Lali

6 juin 2024

Personne n’a besoin de savoir 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59
personne n'a besoin de savoir
personne d'autre que toi
ça reste entre nous juré craché
(j'ai tout dit mais pas ça
je n'en parlerai jamais
de toute façon ça ne se peut pas
tu le sais comme moi)


Olivier Adam, Personne n'a besoin de savoir
*choix de la lectrice de Mary Winifrid Smith

5 juin 2024

Personne n’a besoin de savoir 1

Filed under: À livres ouverts,Ce que mots vous inspirent — Lali @ 23:59
personne n'a besoin de savoir
personne d'autre que toi
nos bouches et les sentioers
le sable entre les pages des livres
les levers de soleil
dans le rétroviseur


Olivier Adam, Personne n'a besoin de savoir
*choix de la lectrice d'Elaine Silverman Sturm

31 mai 2024

Un son a disparu

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:05

J’aime les romans qui présentent un défi tant au plan de l’écriture que de la traduction. C’est le cas du roman Un son a disparu, de Rodrigo Muñoz Avia, traduit de l’espagnol par Anne Cohen Beucher.

Au départ, une disparition, celle d’Éléonore, la meilleure amie de Jorge, la narrateur de ce roman destiné aux adolescents. Une disparition inexplicable et qui ne laisse présager rien de bon. Une disparition qui pousse Jorge à faire disparaître la lettre E, comme un certain Perec, jusqu’à ce que son amie soit retrouvée, ce qui donne lieu à la création d’une langue qu’il appelle son charabia. Une langue pas toujours facile à comprendre pour celles et ceux qui croisent Jorge, qui n’en comprennent pas toujours le mécanisme. Quel tour de force, quelle imagination!

En espagnol, la lettre A est la lettre plus courante et non le E, comme c’est le cas en français. Le roman La disparition de Georges Perec, devenu en espagnol El Secuestro, ne contient pas de A, comme n’en contenait pas la version originale du roman Un son a disparu. La traduction en français, pour cette raison, fait disparaitre le E de la bouche de Jorge. Pas de mots contenant un E dans ses phrases dites à haute voix. Seulement dans sa narration.

Un bel exercice de style en même temps qu’un roman enlevant. Et en ce qui me concerne, un coup de foudre pour le père de Jorge, libraire de profession et fou de Perec.

30 mai 2024

Le tatoueur d’Auschwitz

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 18:41

Il y a un moment que j’ai terminé la lecture du roman de Heather Morris, écrit à partir d’une histoire qui lui a été racontée par l’un des deux protagonistes, à savoir Lale Sokolov, qui doit la vie au fait qu’il a été tatoueur à Auschwitz.

Dès le départ, on sait qu’il est sorti vivant du camp de concentration et en compagnie de celle qu’il a connue et aimée là-bas. On sait donc que l’histoire se terminera bien. Mais cela ne diminue pas notre intérêt. On veut savoir comment il s’en est sorti, au moyen de quelles ruses et si la chance a été occasionnellement au rendez-vous.

Alors, oui, je l’admets, j’ai dévoré ce best-seller traduit en 48 langues. Car c’est le genre de livre qu’on ne peut abandonner en cours de route.

Je ne sais pas à quel point l’histoire a été romancée tant elle semble presque trop belle pour être vraie. Je suis donc un peu perplexe en ce qui concerne la véracité de tous les événements qui s’enchaînent. Mais j’admets que le roman se lit bien et que la série qui en a été tirée sera peut-être à voir.

Je crois que je vais l’offrir à une amie pour obtenir d’elle un deuxième avis. Les critiques sont elles aussi trop élogieuses pour être toutes crédibles.

29 mai 2024

Tombeau

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:01

Je voulais trouver les mots justes. J’aimerais ne pas demeurer silencieuse. Mais je ne parviens pas à exprimer ce que j’ai ressenti à la lecture de Tombeau. Je pressentais que ce serait ainsi, car cela fait des mois que je reporte cette lecture. Je me doutais que ce ne serait pas facile.

La raison est fort simple. Je n’ai toujours pas écrit le texte que je porte en moi depuis le décès de mon ami Normand en août 2022. Des images, des conversations, des souvenirs ne cessent de s’ajouter. J’ignore comment les organiser. Je me demande ce que je dois privilégier. Mais cela viendra. Oui, un jour ou l’autre, quand le moment sera venu.

Pour l’heure, je dirai simplement que le texte de Normand Chaurette m’a émue. Que ce livre hommage à Marie-Claire Blais, et à d’autres écrivaines, dont Monique Bosco, dont nous parlions souvent, est à la fois un poème, un opéra, une danse.

Il contient tant de phrases à retenir qu’il est difficile d’en extraire une seule. Je m’y suis essayée. En vain. Il y en aura deux, puisque l’une est la réponse à une affirmation.

On n’aime jamais trop. Vous êtes morte à présent que le temps en a décidé, et je reste vigilant de mon temps à moi ne comprenant pas pourquoi je suis encore sentimental et heureux dans une soif de vivre qui m’est encore allouée, quand Madame Bosco, Jovette, vous et toutes celles qui m’ont assemblé sont, définitivement, parties, et qui me posent la question à quoi je sers.

26 mai 2024

De Léna à Élaine

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 15:31

J’avais tellement aimé la nouvelle de Linda Amyot, intitulée « Léna, dans le miroir », parue en 1998 dans XYZ. La revue de la nouvelle, que c’est avec beaucoup d’émotion que j’ai lu Le jardin d’Amsterdam, qui est en quelque sorte une mise à jour de la nouvelle de départ, même si l’histoire est loin d’être la même, pas plus que les personnages ne sont identiques. Il n’en demeure pas moins que c’est sa propre nouvelle qui a inspiré l’auteure, ce que je trouve particulièrement original.

Ce roman destiné à un public ado au départ touchera quiconque vit son premier amour ou se rappelle le grand amour de sa vie. Il touchera aussi ceux et celles qui croient que l’amitié n’a pas d’âge et qu’elle peut exister entre deux personnes séparées par deux générations.

Il est donc question d’amour et d’amitié. De la vie, aussi. De tous ces sentiments qui nous animent, nous alimentent et nous bousculent.

Mais là s’arrêtera mon résumé. En dire davantage serait trop en dire, et Le jardin d’Amsterdam mérite d’être lu et aimé. C’est un roman inoubliable.

23 mai 2024

Un beau conte de fées

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 18:26

Il y avait longtemps que je n’avais eu en main un conte de fées contemporain mettant en vedette une princesse.

Et je suis tombée sous le charme de La princesse aux mains blanches dès la minute où elle a retiré les gants de dentelle blanche qu’on lui imposait afin de la « protéger des souillures de ce monde ».

Elle commença par toucher son propre corps, ses joues comme ses chevilles. Puis, ce furent ses poupées, ses oursons, ses livres. Mais cela ne lui suffit pas. Il lui fallut toucher le gazon, les sculptures, les animaux de toutes sortes, et même la boue. Et c’est la robe déchirée, les mains sales, qu’elle s’endormit avec un sourire qu’elle n’en avait jamais eu un auparavant.

Et je me suis rappelée la petite Lali qui n’avait pas peur d’être couverte de grains de sable. Et je me suis souvenue d’une amie, maman de deux garçons, qui passait son temps à leur laver les mains, à récurer le comptoir, à faire reluire le parquet. Je suis certaine qu’ils n’ont jamais mangé de brin d’herbe, caressé une chenille ou sauté à pieds joints dans de la boue toute fraîche, en raison de sa peur des microbes sous prétexte qu’ils étaient asthmatiques. Je crois que j’ai été une enfant plus heureuse qu’eux. Beaucoup plus heureuse qu’eux. Heureuse comme l’a été la Princesse aux mains blanches quand on a cessé d’avoir peur pour elle.

J’ai été séduite de la première à la dernière illustration de Gabrielle Guimard et par l’addition des découvertes de Gilles Tibo, à la manière de cette comptine de mon enfance qui commençait par Lundi matin… Ça vous rappelle quelque chose?

22 mai 2024

Le secret de Chopin

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 15:42

« Voilà ce que propose Chopin : un endroit où aimer. Aimer ce qui compose une vie, voire le désordre, la peur, l’angoisse, les tumultes. Il rend beau ce qui ne l’était pas et porte à incandescence ce qui l’était déjà. Loin de nous procurer un refuge, il nous oblige à la lucidité en nous prodiguant la sagesse de l’acceptation et en accroissant notre goût de la condition humaine. » Cette citation pourrait presque à elle seule résumer Madame Pylinska et le secret de Chopin, le récit d’Éric-Emmanuel Schmitt.

Je me suis laissée tenter par le sujet. Celles et ceux qui me connaissent connaissent mon amour pour Chopin qui ne date pas d’hier. Mon lion en peluche, que mon père m’a offert quand j’avais 13 ans, ne s’appelle pas Frédéric pour rien.

J’avoue avoir été quelque peu perplexe lors de la lecture des premières pages, me demandant si ce livre allait me plaire ou non. Je n’avais jamais pensé à aborder Chopin ou son interprétation de cette façon. Puis je me suis laissée prendre au jeu. Madame Pylinska est tout simplement irrésistible, tout comme tante Aimée.

Oui, le récit porte principalement sur Chopin et sur le coup de foudre du jeune Éric-Emmanuel pour ce compositeur quand il entend enfant sa tante au piano jouer quelques-unes de ses pièces. Mais il est aussi question de la façon d’aborder la vie, de la regarder, de vibrer, en parfaite harmonie avec la nature, entre entres.

Le « secret » va au-delà de Chopin et de son lien étroit avec son instrument de prédilection. Ce que propose Madame Pylinka est une façon de rendre la création à la hauteur de ce qu’elle doit et devrait être.

Pour qui aime la musique, et en particulier Chopin. Ou pour qui souhaite écrire et toucher de près son lectorat. Ou les deux.

20 mai 2024

Le jardin de Matisse

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:00
  

Il y a des albums qui séduisent à un point tel qu’on se demande si on ne devrait pas les offrir à tous ceux qu’on aime et pas juste aux enfants. Surtout s’il s’agit de personnes qui apprécient les arts. S’ils ont un faible pour Matisse, c’est encore mieux.

J’ai eu un véritable coup de cœur pour l’album Le jardin de Matisse qui raconte comment l’artiste, après avoir découpé un oiseau dans une feuille de papier, créa un univers qui nous émerveille tant aujourd’hui.

Animaux et formes diverses se déploient dans huit reproductions de collages qu’on connaît, dont trois sur deux pages. Notamment La perruche et la sirène, un de mes collages préférés.

Le texte de Samantha Friedman et les illustrations de Cristina Amodeo nous présentent un artiste radieux, ravi de ses découpages et collages. Et nous tournons les pages avec enthousiasme, qu’on ait 6 ans ou bien davantage.

Et nous reprenons du début. Une fois, deux fois, trois fois.

À offrir. à s’offrir, à mettre entre toutes les mains. Sans modération.

30 juillet 2023

New York, New York

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 16:17

S’il vous tente de remonter le temps et de vous retrouver à New York il y a un peu plus de 40 ans, l’album de photographies de Michel Jolyot devrait beaucoup vous plaire. N’hésitez pas à vous le procurer.

Vous pourrez ainsi lire la préface du musicien Elliott Murphy, que j’ai traduite.

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