Lali

27 février 2019

Dans l’erre 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

PAP (Emil) - 7

Coquelicots

Au soleil
écarlate
il exulte
comme le chant
du coq.

Frédéric Jacques Temple, Dans l’erre des vents

*choix de la lectrice d’Emil Pap

26 février 2019

Dans l’erre 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

MUSCELEANU (Ion) - 2

Vénus

Claire planète solitaire
lumineuse comme une étoile
elle émerge de la terre
à l’heure où les bergeries
préparent pour la nuitée
les ouailles encore enivrées
des étreintes du soleil.

Frédéric Jacques Temple, Dans l’erre des vents

*choix de la lectrice d’Ion Musceleanu

25 février 2019

Dans l’erre 1

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STRAMBU (Ipolit) - 3

Tel le vent

Le poème libre en lui-même
tel le vent dans sa royauté
ouvre à loisir sa route
au cœur du monde.

Frédéric Jacques Temple, Dans l’erre des vents

*choix de la lectrice d’Ipolit Strambu

24 février 2019

Escalier 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

POMMIER (Emmanuelle)

L’avenir sans un pli glisse vers le passé
Le jour nous dévisage et le temps, espacé.

La lumière colore avec exactitude
Tout ce qui vit et se reforme en sa multitude.

Où rien, n’apparaissait qu’un peu d’herbe sans nom
Renaissent le cheval, le coq et le lion,

Le poisson redevient marin et l’eau, profonde,
De tous côtés accourt la sagesse du monde.

Chacun reprend sa place et retrouve son cœur,
Pour l’innocent combat pas un seul déserteur!

Sans armes vient de loin une baleine blanche.
Qu’il est loin le harpon qui d’un côté vous penche!

Ô gravité de vivre, impasse qui délivre,
Comme on est plus profond d’avoir touché le fond!

Jules Supervielle, Escalier

*choix de la lectrice d’Emmanuelle Pommier

23 février 2019

Escalier 3

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VAN DER LINDEN (Claatje)

Shéhérazade parle

Pour que du fond de mon mourir
Je vienne à pas précipités,
Que de portes il faut ouvrir
Et que de rideaux écarter!
Que de silence à remonter
Pour changer mes étoiles noires
En votre vivante clarté,
Pour que du fond de mon espoir
Je vienne à pas de vérité!
Après avoir vécu de contes
Plus véridiques que l’histoire
Que d’une voix qui vous affronte,
Ma mémoire vous donne à boire!
Et ne soyez pas étonnés,
Moi qui étais si éloignée,
Si je suis là de plus en plus,
Si vous croyez ce que j’ai cru.
Veuille m’aider, ô poésie,
À franchir le cercle de vie,
Toi qui rassembles tous les temps
Dans ce qu’ils ont de ressemblant,
Les visages n’ont pas changé
Et nul ne me semble étranger.
Écoutez donc, mes nouveaux frères,
Comment les choses se passèrent,
Comment abordent le présent
Ces contes de la nuit des temps.

Jules Supervielle, Escalier

*choix de la lectrice de Claartje van der Linden

22 février 2019

Escalier 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

HOLM (Ebba)

L’ange des catacombes

Ange bossu des catacombes,
O toi le plus humain de tous,
Toi qui sais vivre dans un trou,
Gloire ni nimbe ne t’incombent.
Tu es un ange dépouillé
Et de boue un peu barbouillé,
Ne te servant pas de tes ailes
Et n’en tirant nulle fierté,
D’autant plus proche qu’empoté
Tu ne lances pas d’étincelles.

Tu es courbé, non accablé,
Sous ton ciel bas et fait de terre.
Ta méditative lumière
T’éclaire jusqu’à t’étoiler,
Ange des tristes circonstances,
Ange de la maigre pitance
Quand l’homme est entouré de murs
Qui l’encerclent, le recommencent,
Toi qui voûté par un ciel dur
Dresses la lance d’un cœur pur.

Ange toujours dans sa rumeur
Comme une source bienfaisante,
Ange poussant comme une plante
Auprès de l’implorant malheur.
Dans un trop-plein de charité
Tu fais face de tous côtés,
Sans avoir à te morceler
Ni t’inquiéter, tous tu nous hantes.
Ton miracle, ô doux entêté,
C’est d’être là quand tu t’absentes.

Jules Supervielle, Escalier

*choix de la lectrice d’Ebba Holm

21 février 2019

Escalier 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

HERSENT (Louis)

L’ironie

Quand il me faut affronter le péril
D’être tout seul dans ta fosse, insomnie,
Et que je trouve une chère ironie
Au fond de moi, qui ne veut pas mourir,
Comment ne pas dire mais c’est bien elle
Qui me retient en foi de Supervielle,
Et faut-il donc toujours la maltraiter
Ou la chasser au lieu de la goûter.
Malheur à nous qui ne savons sourire
Et ne pouvons emprunter qu’au délire.
Dieu ne peut-il reconnaître un poète
Que seulement s’il lui tourne la tête?
O ma raison, sois donc mon oraison
Et laisse-moi te demander pardon
D’avoir souvent caressé la folie
Comme une amie.
Mais, ô raison, n’es-tu pas déraison
Qui dans mon crâne aurait changé de nom
Et n’est-ce pas l’acide du mystère
Qui me retient chancelant sur la terre
Par son poison?

Jules Supervielle, Escalier

*choix de la lectrice de Louis Hersent

20 février 2019

De brins et de bribes 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GRAFF (Leslie) - 2

Le vent,
d’accord, mais pour
aller où quand il ne le sait pas

Jean-Louis Millet et Werner Lambersy, De brins et de bribes

*choix de la lectrice de Leslie Graff

Les lettres de Gladys

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:34

gladys

Quel joli livre que Les lettres de Gladys! J’ai eu un sourire grand comme ça du début à la fin de cet album d’Ingrid Chabbert, dont j’ai aimé tous les livres que j’ai lus. Et le sujet y est sûrement pour beaucoup, autant que la façon de l’exploiter, car Mademoiselle Gladys écrit. Des lettres de toutes sortes, des poèmes d’amour, et même des factures.

Écrire est ce qu’elle fait le mieux. C’est aussi sa façon de créer des liens et d’apporter joie, douceur, imagination et réconfort autour d’elle. Et si grâce à sa passion pour les mots et à son talent pour les utiliser, une amitié se développait?

Je n’en dirai pas plus. Laissez-vous séduire par Les lettres de Gladys, un album joliment illustré par Stéphanie Augusseau, dont j’avais apprécié les illustrations réalisées pour un autre album d’Ingrid Chabbert, Un jour, mes parents viendront.

19 février 2019

De brins et de bribes 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

STERN (Birgit) - 16

L’herbe folle dit
si tu sais où tu vas,
c’est que tu ne sais pas où tu es

Jean-Louis Millet et Werner Lambersy, De brins et de bribes

*choix de la lectrice de Birgit Stern

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