Lali

27 décembre 2014

Piqué des vers 7

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MENCHER (Kenney) - 6

Octobre

Les nuages sont des quenouilles,
Les doigts du vent, légers et vifs,
Y filent la pluie où se mouillent
Nos chênes, nos hêtres, nos ifs.

La pluie est une grande trame
Se tendant du ciel jusqu’au sol,
En navettes, couleur de flamme,
Les feuilles y lancent leur vol.

Ainsi, le voile de l’automne,
Se tisse autour de la maison,
Étouffant entre ses plis jaunes
Le souvenir des floraisons.

Et tandis que l’heure s’écoule,
Fil à fil, moment par moment,
Sur le métier du temps s’enroulent
Nos jours d’octobre doucement.

Marie Gevers
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice de Kenney Mencher

Tout seul!

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:58

tout seul

Examinez bien la couverture de Tout seul! Rien ne vous frappe? Si? Serait-ce l’accoutrement de Micha, l’ourson? Et pour cause, le petit ours a choisi ce matin-là qu’il était assez grand pour faire plein de choses tout seul, notamment s’habiller. Il a donc enfilé son pull rouge plutôt qu’un pantalon, ce qui lui donne tout de suite un style bien à lui qui vous fera tout de suite sourire, tout comme la série de premières fois qui s’enchaînent.

En effet, il n’est pas facile de se laver tout seul, de trouver des chaussettes de même couleur, de beurrer ses tartines et de ne rien oublier. Mais Micha y arrive. Au grand bonheur de sa maman en plus du sien, ce qui nous donne un album à la fois ludique, grâce aux magnifiques illustrations d’Andreï Arinouchkine, et intelligent et sensible, grâce au texte de Geraldine Elschner.

Tout seul! est, vous l’aurez compris, un incitatif pour des enfants qui tardent à faire les choses sans aide, par peur de se tromper, de ne pas être à la hauteur, voire même de se voir punis. On ne réussit pas tout la première fois. Mais est-ce si grave? Pas du tout. Micha vous le prouvera.

26 décembre 2014

Piqué des vers 6

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VIDAL ROLLAND (Antonio)

Il neige.
Des flocons frôlent le monde.
Il neige
comme on plonge dans le noir.

Il neige.
Ne pas la saisir.
Ou la perdre.

Brûlure
de braises
blanches.
Il suffit d’un flocon
au visage.

Corinne Hoex
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice d’Antonio Vidal Rolland

Les pantoufles roses

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:15

pantoufles

Certains livres vous font sourire dès les premiers mots et la première image. Tel est le cas de l’album d’Anne-Marie Fournier, Les pantoufles de ma mère, lequel raconte en quelques pages l’attachement qu’on éprouve pour un objet qui fait partie de notre quotidien. Un objet qui a fait son temps et qui est tellement usé qu’il est plus que temps de le remplacer.

Mais des pantoufles, c’est précieux et ça n’a rien d’anodin. La jeune narratrice le comprendra quand chacun, à tour de rôle, voulant faire plaisir à la propriétaire de ces pantoufles en satin rose avec une boucle sur le dessus, si usées qu’elles ont été de nombreuses fois recousues et qu’un des gros orteils sort de l’une d’elles, n’arrivera à trouver les pantoufles adéquates. Celles choisies par le papa sont bien trop poilues alors que celles achetées par le grand frère, garnies de pompons bleu ciel, sont bien trop colorées. Quant à celles qui rappellent des singes en peluche, choisies pourtant avec amour par sa fille, pas question de les enfiler, ce n’est vraiment plus de son âge…

Décidément, cette maman est bien difficile! Tant que ça? Que non! Il suffit juste qu’une grand-mère qui connait bien sa fille choisisse la bonne paire. Mais je ne vous la décrirai pas, c’est le punch de l’histoire!

L’album, illustré avec beaucoup d’humour et d’imagination par Christian Quesnel, est festif en même temps que porteur de message. On ne remplace pas un objet par un autre, aussi usé soit-il. Il faut attendre le bon, celui auquel on voudra bien s’attacher, parce que c’est celui-là et pas un autre. Ça peut être un pull, une tuque, un pyjama, des pantoufles. L’important n’est pas là, mais dans le respect envers le propriétaire du pull tout taché, de la tuque devenue trop petite, du pyjama décoloré, des pantoufles trouées, lequel n’est pas en mesure de se départir de son bien au profit d’un tout neuf et tout beau qui ne lui convient pas.

Les pantoufles de ma mère, un album autant pour les enfants que pour les parents.

25 décembre 2014

Piqué des vers 5

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LIU (Fongwei) - 4

Miroirs conjugués

Le ciel n’est beau que renversé dans le miroir
Liquide et l’eau n’est belle que remontée
Au ciel dans l’infini du soir
Ou le fini d’un jour recouvert de buée.

Deux visages, une même âme, et dans la mienne
Leurs reflets, astres morts ou vivants,
Poissons, étoiles, minerais, éclairs, à peine
Dans l’un et dans l’autre gouffre différents.

Le cœur n’est grand que répété
Par les échos d’un autre cœur tombé des nues,
Double gamme de sons mêlés et reflétés
Dont l’une monte et l’autre est descendue.

Franz Hellens
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice de Fongwei Liu

24 décembre 2014

Piqué des vers 4

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MESSER (Jon H.)

Nos bouches boivent
la chair à la chair
nos bras carguent des ombres
indociles
nos mains s’attardent
sur nos rêves
terreuses

De son long glaive
un dernier rayon
éventre la neige
et nous givre
d’aube

Jean Botquin
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice de Jon H. Messer

23 décembre 2014

Piqué des vers 3

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VILPI (Inés) - 3

Chaque poème a son envers,
transparent ou muet.

Tout ce qui est imaginable existe;
la poésie en est la preuve éclatante.

Alain Bosquet de Thoran
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice d’Inés Vilpi

22 décembre 2014

Piqué des vers 2

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KING (JD)

Arrière-été

Que je voudrais, ton bras appuyé sur le mien,
M’en aller lentement par un parc ancien!
Tu sourirais avec une exquise indolence;
Tes mots dits à mi-voix auraient, dans le silence,
La grave inflexion de ceux-là que jadis
Une âme virginale et tremblante m’a dits…
Nous irions pas à pas, savourant l’heure brève;
Après tant d’amoureux nous ferions le beau rêve
Dont les hommes toujours ont bercé leur ennui…
La nuit d’été viendrait, la tiède et calme nuit;
Et nos cœurs sentiraient devant son grand mystère,
À quel point, quand on aime. il est doux de se taire.

Fernand Severin
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice de JD King (dont toute trace a disparu)

Sur les traces de Beethoven

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:39

élise

Dès les premières lignes d’Élise et Beethoven, je suis redevenue une adolescente qui adorait les romans mettant en scène des jeunes cherchant à résoudre une énigme et à braver toutes les difficultés se présentant.

Je n’ai donc déposé le premier roman de K.E. Olsen que terminé, et pas avant. Heureuse du dénouement, qui a suivi les secrets et les surprises ayant mené la jeune Élise et son équipe de choc en Allemagne sur les traces de Beethoven. L’héroïne tenait à en avoir le cœur net afin de rétablir la vérité sur son père disparu à la suite d’une rencontre – et pas n’importe laquelle! –, qui allait changer le cours de sa vie.

La jeune Élise, peu motivée à faire ses gammes et à travailler les pièces proposées par son professeur de piano, était pourtant une élève talentueuse jusqu’à il y a quelque temps. Mais le piano de son père, disparu en même temps que ce dernier et remplacé par un piano qui ne vibre pas, lui manque terriblement. Jusqu’au jour où elle découvre que le piano ne s’est pas envolé : il est au grenier en compagnie du fantôme de Ludwig van Beethoven.

Un fantôme? Et de plus, le fantôme de Beethoven? Oui! Et vous allez croire dur comme fer que les fantômes existent quand vous aurez fait connaissance de celui-ci, lequel ouvrira à Élise les portes d’un monde dont elle n’avait aucune idée. Et pourtant, il était à quelques marches près. Il suffisait pour cela qu’elle s’aventure un jour dans le grenier interdit et l’y rencontre. Il suffisait aussi qu’il lui raconte sa vie, qu’il lui parle de ses parents et qu’il lui remette une liasse de lettres.

Des lettres? Mais encore? C’est là le premier indice de cette aventure rocambolesque qui transportera Élise, son professeur de piano, la meilleure amie d’Élise, passionnée de criminologie, et un expert en archéologie à Bonn afin de retrouver une partition qu’on croyait disparue depuis deux siècles.

Toute une aventure que celle d’Élise et Beethoven! Une aventure enlevante, bien ficelée, solidement documentée par K.E. Olsen, native de Trois-Rivières, que je m’empresse de conseiller aux mélomanes de tous âges et particulièrement à ceux qui aiment Beethoven. Plaisir garanti de la première à la dernière page!

Texte publié dans

21 décembre 2014

Piqué des vers 1

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CALLERI (Fred) - 2

Ma sœur aînée, Mélancolie,
Pourquoi m’avez-vous tant aimé?
Somme faite de votre vie,
J’ai songé trop, et vous pleuré.

Et pourtant nos âmes amies
Sous le ciel n’avaient souhaité,
Qu’en nos jours un peu d’harmonie,
Mélancolie, ma sœur aînée.

Or trop loin les terres promises,
Ma sœur d’hiver, ma sœur d’été,
Et les sachant parties remises
Qui les comptiez nos jours allés.

Elle est souvent tombée la pluie
Quand nous écoutions les roseaux,
Chanter dans l’air ainsi qu’on prie,
Ma sœur si douce au bord de l’eau.

Ma sœur alors des jours d’automne,
Les yeux levés vers le ciel gris,
Qui attendiez, comme une aumône,
Des soleils morts le baiser luit,

Ma sœur, et qui m’aviez suivi,
Pourquoi m’aviez-vous tant aimé?
Sur le chemin où j’ai marché
Et pour n’y trouver que la nuit?

Max Elskamp
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice de Fred Calleri

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