Un rêve déjà terminé 4
L’amour comme une ombre furieuse
Ai-je seulement rêvé tous ces jours
D’un point pur à l’orient de mon enfance?
Yves Gosselin, La vie est un rêve déjà terminé
*choix de la lectrice de Pierre Cornu
L’amour comme une ombre furieuse
Ai-je seulement rêvé tous ces jours
D’un point pur à l’orient de mon enfance?
Yves Gosselin, La vie est un rêve déjà terminé
*choix de la lectrice de Pierre Cornu
Sur les ruines de ma raison blessée
Au désert d’amour
La rose devenue cendre
A aboli l’errance de l’ombre fascinante
Yves Gosselin, La vie est un rêve déjà terminé
*choix de la lectrice d’Alexandru Ciucurencu
Nombreux sont ceux qui croient qu’écrire pour les jeunes est facile et que plus c’est court, plus ça l’est. Qu’ils se détrompent; c’est plus qu’un exercice de style, c’est un véritable défi.
Il faut, pour s’adresser aux plus jeunes, trouver la façon de les aborder, choisir avec minutie chacun de mots et bien cerner son sujet. Caroline Barber a obtenu la note parfaite pour tous ces points. Zaza en morceaux est un des plus beaux albums que j’aie lus ces derniers mois.
Il commence par une illustration d’une fille en larmes qui a un immense trou qui lui traverse la poitrine et par ces mots : « Depuis ce matin, Zaza n’a plus de cœur. » Il s’est décroché à la minute où son amoureux l’a quittée.
Mais on ne peut pas vivre sans cœur et encore moins avec un trou à la place du cœur. Il faut le retrouver sans tarder. C’est ce à quoi s’appliquera Zaza, dont le cœur n’en est plus à son premier coup dur.
D’une visite à l’experte en cœurologie à un arrêt au bureau des objets perdus où on trouve presque tout, Zaza court ici et là, cherchant son cœur partout, lui écrivant même un poème afin qu’il revienne. Mais un cœur perdu n’est peut-être pas là où on le cherche. C’est ce que nous apprend la conclusion pleine de finesse et de tendresse de Zaza en morceaux.
Je l’avoue : j’ai eu un véritable coup de cœur pour cet album. Même si le texte est simple, plein d’images et poétique, Caroline Barber n’a pas eu peur d’utiliser des mots qu’on voit peu dans des livres pour enfants, comme fatras, disjoncter, trémousser, chambouler et chanceler, pour n’en nommer que quelques-uns.
À ce texte déjà coloré, Marianne Pasquet a ajouté une vaste gamme d’émotions grâce à des illustrations tout aussi colorées. Son souci du détail a pour résultat qu’on peut passer des heures devant chacune d’entre elles tant on a envie de chercher avec Zaza son cœur disparu.
Zaza en morceaux : un livre à offrir sans modération.
Mon destin est clair
Ma parole l’est parfois
Dans la nuit où nous sommes
Il m’arrive parfois de parler clairement
Bien que les pierres ne trahissent jamais leur
mystère
Yves Gosselin, La vie est un rêve déjà terminé
*choix de la lectrice de Gregg Chadwick
Et si je dis la mort
Et si je dis que la poésie est une force
Et si je dis que l’amour est le seul lieu
Que l’espace et le temps et l’espoir
Sont à portée du poème
Et si je dis aimer
Occuperez-vous l’espace et le temps et l’espoir
Occuperez-vous la réalité
Oui toute la réalité de vivre
Yves Gosselin, La vie est un rêve déjà terminé
*choix de la lectrice de Vincent Giarrano
Un grand cratère s’est creusé
On a manqué l’extase originelle
Le frémissement de nos chairs
Infinitive folie
Un grand frisson a fait le tour
De ce bouquet d’icebergs sans signifiance
Il reste là tout entier divise et multiple
Au fond des mélèzes endormis
Micheline Boucher, Les mots sont des oies sauvages
*choix de la lectrice de Vishalanda Dakur
Dans nos bras étourdis aux nervures exsangues
Les arbres gainés de safran et de froidure
Se regardent en silence
Font semblant de rire et de s’aimer
Faudra-t-il assez de vent
Pour arrêter ce vertige qui tourmente
Nos âmes de chair
Nous bouscule ou nous happe
Au bout de la nuit
J’entends divaguer les étoiles
Micheline Boucher, Les mots sont des oies sauvages
*choix de la lectrice d’Edward Estlin Cummings
Un seul mot lointain et fou
Égaré sur la page
Nagerait jusqu’ici
Étourdi par l’indéfini du jour
Et me guérirait d’attendre
Tu renonces à l’essentiel de nos visages
Aux douces allégresses que nous avons connues
Aux divagations feutrées du pas de la porte
Le banc des frissons s’esquive
L’ultime adieu du premier complice
Aussi
Micheline Boucher, Les mots sont des oies sauvages
*choix de la lectrice de Georges Croegaert
Pourquoi l’amour est-il si léger
Derrière les paupières closes de la nuit
Si tiède au matin médusé
Ses frissons ne sont pas vivants
Comme des étoiles déjà éteintes
Ils s’étourdissent d’un reste de lumière
Micheline Boucher, Les mots sont des oies sauvages
*choix de la lectrice d’André Edmond Alfred Cluysenaar
Il faut désapprendre l’illusion
Effacer du poing la magie et ses vétilles
Jouer une dernière fois
Embrasser l’infini sur la bouche
Recommencer le jeu des sens
Traverser la vitre du plus clos
S’ouvrir sur l’urgence
Faire des aveux à la pénombre
Un désir obsolète s’accouple à la tempête
Il défait nos cheveux grêles
Sur les coteaux du soir
Micheline Boucher, Les mots sont des oies sauvages
*choix de la princesse Eugénie de Suède peinte par F. Durck