Lali

30 avril 2019

L’anniversaire de la salade 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59
De ta main gauche chacun de mes doigts 
un à un tu les cherches et ce geste même
est peut-être l'amour

 Machi Tawara, L'anniversaire de la salade

*choix de la lectrice de Philip Wilson Steer

Sous mon arbre

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 21:21

Je ne pense pas avoir eu entre les mains un livre « troué » depuis que j’ai quitté ma vie de libraire il y a 13 ans. En fait, j’ignorais qu’il s’en faisait encore jusqu’à ce que je voie ce superbe album signé Jo Witek, illustré par Christine Roussey, dans un salon du livre.

Et quel beau livre que Sous mon arbre, qui raconte le lien qu’entretient une fillette avec son arbre. Un arbre qu’elle aime, qu’elle décrit avec poésie (il a la tête dans les nuages), qui est différent d’une saison à l’autre, mais toujours unique, à qui elle peut raconter ses chagrins et ses bêtises.

Je suis conquise. Comme vous le serez sûrement, de même que tout enfant qui l’aura entre les mains. Et peut-être songerez-vous à votre arbre… Le mien était un saule. Je ne l’oublierai jamais. J’ai lu sous ses branches, j’y ai grimpé, je lui ai confié des secrets. Et le jour où on a dû l’abattre parce que ses racines prenaient tant de place qu’il allait finir par soulever la maison, j’ai eu autant de peine que si j’avais perdu un ami. Mais n’avais-je pas, justement, perdu un ami?

Sous mon arbre me l’a un peu rendu.


29 avril 2019

Les vers de Corinne 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Nous reconnaissons le reflet d’un orage
aux débris d’une aile
dispersés sur le pas de la porte

nous amassons en nous
les vols suspendus
la beauté qui survit au tourbillon
issu d’un feu

quelques secrets
d’une passion si grande
que les mots s’y perdent

Corinne Larochelle, De quelle bouche sommes-nous?

*choix de la lectrice de Bruce Bingham

Un autre livre sur Frida

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:34

Je suis une fan de Benjamin Lacombe et de ses extraordinaires illustrations plus belles les unes que les autres. J’avais donc hâte de me plonger dans son album consacré à Frida Kahlo. Et je ne peux qu’affirmer que l’album est de toute beauté et qu’on aurait envie de le laisser trainer sur une table à café pour pouvoir l’ouvrir au hasard afin de se laisser emporter par les couleurs et les détails de chacune des scènes que nous sont offertes.

Mais je me demande si cet album s’adresse vraiment à des enfants tant il est sérieux, tant il fournit de renseignements qui ne sont pas adaptés pour eux et qui pourraient même les détourner de ce magnifique ouvrage. Or, je peux me tromper. Il est sûrement abordable quand les enfants ne sont pas laissés à eux-mêmes et qu’ils sont accompagnés par des adultes attentionnés et soucieux de leur fournir un soutien et un contexte quand ils ont affaire à ce qui va bien au-delà de leurs connaissances.

C’est probablement le cas avec cet album concocté avec soin par Benjamin Lacombe et Sébastien Perez, dont ce n’est pas la première collaboration. Je demeure sous le le charme, totalement séduite par cet album qui rend un véritable hommage à cette artiste hors du commun qui a été et qui demeure une source d’inspiration tant pour les écrivains que pour les peintres.

Curieusement, je l’offrirais davantage à des adultes qui connaissent déjà l’artiste mexicaine qu’à des enfants. Pour aller au-delà du connu, pour laisser une grande place à l’imaginaire, les toiles de l’artiste ayant pris un certain envol qui n’est pas pour me déplaire, même si les illustrations demeurent fidèles aux tableaux qui les ont inspirés.

L’ouvrir, c’est entrer dans un monde fabuleux. Rien de moins.

28 avril 2019

Les vers de Corinne 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

La neige se découpe
en gestes silencieux
d’autres paysages interviennent
dans l’errance des mains

au sommet d’une heure
l’amour remontait d’une rive
le cœur ente parenthèses
nos chevilles suspendues
offertes à l’aube

Corinne Larochelle, De quelle bouche sommes-nous?

*choix de la lectrice de Pierre Cornu

27 avril 2019

Les vers de Corinne 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Le fleuve transporte les songes
d’île en île

parfois un morceau se détache
et prend forme au contact du limon

c’est ainsi que naissent les statues
fiertés de la lune
où s’entassent une à une nos absences

Corinne Larochelle, De quelle bouche sommes-nous?

*choix de la lectrice de Louis Welden Hawkins

Un roman? Pas vraiment

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:14

mengele

Une fois de plus, et ce ne sera sûrement pas la dernière fois que ça m’arrivera, je demeure perplexe en refermant un livre qui a été louangé par la critique au point qu’on lui accorde le prix Renaudot.

En effet, je me demande encore pourquoi Olivier Guez, en ajoutant des détails forcément inventés, a choisi de faire de La disparition de Josef Mengele un roman plutôt qu’une enquête journalistique. Car c’est de cela qu’il s’agit. D’une véritable enquête afin de comprendre comment le médecin tortionnaire d’Auschwitz a pu échapper à la justice en se réfugiant en Argentine et en laissant (presque) tout derrière lui.

Et quand on considère ce livre comme tel, et qu’on ne s’attarde pas trop à examiner de près les supposés faits à propos de l’intimité de Mengele, mais plutôt à prendre connaissance de toutes les façons qu’il a utilisées pour ne jamais se retrouver en mauvaise posture, on se laisse prendre par la lecture de ce livre.

Mais je le redis, ce n’est pas ce que j’appelle un roman. Et ce n’est pas un prix qui va rendre ce livre meilleur qu’il ne l’est vraiment. Mais au moins, Olivier Guez ne nous rend pas ce monstre sympathique. Et, si l’on ne savait pas d’avance que Mengele ne serait jamais pris au filet, on aurait presque pu espérer qu’un jour l’étau se referme sur lui tant il a parfois été à deux doigts d’être démasqué. Mais l’on savait.

Tout compte fait, hormis l’étiquette roman qu’on a donnée à cette enquête, qui me laisse perplexe, La disparition de Josef Mengele est un ajout éclairé à la large bibliothèque de titres portant sur cette part de l’Histoire qui devient de plus en plus méconnue à mesure que nous avançons dans le XXIe siècle. Et à cet égard, ce livre vaut la peine d’être lu.

26 avril 2019

Les vers de Corinne 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Aucun mot n’interrompt
l’étendue des dunes
aucun ailleurs

tu t’approches du lieu
de la déchirure
tu tâtes le sable
tu t’effaces
sans savoir créer autre chose
que l’absence

Corinne Larochelle, De quelle bouche sommes-nous?

*choix de la lectrice de Ray Tsang

Trop factuel à mon goût

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:43

delbo

Je m’attendais à beaucoup en ouvrant le livre Charlotte Delbo, poète de la mémoire. À trop? Peut-être. Je ne sais si c’est pour cette raison que j’ai été déçue par ma lecture.

Pourtant, la résistante Charlotte Delbo et les grandes lignes de son parcours, en passant par la rencontre avec son mari, son travail auprès de Louis Jouvert et son emprisonnement au camp d’Auschwitz, sont bien présentés. Mais tout cela reste bien factuel, et j’ai eu du mal à composer avec si peu d’émotions.

Est-ce le choix de l’auteure? De l’éditeur?
Je sais simplement que demeurer à la surface des choses a grandement nui à mon intérêt et que même si le livre est fort bien documenté, je ne le recommanderais pas. Et pourtant, j’aurais tant voulu pouvoir le faire.

Je me rabattrai donc sur les livres écrits par Charlotte Delbo elle-même pour aller au-delà des faits. Pour une vision de l’intérieur.
À suivre, donc.

25 avril 2019

Les vers de Corinne 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Remarque le mouvement
de la lune avant de t’éloigner

une danse qui comble l’espace entre chaque trace
ente chaque bouche habitée, abandonnée

si en plus de l’amour
il fallait perdre la terre

Corinne Larochelle, De quelle bouche sommes-nous?

*choix de la lectrice de Jackie Knight

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