Lali

7 mars 2015

Les vers de Marie-Pier 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

BALAHSAN (Boaz)

les morceaux d’une vie s’écoulent
la chute devient visible

braise d’espérance
des ombres nous accueillent

je ressens le poids d’un mot
qui se perd dans une blessure oubliée

l’oiseau voilé
épie nos peines
martyrise nos heures

j’attendrai nos cendres
quand la nuit sera là

Marie-Pier Deschênes, La voix des murmures

*choix de la lectrice de Boaz Balahsan

6 mars 2015

Les vers de Marie-Pier 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

BAKKER (Gabrielle)

inconscience
je ne vois pas
les jours qui passent
et les lésions
ne se dissolvent pas

je poursuis mes déroutes

je fouille du regard
et trouve des traces de pas
d’étrangers

l’encre sèche
nos cœurs ravagés saignent
la cendre et les photos
se dispersent
vers les années d’hier

Marie-Pier Deschênes, La voix des murmures

*choix de la lectrice de Gabrielle Bakker

5 mars 2015

Cartes postales 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

CROON (Ineka)

Nous avançons en vase clos
tout absorbés par notre amour
autonomes et sans peur
les chemins ne nous rebutent plus
toi et moi escargots
du même coquillage épousés
sur les chemins et longitudes
de nos voyages huis clos

Louise Beauchamp, Cartes postales

*choix de la lectrice d’Ineka Croon

Un nœud à mon mouchoir

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:03

un noeud

Il y a un peu moins de dix ans je quittais le monde de la librairie, non par choix personnel, mais parce que mon patron s’apprêtait à mettre fin à ses activités dans les mois suivants. Or, malgré le fait que je sois passée de libraire à ex-libraire, je n’en demeure pas moins une libraire dans l’âme et j’ai toujours autant de plaisir à lire des albums destinés aux jeunes et à en parler.

Quand je suis tombée sur Un nœud à mon mouchoir au hasard d’une des bibliothèques de quartier que je fréquente, car il m’arrive d’être parfois infidèle, c’est avec un immense bonheur que j’ai retrouvé puis relu cet album relatant une histoire qui pourrait être triste, mais qui ne l’est pas tout à fait.

Antonin vient de perdre son grand-père. Un grand-père exceptionnel, voire une sorte de héros des temps modernes sachant tisser des histoires à partir de rien. Un grand-père qu’Antonin nous raconte au fil des aventures qu’ils ont partagées en mettant de l’avant le grand mouchoir rouge de son grand-père qui a fait partie de tous leurs jeux et que sa mère vient de lui offrir.

Transformé en bandana pour jouer aux cowboys, en voile de bateau de pirates pour traverser les mers ou en baluchon, le mouchoir de grand-père était de tout ce qu’il possédait l’objet qui ne le quittait jamais, lui servant même d’aide-mémoire. Ce qui nous montre à quel point cet objet tout simple était et demeurera à jamais important pout Augustin qui compte bien faire un nœud dedans pour ne jamais oublier son grand-père, lequel faisait aussi un nœud dans son mouchoir pour ne pas oublier d’acheter de la glace pour son petit-fils.

Publié en 2002, Un nœud à mon mouchoir, écrit par Bette Westera et illustré par Harmen van Straaten, est un album comme on en voudrait davantage, un album qui sait parler du deuil avec poésie, sagesse et amour, sans dramatiser les choses qui sont déjà suffisamment graves et bouleversantes.

4 mars 2015

Cartes postales 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

DAVIS (Albie)

Il y a tant de lyrisme
à jalonner nos parcours
à laisser quelques petites traces
de celles qui s’effacent
sauf dans la tête de ceux qu’on aime

Louise Beauchamp, Cartes postales

*choix de la lectrice d’Albie Davis

3 mars 2015

Cartes postales 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

DAHLMAN (Helga)

La terre est-elle la même partout?
certes l’ocre et le sable et l’humus
diffèrent et sa générosité
les pieds et les mains qui s’y enfouissent
cherchent la même chose
pourquoi partir alors?
Voltaire ne disait-il pas qu’il fallait cultiver son jardin

ne pas se contenter d’aller et venir mais s’ancrer

Louise Beauchamp, Cartes postales

*choix de la lectrice d’Helga Dahlman (dont toute trace a disparu)

2 mars 2015

Cartes postales 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

BERTALAN (Albert) - 3

Prendre un denier café
puis s’envoler dans les branches
du ficus. S’y percher et
regarder le train
des heures défiler

Louise Beauchamp, Cartes postales

*choix de la lectrice d’Albert Bertalan

1 mars 2015

Cartes postales 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

BERNING (Carol) - 1

J’abandonne à leur sort mes fleurs
les amélanchiers en imposent trop
leur parfum entêtant efface
même nos souvenirs et les pétales
trop tôt fanés de l’année dernière
ma maison sera recouverte de vignes
saura-t-on me retrouver
dans ses dédales verts?

Louise Beauchamp, Cartes postales

*choix de la lectrice de Carol Berning

Le thé du dimanche 10

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 20:01

HOLLYER (Eva) - 3

En t’attendant

La plage sait
que la marée
sera au rendez-vous
toujours

En t’attendant
Je prends le thé

L’écume danse en dentelle
Les mouettes l’acclament de leurs ailes

Mes moments d’attente
sont infusés d’une joie latente
Sachant qu’à chaque petite gorgée
Tu t’approches un peu plus près

(extrait de Chants de thé du poète Chung-Hing)

*toile d’Eva Hollyer

Le thé du dimanche 9

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 18:01

HILL (Janet) - 22

Lorsque se terminera
Cette réunion de dégustation
Comme finiront
tous les banquets
sous le ciel

Emmène avec toi la glace éthérée
des lotus blancs des soirs d’été
et un brin d’harmonie en fleur
à l’arôme de paix intérieure

Laisse venir ceux qui doivent venir
Laisse partir ceux qui doivent partir

(extrait de Chants de thé du poète Chung-Hing)

*toile de Janet Hill

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