Lali

2 avril 2015

Le cœur sauvage 1

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BURBANK (E. A.)

Je renais sous la lune en coléoptère
en éphémère d’été sous les faisceaux
mais la nuit se referme sur moi quand je plonge
alors le silence avale au fond des choses
ma robe d’eau
la crête gercée de mon étoile

Marie-Hélène Montpetit, Le cœur sauvage de mon nom

*choix de la lectrice d’E. A. Burbank (dont toute trace a disparu)

1 avril 2015

Les vers de Nora 4

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WARD (Abbie)

Un sourire se dégage de nos peaux
quelque duvet suave frissonne de délire

brusquement astres éteints
broussailles de l’esprit

que faire que taire
aux aubes douloureuses

Nora Atalla, Les ouragans intérieurs

*choix de la lectrice d’Abbie Ward (dont toute trace a disparu)

30 mars 2015

Les vers de Nora 2

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WEIR (Julian Alden) - 5

Petites étoiles
sur les ailes du sommeil
le vermeil des rêves
poussières dans la nuit

Nora Atalla, Les ouragans intérieurs

*choix de la lectrice de Julian Alden Weir

Rien n’est jamais tout noir

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:10

traitresse

C’est à partir d’une histoire vraie, celle de l’avocat Victor Nothomb, condamné pour faits et gestes en 1945 à Arlon et de celle d’un enseignant de Bouillon aussi condamné pour les mêmes raisons, que le journaliste Dominique Zachary a écrit La traîtresse.

Le roman met en scène Suzanne Gasper, professeure d’histoire et de latin (inspirée par l’enseignant de Bouillon) et son compagnon, l’avocat Pierre Clarens. L’un comme l’autre sont d’ardents défenseurs des droits des citoyens et de la liberté dans une Belgique envahie par l’ennemi, l’histoire se déroulant en majeure partie entre 1942 et 1945 à Morelange, village fictif à deux pas de la France et du Luxembourg.

Si on connaît assez bien les faits et gestes des résistants français de même que ceux des collaborateurs de l’Hexagone, il n’en est pas de même de ceux de leurs voisins belges. Le roman de Dominique Zachary est donc l’occasion de traiter de la cohabitation avec les Allemands pour nombre de citoyens belges, de la faim pour de nombreuses familles, la Belgique ayant été envahie dès mai 1940, et d’une sorte de survie en attendant la fin de la guerre pour la plupart des Belges.

C’est aussi l’occasion de dresser le portrait de cette Belgique en pleine mutation, où les femmes ne sont pas encore vraiment acceptées au sein du corps professoral, où certains purs et durs en veulent à quiconque qui, d’une façon ou d’une autre, a un lien avec tout Allemand, peu importe les raisons de ce lien, et où, pour sauver sa peau ou pour obtenir des privilèges, chacun est prêt à dénoncer son voisin, même sans raison.

Suzanne Gasper, avec ses idées larges, son sens aigu de l’Histoire, son amour pour la vérité, sa tolérance envers l’envahisseur, deviendra une cible parfaite dès la guerre terminée, tout comme le fait qu’il ait défendu des concitoyens belges devant la cour allemande (parce qu’il connaissait la langue) désignera Pierre Clarens comme ami de l’ennemi.

Pour raconter cette histoire qui souhaite replacer les choses dans leur contexte, comme l’avait fait Armel Job avec Baigneuse nue sur un rocher, et de réhabiliter la mémoire de ceux accusés de traîtrise et de collusion avec l’ennemi de façon injuste et sans appel, le journaliste Dominique Zachary, aussi auteur de récits et de biographies, a choisi pour son premier roman de se glisser dans la peau d’un professeur qui a bien connu Suzanne Gasper, au moment où un petit monument à sa mémoire est saccagé.

C’est là le prétexte pour celui-ci de raconter à ses élèves cette histoire qu’il porte en lui depuis un quart de siècle afin que nul n’oublie cette période trouble qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cela donne un roman sur le ton de la confidence, pas toujours chronologique, avec des allers-retours dans le temps, des précisions (qui peuvent parfois sembler des redites) et beaucoup d’humanité.

Avec La traîtresse, Dominique Zachary éclaire un pan de l’histoire des Belges avec « l’audace de dénoncer les erreurs du passé pour rendre justice et redonner fierté à celles et ceux qui ont subi l’infamie de procès expéditifs et iniques », comme l’a si bien écrit l’écrivain belge Frank Andriat. Ce qui nous donne un roman sensible et intelligent, qui nous prouve que rien n’est jamais tout blanc ni tout noir.

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29 mars 2015

Les vers de Nora 1

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CITRON (Minna) - 3

Un sol où la pluie ruisselle
alluvions anciennes de nos lésions
une voie qui serpente dans des vergers oubliés
étranges sentes où cahotent nos souvenirs

Nora Atalla, Les ouragans intérieurs

*choix de la lectrice de Minna Citron

28 mars 2015

Les vers de Lambert 5

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GIRARD (Jean Philippe)

les champs sont pensifs tardent
encore à l’œil escaladent le temps
c’est toujours le lointain
qui gîte sous le proche
et tout s’enfuit dans la nuée

Lambert Barthélémy, Métamorphose du commun

*choix de la lectrice de Jean Philippe Girard (dont toute trace a disparu)

27 mars 2015

Les vers de Lambert 4

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GERTSMANN (Heinz-Jürgen) - 1

les matins ont des mains de récit
ils tirent puis interrompent
s’interrompent sur leur clarté
les martins portent avec eux
les naufrages

Lambert Barthélémy, Métamorphose du commun

*choix de la lectrice signée Heinz-Jürgen Gertsmann

26 mars 2015

Les vers de Lambert 3

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GENEVOIS (Marie-Claude)

la nuit qui monte ne délivre
elle lance ses pics aux monts de songe
où traîne une diseuse de lune
et de bois gris

l’hypnose ne dérive
me laisse sur cette page de sable rouge
les bras tendus couverts de pulpe
et d’herbes sèches

Lambert Barthélémy, Métamorphose du commun

*choix de la lectrice de Marie-Claude Genevois

25 mars 2015

Les vers de Lambert 2

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CZECH (Emil)

jours qui virent en silence
sous ce ciel blanc d’usure

jours qui tirent en silence
le lourd buffet de l’être

en cernes
en tourbilles
en callosités

Lambert Barthélémy, Métamorphose du commun

*choix de la lectrice d’Emil Czech

24 mars 2015

Les vers de Lambert 1

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FROH (Robert) - 1

avec une fenêtre
c’est vrai
on inaugure le monde

on a métrique
de la chouette

on a la pâte d’espace
collée sur l’os

on a remblai
et bascule

Lambert Barthélémy, Métamorphose du commun

*choix de la lectrice de Robert Froh

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