Lali

21 avril 2015

Les mots de Joséphine 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

ASHTON (W.)

Cette nuit je cherche des mots
Des mots qui sonnent musique
Des mots qui peignent couleur
Des mots qui hurlent silence
Des mots sans dimension

Cette nuit mon dos se courbe
Mes genoux fléchissent
Tu es la nudité du monde

Joséphine Bacon, Un thé dans la toundra

*choix de la lectrice de W. Ashton

20 avril 2015

Les mots de Joséphine 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

AROZ IBANEZ (Maria Teresa) - 5

Je ne suis pas peintre, hélas
J’ai dans la tête
Une toile qui te ressemble

Le clapotis de la rivière chantonne
Éblouie par la chicoutée aux couleurs de feu
Je grimpe la montagne
Au sommet
Une lettre
Le Nord, l’Est, le Sud et l’Ouest

Nord annonciateur de beau temps
Est le réveil
Sud le repas
Ouest le repos

Tu m’enveloppes
Sans absence

Joséphine Bacon, Un thé dans la toundra

*choix de la lectrice de Maria Teresa Aroz Ibanez

19 avril 2015

Les mots de Joséphine 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

AKHMETVALIEV (Rasikh) - 4

J’ai grandi avec l’espace
Les voix sont simples
Parfois j’emprunterais
Les mots des poètes
Tu es là
Je suis là
C’est chez toi
Que tu me fais
Entendre la Terre

Joséphine Bacon, Un thé dans la toundra

*choix de la lectrice de Rasikh Akhmetvaliev

18 avril 2015

Les vers d’Alice 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

COUVERT (Serge)

Reste encore à parfaire
Ciseler quelques mots
Poser une ou deux pierres
Il le faut
Et puis aussi
Laisser courir le temps
Voir comme il agit
À présent
Sans repère

*choix de la lectrice de Serge Couvert

17 avril 2015

Les vers d’Alice 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

PASTERNAK (Leonid) -8

Comme un enchantement

Quelques mots
Très anodins
Tu les disais ainsi
Par jeu
Pour rien
En étirant une syllabe
Sur deux notes
Comme on sifflote

Par nostalgie
Je les redis
Et de nouveau
Chaque fois
Comme un enchantement
J’entends
L’écho de ta voix
Dans ma bouche

Alice Becker-Ho, D’azur au triangle vidé de sable

*choix de la lectrice de Leonid Pasternak

Quand une romancière fait confiance à ses lecteurs

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:04

chaleur avant midi-couv v3.indd

Alors que de nombreux romanciers revisitent l’adolescence, la leur ou celle de leurs personnages, essaient d’inventer une langue qui les identifierait ou tentent de choquer d’une façon ou d’une autre, le deuxième roman de Mylène Durand nous transporte au Costa Rica où s’est réfugiée Clarisse il y a quelque dix ans.

Originaire du Québec, Clarisse – devenue Clarissa – s’est si bien assimilée à son pays d’adoption qu’elle en a presque oublié sa langue maternelle. Mais pas ses souvenirs. Et encore moins la petite fille de sept ans qu’elle a laissée derrière elle et que la présence d’une touriste malade du même âge que celle-ci lui rappelle. Serait-ce elle?

Cette question sert de point de départ à La chaleur avant midi, un véritable roman d’atmosphère comme il y en a trop peu. Une question qui se déploiera dans tous les sens et qui en fera surgir d’autres, tant sur le passé que sur tout ce que chacun tente d’effacer ou de conserver quand il s’agit de faire des choix.

Roman tant sur la fuite que sur la maternité, la survie, la famille, l’amour et tout ce qui nous pousse à agir ou à baisser les bras, La chaleur avant midi nous tient en haleine dès le début alors que tout ce qui paraissait stable, uniforme et sûr bascule parce que Clarissa semble rattrapée par son passé. Mais jusqu’à quel point?

J’ai été emportée dès les premiers paragraphes, prise par cette histoire qui se déroule à la manière d’une pelote de laine alors qu’on ne sait pas encore si le tricot en cours sera une écharpe, une couverture ou un chandail. Une histoire tissée de secrets, de regrets, de peur, d’espoir, où la quête n’est peut-être pas celle qu’on croyait. Une histoire qui bouleverse nos propres convictions et suscite des interrogations qui ne se terminent pas avec la dernière phrase.

Mylène Durand nous avait prouvé avec L’immense abandon des plages son talent pour les descriptions en demi-teintes, sa maîtrise de la prose poétique et son sens du rythme. Elle va encore plus loin avec La chaleur avant midi, faisant une entière confiance en ses lecteurs en ne leur donnant qu’une partie des clés pour ouvrir les portes qu’ils voudront ou non ouvrir.

Les personnages de La chaleur avant midi demeureront en moi longtemps, très longtemps. Ainsi que les nombreuses questions soulevées par ce roman qui prolongent celles soulevées par Élisabeth Badinter dans L’amour en plus.

Texte publié dans

16 avril 2015

Les vers d’Alice 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

PAWLOV (Peter) - 2

Un jour ma mémoire
De l’écrin entrebâillé
S’est perdue sans espoir
Pour se réfugier
Dans la coupe brisée
De ton crâne encensoir

Garde-le à présent fermé
Que nul ne puisse savoir
Comment un soir
Tu me feras recouvrer
Un jour ma mémoire

Alice Becker-Ho, D’azur au triangle vidé de sable

*choix de la lectrice de Peter Pawlov

15 avril 2015

Les vers d’Alice 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

DAENI (Pino) - 11

Dix mille années!
C’est ce que nous souhaitions
Les jours anniversaires
Éternelles
Elles passèrent

Dix mille longues années
Déjà
Me séparent
De toi

Alice Becker-Ho, D’azur au triangle vidé de sable

*choix de la lectrice de Pino

14 avril 2015

Outrenuit 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

ALONSO (N. Diaz)

Pour les limbes seulement.
La mélancolie de l’orme chinois.
Comme une vie de toujours.
Dire je ne dors pas, je suis le serment.

Benoit Jutras, Outrenuit

*choix de la lectrice de N. Diaz Alonso (dont toute trace a disparu)

13 avril 2015

Outrenuit 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

ALCORN (Stephen) - 3

Vient le noir parfait.
Une clémence, un condor.
D’aussi loin que la solitude sous la mer.
Dire je ne mens pas, il y a eu des jours.

Benoit Jutras, Outrenuit

*choix de la lectrice de Stephen Alcorn

« Page précédentePage suivante »