Lali

28 mai 2015

Voix transitoires 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

SCHMIDBERGER (Christoph)

En quel lieu te conduit la musique
dans les voix de Stratas et de Stader
anges de limbes de cinéma

tu cherches le coup de l’émotion
sur la mer la douleur et le bleu
dédoublent le corps

on laisse des traces aux murs
triangles renversés signes d’oiseaux
ou de seins

l’os échappe au geste qui le touche
seules les voix retrouvent le sens
des berceuses entre les oiseaux

Paul Chanel Malenfant, Voix transitoires

*choix de la lectrice de Christoph Schmidberger

Est-il possible d’oublier le passé?

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:53

maison d

L’écriture de François Gilbert avait séduit les membres de la rédaction lors de la parution de Coma, son premier roman. La barre était donc haute pour le lauréat 2012 du prix Canada-Japon.

Or, François Gilbert a relevé le défi avec brio. La maison d’une autre est un roman admirablement bien ficelé qui pousse au pied du mur les acteurs de ce drame où une jeune femme qui va épouser dans peu temps un architecte respecté et respectable voit sa vie basculer parce qu’elle accepte de porter secours à un ancien amant qu’elle n’a jamais réussi à oublier.

Il ne s’agit pas de lui prêter de l’argent, ni ne le soigner, mais de trouver une solution afin de le sortir d’une situation qui ferait fuir n’importe qui appelé à l’aide. En effet, Olivier doit se débarrasser d’une morte, rien de moins, laquelle a fort probablement péri à la suite d’une « séance » qui a dépassé les limites du jeu imposé.

Nanami, qui n’est pas certaine ne pas ressentir une certaine forme d’amour ou d’attirance pour Olivier, ne réfléchit pas vraiment et fonce tête baissée dans ce qui deviendra une prise de conscience. Un retour sur la vie tout en zigzags qu’elle menait quand elle a rencontré Olivier, de celle, presque droite qui est devenue la sienne depuis leur rupture, et surtout sur celle qui l’attend dans quelques jours.

Nanami sait bien qu’elle a menti à l’homme qu’elle va épouser, qu’elle n’est pas la pure jeune femme dans la peau de laquelle elle s’est glissée afin de faire illusion. Mais est-elle encore celle qui fréquentait des clubs et passait la nuit avec des étrangers qu’elle ne comptait pas revoir? Est-elle encore en mesure d’éprouver de la passion? Que ressent-elle vraiment pour celui avec qui elle compte passer le reste de sa vie et pour celui qui vient de ressurgir?

C’est à répondre à ces questions, autant qu’il est possible de le faire, que s’emploie François Gilbert dans ce roman qui varie entre deux rythmes. Tout va très vite quand il faut agir, mais très lentement quand la jeune femme, en pleine introspection, se voit totalement engourdie et prête à laisser le poids du destin peser sur elle, même si elle doit pour cela perdre la vie.

Roman grave, aux détours sinueux, La maison d’une autre nous emmène, comme c’était le cas pour Coma, dans ce Japon dont l’auteur connaît bien les us et coutumes pour y avoir vécu. Mais pas juste au Japon. Au fond de chacun de nous. Là où se dissimulent des questions auxquelles il est parfois difficile ou inutile de répondre, jusqu’au jour où elles s’imposent et nous empêchent de dormir.

Nanami, c’est un peu de nous en nous. Étrangère et familière. Comme cette maison qui est la sienne, mais qui est aussi « la maison d’une autre ».

Texte publié dans

27 mai 2015

Voix transitoires 1

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SCHEPP (Auguste)

De naitre à néant tu ne poseras pas d’autres gestes
que celui d’avancer l’avenir paraît dernière chance
c’est un air de violoncelle aux hanches
d’une adolescente une touffeur de primevères
à la fenêtre ouverte ce bruissement des voix
qui bougent dans la foule
s’écoulent des âmes murmurées.

Paul Chanel Malenfant, Voix transitoires

*choix de la lectrice d’Auguste Schepp

26 mai 2015

Complicité 8

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DAVIS (Warren B.) - 3

À l’antre de ton regard
se fixe mon vertige
mystique du temps
suspendue à mon souffle
dans l’oblique de la nuit
l’attente m’apprend
l’éternité du présent

Suzanne Joly, Complicité du large

*choix de la lectrice de Warren B. Davis

25 mai 2015

Complicité 7

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DAVIS (Joseph H.) - 5

Certaines rencontres tournoient dans un espace
qu’elles n’ont su posséder
trop tôt l’autre invente le pas
qu’on ne pourra franchir
à peine a-t-on touché l’âme
les lumières s’éteignent une à une

Certains mots ne se rendent jamais jusqu’à l’autre

Suzanne Joly, Complicité du large

*choix de la lectrice de Joseph H. Davis

24 mai 2015

Complicité 6

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DANIEL (Andrew) - 1

Le vide
l’absence et le plein
lequel prend sa place
à l’intérieur de mon silence
m’accompagne
sans que rien ne bouge en moi
dans cette vie qui murmure
sans bruit

Suzanne Joly, Complicité du large

*choix de la lectrice d’Andrew Daniel

23 mai 2015

Complicité 5

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DAKON (Stephan)

Soif du matin
des vagues viennent à notre chevet
je lis l’écume de tes yeux
l’échevelure de tes pensées
tu souris comme à vingt ans
souffles et mots effleurent ma rive
jusqu’au consentement
vertige de l’étreinte

Suzanne Joly, Complicité du large

*choix de la lectrice de Stephan Dakon

22 mai 2015

Complicité 4

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CZENE (Béla) - 10

Au large de nos vies
des îles font naufrage
un fleuve s’échoue
oubliant la rive
pour laquelle il est né
pourtant ce matin
une aube se lève
une main dessine
des auréoles de douceur

Suzanne Joly, Complicité du large

*choix de la lectrice de Béla Czene

21 mai 2015

Complicité 3

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BROOK (Alexander)

Épris de liberté
nous craignons la perte
au seuil du détachement
regards de plumes
et paumes de feu
l’on voudrait saisi à jamais
ce tremblement amoureux
prolongement d’éternité

Suzanne Joly, Complicité du large

*choix de la lectrice d’Alexander Brook

20 mai 2015

Complicité 2

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BREDT (Ferdinand Max) - 1

L’intensité du désir
nul ne la reflète
dans la main du temps
les silences de ta voix
attendent d’être habités
seule la lumière en soi
révèle la présence

Suzanne Joly, Complicité du large

*choix de la lectrice de Ferdinand Max Bredt

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