Lali

28 juin 2015

Un dimanche avec Louis Scutenaire 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 14:01

SCHEEL

Tolérant égale prévoyant.

Louis Scutenaire, Mes inscriptions (1940-1943)

*toile de Scheel

Un dimanche avec Louis Scutenaire 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 12:01

SCHULENBURG (Paul) - 3

On regarde moins ce que l’on voit que ce que l’on espère.

Louis Scutenaire, Mes inscriptions (1940-1943)

*toile de Paul Schulenburg

Un dimanche avec Louis Scutenaire 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 10:01

SILBERT (Max) - 3

La seule liberté concevable est la liberté envers soi-même.

Louis Scutenaire, Mes inscriptions (1940-1943)

*toile de Max Silbert

Un dimanche avec Louis Scutenaire 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 6:01

SLOAN (John French) - 2

Devant l’impossibilité de tout savoir, la plupart ont choisi de ne savoir rien.

Louis Scutenaire, Mes inscriptions (1940-1943)

*dessin de John French Sloan

Un dimanche avec Louis Scutenaire 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 4:01

SMITH (Danie)

Argument excellent ne veut pas dire argument valable.

Louis Scutenaire, Mes inscriptions (1940-1943)

*toile de Danie Smith

Un dimanche avec Louis Scutenaire 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 2:01

SNOWMAN (Isaac) - 3

Souvent, au lieu de penser, on se fait des idées.

Louis Scutenaire, Mes inscriptions (1940-1943)

*toile d’Isaac Snowman

Un dimanche avec Louis Scutenaire 1

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snyder

Parce qu’il y a dix ans, à quelques heures près, débutaient mes vacances en Belgique, lesquelles ont donné naissance à des amitiés indéfectibles et, de fil en aiguille, par des détours et des chemins de traverse, au blog de Lali, né en novembre 2005, j’ai eu envie pour l’occasion de vous offrir quelques pensées de l’écrivain belge Louis Scutenaire.

Né le 29 juin 1905, soit 100 ans exactement avant que je n’arrive à la gare de Liège, Louis Scutenaire affirmait, quand on voulait absolument le définir : « Je ne suis ni poète, ni surréaliste, ni belge. » Citation qui donnera le ton à celles du jour, tirées de son recueil Mes inscriptions (1943-1944) que j’offrirai à des lectrices en pleine rêverie et plongées dans leurs souvenirs, comme celle peinte par Byron Tracy Snyder. Car, comme écrivait Scutenaire : Une pensée est la trajectoire d’une flèche, inséparable de la flèche.

27 juin 2015

Les alternances 4

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GUILLAUMIN (Armand) - 12

Le lac

Aux pieds de trois coteaux habillés de sapins
Gît un lac profond, clair et sage,
Où maintes fois je suis descendu, le matin,
Aspirer la paix qu’il dégage.

Rond et luxuriant, à son centre, un îlot
Ressemble au chaton d’une bague;
Les arbres alentour, penchés au bord de l’eau,
Y dessinent des formes vagues.

Libre de quais encore, à nul chemin ouvert,
Inutile et pur diadème,
Il est, dans l’âpreté de ce pays désert.
Une oeuvre d’art pour l’art lui-même.

Je suis ton amant pauvre, ô lac, et ne peux pas
Arrêter les sinistres haches;
Ecoute-les sonner, autour de toi, le glas
Du bois qui te pare et te cache.

Tu deviendras, parmi les maisons, les champs nus,
Une eau sans attraits, une mare,
Une chose qui sert à naviguer dessus,
Dont la multitude s’empare.

Qu’importe ! Ils n’auront pas, ces maîtres imposés,
Connu ton sourire de vierge;
Je le garde en mon cœur comme un secret baiser
Que j’aurais cueilli sur ta berge.

Alphonse Beauregard, Les alternances

*choix de la lectrice d’Armand Guillaumin

26 juin 2015

Les alternances 3

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DE TOULOUSE-LAUTREC (Henri) - 5

Évocation

Le noir espace, beau pour une occulte fête,
A, pour moi, recueilli la vie et la répète
En des formes qu’agite un frisson d’océan.
Dans cette irruption d’images se créant,
Peu à peu se dessine une énorme cohue
Qui se démène, lutte et vers l’argent se rue,
Pour garder plus longtemps, sous le ciel angoissé,
Le don prodigieux de vivre et de penser.
Puis cette multitude, aux gestes frénétiques
Si divers et pourtant par leur but identiques,
S’ordonne et représente une autre humanité
Grande d’incertitude et de complexité :
L’humanité qui veut – gourmande insatiable –
Joindre aux plaisirs des sens ceux de l’âme, à sa table,
Et, ne pouvant jamais sonder toute sa nuit,
S’effare du cloaque affreux où la conduit
L’attachement à la matière cajoleuse;
L’humanité ravie à la fois et peureuse
D’ouvrir à tous les vents prometteurs son cerveau,
Et qui, tenace en son espoir aveuglément, sans trêve,
Entre les deux néants de la Terre et du Rêve.

Alphonse Beauregard, Les alternances

*choix de la lectrice d’Henri de Toulouse-Lautrec

25 juin 2015

Les alternances 2

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DE BRAEKELEER (Henri) - 4

Déclaration

Femme, sitôt que ton regard
Eut transpercé mon existence,
J’ai renié vingt espérances,
J’ai brisé, d’un geste hagard,
Mes dieux, mes amitiés anciennes,
Toutes les lois, toutes les chaînes,
Et du passé fait un brouillard.

J’ai purifié de scories
Mes habitudes et mes goûts;
J’ai précipité dans l’égout
D’étourdissantes jongleries;
J’ai vaincu l’effroi de la mort,
Je me suis voulu libre et fort,
Beau comme un prince de féerie.

J’ai franchi les rires narquois,
Subi des faces abhorrées,
Livré mes biens à la curée
Afin de m’approcher de toi.
Devant moi hurlaient les menaces,
J’ai méprisé leurs cris voraces
Et j’ai marché, marché tout droit.

J’ai découvert, pour mon offrande,
Un monde fertile en plaisirs;
J’ai pesé tes moindres désirs,
Je sais où vont les jeunes bandes,
Je connais théâtres et bals;
J’ai dans les mains un carnaval,
Dans le cœur, ce que tu demandes.

Pour la rencontre, j’ai prévu
Quand je pourrais quitter l’ouvrage,
La route à suivre, un temps d’orage,
Et jusqu’au perfide impromptu.
J’ai tremblé que point ne te plaisent
Les tapis, les miroirs, les chaises.
J’ai tout préparé, j’ai tout vu.

J’ai mesuré mon art de plaire,
Mes faiblesses et ma fierté,
Les mots, l’accent à leur prêter;
J’ai calculé d’être sincère,
Triste ou gai, confiant, rêveur.
Je me suis paré de pudeur,
De force et de grâce légère.

Et me voici, prends-moi, je viens
Frémissant, comme au sacrifice,
T’offrir, à toi l’inspiratrice,
Mon être affamé de liens,
Mon être entier qui te réclame.
Donne tes mains, donne ton âme,
Tes yeux, tes lèvres… Je suis tien.

Alphonse Beauregard, Les alternances

*choix de la lectrice signée Henri de Braekeleer

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