Les vers de Serge 1
dans ce rêve
nous ne rêvons pas
le poids de la lumière est incertain devant l’innommable
et défaillir s’impose
à moins d’ouvrir les yeux
Serge Lamothe, Tu n’as que ce sang
*choix de la lectrice d’Elkin Gonzalez
dans ce rêve
nous ne rêvons pas
le poids de la lumière est incertain devant l’innommable
et défaillir s’impose
à moins d’ouvrir les yeux
Serge Lamothe, Tu n’as que ce sang
*choix de la lectrice d’Elkin Gonzalez
Plongés dans l’ignorance
nous attendons
la foudre mais il suffit
de ta nuit sur mon visage
et pleine pluie mon corps
s’arrache à la tourmente
Denise Brassard, La rive solitaire
*choix de la lectrice de Liz Gribin
Il y avait trois mondes entre nous
nous en avons fait le tour
nous sommes rués l’un vers l’autre
ignorant l’espace et les repaires de l’ombre
une caresse érigée contre la peur
deux mondes se sont perdus
un seul demeure
qui nous habite
Denise Brassard, La rive solitaire
*choix de la lectrice d’Aristide Maillol
L’orage n’apporte
aucun apaisement
à l’affolement
du sombre
nos gestes
rêves de peaux tendues
s’agitent et tonnent dans cette antichambre
de la mort le désir
Denise Brassard, La rive solitaire
*choix de la lectrice d’Anthony MacLeod
De ce monde
on n’a pas encore découvert les limites
il n’a pas été cartographié
les carrefours s’y dévoilent au passage
où nous marchons
main dans la main comme on ne le dit plis
à la rencontre
des mots où l’on se perd des mots
qui ont la légèreté de l’espoir
et le poids de la beauté
Denise Brassard, La rive solitaire
*choix de la lectrice d’Andrej Lyssenko
Tu reviendras
à l’endroit exact
où le hasard chevauche l’absolu
te poser sur moi et cueillir dans mon ventre
les racines du jour
comme une terre défrichée de main d’homme
j’accueillerai l’éclaircie
et quand tes gestes patients trouveront la source
je m’élèverai
tel un saule dansant
Denise Brassard, La rive solitaire
*choix de la lectrice de Dan Lyons (dont toute trace a disparu)
L’éternité tient sur ta langue
lorsqu’elle ouvre mon désir
comme un chemin sur terre
l’éternité tient dans un souffle
tu ne l’as pas encore rendu
je le tiendrai longtemps
dans la balance des couleurs
Denise Brassard, La rive solitaire
*choix de la lectrice de Tim Lowly
ma cuisse quelques plis
la mélancolie
et ta main chaude inlassable
je refuse de mourir comme on détrousse les mots
Anne Peyrouse, Sables d’enfance
*choix de la lectrice de Francesca Lovecchio
un amant à contre-jour de l’enfance
m’apprend la couleur de la neige
l’émeraude des chemins
Anne Peyrouse, Sables d’enfance
*choix de la lectrice d’Ossip Lubitch
le sud existe dans la marge des mots
croûtés de sang et d’aventures
il y a des clés immenses
lourdes en fer noir
le sud regarde tomber le raisin dans les livres
caresse les dictionnaires comme on apprend à aimer
l’univers devient une fresque restaurée
autour voyelles et consonnes ont des avidités
de saisons vives
Anne Peyrouse, Sables d’enfance
*choix de la lectrice de S. Lamm (dont toute trace a disparu)