Les vers de Michaël 1
noir
c’est noir ce n’est pas
tout ce qui ne respire pas
c’est là où ce qui brille
brise au-delà de lui-même
Michaël Trahan, Nœud coulant
*choix de la lectrice de Peter Pawlov
noir
c’est noir ce n’est pas
tout ce qui ne respire pas
c’est là où ce qui brille
brise au-delà de lui-même
Michaël Trahan, Nœud coulant
*choix de la lectrice de Peter Pawlov
Quai ancien à marée basse
mon corps porte des couleurs emmurées
simple trace des présents
où l’horizon s’allège
le jour une offrande
le baiser fugitif des maisons damassées
l’océan dénudé mais vaste
Élisabeth Vonarburg, Slow dance
*toile de J. Davies (dont toute trace a disparu)
Toujours encore
penchée à la fenêtre des images
enfant à l’étroit
entourée de sombre
je ne retarde plus les aiguilles au cadran
j’avance en petites joies :
quelque part là-bas
ce sera demain
Élisabeth Vonarburg, Slow dance
*choix de la lectrice de Cesare Dandini
Plus d’ailleurs
ma page s’emplit d’habitudes
ce n’est rien
même le soleil faucille
rêve de toi poésie
Élisabeth Vonarburg, Slow dance
*choix de la lectrice de Blair Buswell
Intangibles rencontres
où se franchit le ruisseau de la peur
rien à faire
sinon jeter les dés
inventer le feu
et voir solitaire
tracé tout bas
l’autre côté du regard
Élisabeth Vonarburg, Slow dance
*choix de la lectrice de R. Gieger (dont toute trace a disparu)
Éclat de tendresse et de haine
à côté de l’autre qui dort
et qui geint
à la fin de mon histoire
de ma chair
immense verrou
il me faudra résister
corps au poing
Élisabeth Vonarburg, Slow dance
*choix de la lectrice de Jean-Pierre Gibrat
Être libre, c’est aussi ne pas agir en fonction du regard d’autrui. (Frédéric Lenoir)
*toile d’Alexei Zaitsev
Jardins de peintures
où nous passons
statues désertées
fontaines aveugles
l’art est trop loin
Élisabeth Vonarburg, Slow dance
*choix de la lectrice signée Harald Klemm
Hommage à Verlaine
Les chansons tristes,
Les cris éteints,
Les chants lointains
Des âmes tristes
Viennent mourir
Dans mon cœur lourd
Dans mon cœur lourd
Aux souvenirs
Ces pleurs si longs
Viennent vers moi
Comme l’émoi
D’un noble gond.
Ces longues plaintes
Je les entends
Pleurer longtemps
Comme des saintes
Mais je ne puis
Les consoler
Et, désolé,
Bien loin je fuis.
Sylvain Garneau, Poésies complètes
*choix de la lectrice de Kim Roberti
C’est à la faveur d’une carte postale que j’ai découvert le travail de l’illustratrice et auteure jeunesse Binette Schroeder. Comme quoi, les cartes postales mènent (presque) à tout et à ce magnifique album qu’est Aurore, lequel vous laissera des étoiles de bonheur dans les yeux quand vous l’aurez lu, relu, et encore relu.
L’histoire ne vous révélera aucun secret que vous ne connaissiez déjà, à savoir la richesse qu’est l’amitié et la peur que peut engendrer la nuit. Et pourtant, vous ne verrez plus ni le noir ni l’amitié tout à fait de la même façon quand vous aurez fait la connaissance d’Aurore et de Timothée, frère quasi jumeau de Humpty Dumpty, lesquels connaîtront en duo les plaisirs liés à l’amitié comme jouer à danse-nuage, à cherche-ombrage, à vole-plumage, à glisse-feuillage, et même à lance-chapeau.
Mais comment fera Timothée pour traverser la nuit sans son amie et faire face aux méchants oiseaux d’éclairs? C’est ce que vous révélera cet album de toute beauté, ou chacune des illustrations emporte le lecteur dans un monde où chaque petit détail éclaire le récit sans trop en dire.
Un album à mettre entre toutes les mains. Sans aucune hésitation.