le soleil s’infiltre
par la fente de mes paupières
autour de moi les bruits du matin
des voix tout en murmures
m’interpellent
me poussent dans la lumière
le monde n’a pas bougé
ou si peu
peut-être a-t-il pris une autre teinte
comment savoir
Herménégilde Chiasson, L’oiseau tatoué
*choix de la lectrice de Ben Cowan
j’ai retenu si peu de choses
il est déjà tard et je m’endors
comment faire pour connaître
les papillons aux couleurs vives
toutes les fleurs par leur nom
l’éblouissante variété des nuages
tous les mots et tous les verbes
des langues mortes ou inconnues
ces livres que je n’ouvrirai jamais
retenir tout ce qu’il faudrait savoir
les simples mystères de la vie
Herménégilde Chiasson, L’oiseau tatoué
*choix de la lectrice de Charles Bibbs
j’ai posé une feuille blanche
sur le dos de ma guitare
des mots coincés sous la fatigue
qui ne sont pas venus
Herménégilde Chiasson, L’oiseau tatoué
*choix de la lectrice de Janet Hill
un couple de mon âge
long baiser
rires qui me ramènent à nous
j’entends le bruit de la mer
Herménégilde Chiasson, L’oiseau tatoué
*choix de la lectrice de Walter Heimig
quelque part mon coeur
égaré dans ce désordre
de mots introuvables
à portée de ma voix pourtant
elle était là n’y est plus
le silence se refait
Herménégilde Chiasson, L’oiseau tatoué
*choix de la lectrice d’Ellen Heck
se peut-il qu’il n’y ait que moi
à devenir ce que je deviens
mes doutes sans réponses
sur des musiques inconnues
ce visage qui me suit partout
toute cette vie devant
l’air est bon
la terre obéit à mes pas
Herménégilde Chiasson, L’oiseau tatoué
*choix de la lectrice d’Aleksandra Chabros
me voici dispersée
dans l’obsession des mots
aux endroits de prodigieuse joie
Nicole Brossard, Le temps qui installe les miroirs
*choix de la lectrice de Coles Phillips
sur fond d’immensité
nos vies à perte de vue
sans conclusion
Nicole Brossard, Le temps qui installe les miroirs
*choix de la lectrice de Laurent Peters
le vocabulaire est simple
d’un seul jet d’équilibre
la lumière inverse l’universel
Nicole Brossard, Le temps qui installe les miroirs
*choix de la lectrice de Milandelle
la phrase n’a pas bougé
d’un absolu
je feuillette l’obscurité
Nicole Brossard, Le temps qui installe les miroirs
*choix de la lectrice signée Harald Metzkes