Lali

27 décembre 2015

La grande aventure du Petit Tout

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 5:01

petit tout

Petit Tout est né de l’amour qui unissait Monsieur Tout et Madame Tout. Un amour qu’il croyait éternel et indestructible jusqu’à ce que ses parents décident de poursuivre leur chemin l’un sans l’autre, mais en continuant d’aimer tout autant leur Petit Tout. Du moins, c’est ce qu’ils affirment, même si Petit Tout ne sent plus entier du tout, un peu comme s’il était passé d’un tout à la moitié d’un tout.

Et qu’arrivera-t-il de lui maintenant que sa maman a rencontré Rien du tout et qu’on prépare la naissance de Quelque chose? En sera-t-il à devenir un moins que rien?

Voilà là une histoire qui soulève beaucoup de questions. Qui donne quelques réponse. Mais – surtout – qui laisse beaucoup de place à l’imagination du lecteur qui se glissera facilement dans la peau de l’enfant.

La finesse propre à Agnès de Lestrade et les illustrations de Tiziana Romanin, sobres, mais tellement tendres, feront le reste.

Un album qui ne dit pas tout, mais qui en dit suffisamment sur ce sujet qui demeure toujours difficile à aborder.

Parce que

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parceque

Pourquoi? est sûrement la question la plus courante des enfants. Celle qui leur vient en tête et en bouche dès qu’ils commencent à parler et qu’ils apprennent l’existence de ce mot utile entre tous. Si bien que nombre de parents vous diront à quel point il est parfois étourdissant et épuisant de répondre à un pourquoi après l’autre.

Mais si, pour une fois, ce n’était pas l’enfant qui alignait les pourquoi, mais les parents. Et si, le temps d’un album, ceux-ci pouvaient bombarder l’enfant de questions au moindre geste qu’il pose, à chaque refus, voire pour rien? C’est ce que font les parents de Nicodème. Mais sans succès. En effet, celui-ci a choisi d’éluder la chose en répondant à chaque pourquoi par un laconique parce que. Comme si parce que expliquait tout.

Mais jusqu’où peut-on aller ainsi? Parce que, que signe Agnès Laroche, vous le dira. Miment de plaisir garanti, d’autant plus que les illustrations de Stéphanie Augusseau, réduites à leur plus simple expression, laissent énormément de place à l’imagination.

Vous ne pourrez qu’aimer cet album. Pourquoi? Parce que. Vous vous en doutiez, n’est-ce pas?

Ce qui arriva à Chloé et Mélina un jeudi après-midi

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 3:01

melinachloe

Les héroïnes de l’album que signe Martine Latulippe s’appellent Chloé et Mélina, tout comme ses filles, à qui cet album est dédié, et qu’ont illustré Fil et Julie dont on reconnaît tout de suite la signature, à cause des visages, des formes et des couleurs.

Un album pour lequel j’ai eu un véritable coup de foudre, je l’avoue. Peut-être parce que j’ai une petite sœur et que si j’étais rentée de l’école et avais trouvé la maison silencieuse et absente de vie, comme cela arrive aux jeunes héroïnes, aurais-je pris peur moi aussi. Car il y a quelque chose de terriblement anormal dans tout ça, voire même de suspect.

C’est pour cela que Martine Latulippe a bâti son histoire à la manière d’une enquête et en faisant en sorte que Chloé et Mélina ouvrent des portes afin d’en avoir le cœur net. Ce qui nous donne un album efficace tout en demeurant ludique. Et qui a fait sourire la grande sœur que je serai toujours.

Une promesse, c’est une promesse

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 2:01

promesse

Les Qallupilluits sont des êtres imaginaires qui ressemblent à des trolls et qui vivent dans la baie d’Hudson. Une légende inuite laisse entendre qu’ils s’emparent des enfants qui vont pêcher au bord de l’océan sans la présence de leurs parents. C’est ce que nous relate Une promesse, c’est une promesse, un superbe album écrit en tandem par Robert Munsch et Michael Kusugak, et joliment illustré par Vladyana Krykorka.

C’est parce qu’Allashua a choisi de ne pas croire qu’il était vraiment dangereux de s’aventurer dans les crevasses de la glace et parce qu’elle doute de l’existence des Qallupilluits que se produit ce qui devait se produire : elle est capturée par ces êtres maléfiques. Si maléfiques que cela? L’histoire vous le dira.

Mais il n’en reste pas moins que ce cette légende sert à enseigner la prudence aux enfants et qu’elle n’est pas sans rappeler celle du Bonhomme Sept Heures de chez-nous.

Un album attendrissant et tout en sagesse. Un album qui nous donne l’occasion de découvrir un pan de la culture inuite, encore trop peu connue et, de plus, méconnue.

Les deux amoureux

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 1:01

les deux amoureux

Il y a quelque chose de terriblement émouvant dans le roman de Gilles Tibo, lequel s’est inspiré de son premier amour pour écrire Les deux amoureux. De tendre, aussi. Et de magique. Mais comment pourrait-il en être autrement quand on relate un coup de foudre? Et quand les héros sont des enfants?

Or, un tel amour n’est pas sans inquiéter les membres de l’entourage des deux jeunes, lesquels auront maille à partir avec leurs parents, leur professeur, le directeur de l’école et même l’orthopédagogue. Ce qui donnera lieu à des situations cocasses qui plairont aux lecteurs de huit ans et plus, et même des adultes qui n’ont rien oublié de leur enfance et de ses émois.

Les deux inséparables, qui se tiennent par la main même pour manger, sont irrésistibles. Adorables. Mignons comme tout.

Dommage que l’auteur nous laisse sur une fin moins explosive que le roman ne l’est. Mais ce n’est pas si grave. Le roman tiendra en haleine quiconque y plongera et vous donnera un sourire grand comme ça!

26 décembre 2015

Une heure chaque jour 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

COLLANDRE (Françoise) - 18

Ne rien posséder que l’errance,
ses parcours obsolètes,
ses bagages allégés,
ne rien détenir que les adresses
approximatives des auberges du vent,
des motels de la pluie,
ne subir d’autre destin que le halage des fleuves,
transmettre les atolls aléatoires des amitiés apatrides,
des amours au sein des cités grotesques.

Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour

*choix de la lectrice de Françoise Collandre

Catherine Certitude

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:29

ccert

C’est avec beaucoup de bonheur que j’ai constaté que l’album Catherine Certitude avait été réimprimé. Comme quoi un prestigieux prix littéraire peut donner un nouveau souffle à des livres qui datent et nous prouver que, dans certains cas, ils n’ont pas vieilli.

C’est le cas de celui-ci publié en 1988, que j’avais lu au moment de sa parution. Un texte de Modiano et des illustrations de Sempé, c’était presque toucher aux nuages du paradis. Ça l’est encore. Catherine Certitude n’a pas pris une ride.

L’univers dans lequel nous plonge Modiano est celui auquel il nous a habitués. Albert Certitude est un doux magouilleur, dans un Paris d’après-guerre. Sa femme, une danseuse née aux États-Unis est rentrée chez elle avec la promesse qu’il la rejoindra quand il aura réglé « ses affaires ». Catherine est donc restée à Paris auprès de son rêveur de père qui l’emmène au restaurant et à son cours de danse tout en traficotant avec des gens de son espèce, pas bien méchants, mais pas des plus honnêtes. On n’achète pas des sièges d’avion pour les revendre à qui n’a pas d’avion, en général. Mais Albert, si.

Peu importe à Catherine ce qu’Albert fait vraiment s’il est là et s’il prend soin d’elle. Ils n’ont qu’à retirer leurs lunettes pour que la laideur du monde devienne floue.

J’avais eu un coup de cœur en 1988. Je viens d’en avoir un autre. Modiano et Sempé ont uni leurs rêves le temps d’un sublimissime album.

25 décembre 2015

Poèmes du Brésil 10

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

LE REUN (Brice)

Les colombes

La première, au réveil, prend son vol. Et d’instinct,
Une autre, puis une autre… Enfin, c’est par dizaines
Que les colombes fuient les colombiers, à peine
Le soleil brille-t-il, sang frais dans le matin.

Le soir, sur l’âpre vent du nord qui siffle et geint,
Les voilà de nouveau, les colombes sereines,
Dans l’ébouriffement, la vibration de pennes,
Rentrant toutes par bande en un vol souverain.

Ainsi s’enfuient du cœur – par leur crèche originelle –
Nos rêves, un par un, en preste ribambelle,
Comme du colombier ces oiseaux bien-aimés…

Au bleu de la jeunesse ouvrant leurs grandes ailes
Les colombes s’enfuient pour revenir, fidèles.
Mais les rêves, au cœur, ne reviendront jamais.

Raimundo Correia
(dans Poèmes du Brésil, choisis traduits et présentés par Bernard Lorraine)

*choix de la lectrice de Brice Le Reun

24 décembre 2015

Poèmes du Brésil 9

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HALI

Fleur de jeunesse

Je connais la plus belle fleur :
Rose de jeunesse, c’est toi,
Née pour l’amour et le bonheur.
Je connais la plus belle fleur.
Pureté, parfum et couleur,
C’est à l’azur qu’elle les doit.
Je connais la plus belle fleur :
Rose de jeunesse, c’est toi!

Elle vit dans la solitude
En fille des brises agrestes.
Pour tes pétales, fleur si prude,
L’orage a des sollicitudes!
Elle vit dans la solitude,
Elle a peur de la main trop leste.
Elle vit dans la solitude
En fille des brises agrestes.

Avant l’hiver et ses rigueurs,
Cueillie avant qu’elle ait souffert!
Car la fleur morte est sans valeur.
Tout semble éternel à nos cœurs
Quand la terre est dans sa splendeur!
Cueillie avant qu’elle ait souffert!
Tout semble éternel à nos cœurs
Avant les rigueurs de l’hiver.

Machado de Assis
(dans Poèmes du Brésil, choisis traduits et présentés par Bernard Lorraine)

*choix de la lectrice signée Hali

23 décembre 2015

Poèmes du Brésil 8

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MACPHAIL (Nora)

L’enfant

L’enfant est en train de grandir.
Il grandit au monde, l’enfant.
Grandit pour les fleuves absents
et les nuages outremer.
À six ans déjà il voyage
avec le regard étranger
de ses ancêtres les marins
sur les cartes couvertes d’îles.

L’enfant est en train de grandir.
Et si ses jambes sont plus longues
c’est pour mieux vaincre les distances
par les chemins en éventail.
Ses cheveux se teintent d’un or
que dore le pollen des lis.
Dans son regard déjà s’éveillent
des secrets qui y sommeillaient.

L’enfant est en train de grandir.
Et de sa langue, les paroles
encore pures d’équivoques
poussent, agiles et fertiles
comme les épis dans les blés.
L’enfant est en train de grandir.
Laissez-le grandir librement.
La terre et la mer appartiennent
aux yeux naïfs de cet enfant,
petit-fils d’ancêtres marins,
fils d’un père venu d’ailleurs.

Domingos Carvalho da Silva
(dans Poèmes du Brésil, choisis traduits et présentés par Bernard Lorraine)

*choix de la lectrice de Nora MacPhail

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