Lali

27 décembre 2015

Quand Florica prend son violon

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florica

Florica a emporté quelques vêtements, son ours en peluche et son violon de son ancienne vie. Il fallait fuir, et très vite. La maison était en flammes et les bombardements fusaient.

Et quand elle est arrivée ailleurs, dans ce lieu inconnu où tout le monde la regardait bizarrement, dans cde pays où l’on parlait une langue qui n’était pas la sienne, Florica se tut. Elle avait trop peur d’être jugée et rejetée, surtout que les enfants se moquent si facilement des différences des autres et que ceux de sa classe s’étaient empressés de rire de ses lunettes.

Mais Florica avait réussi à emporter avec elle son bien le plus précieux : son violon. Il lui sauva la vie, d’une certaine façon, car c’est grâce à lui qu’elle ne perdit pas tout à fait ses racines et qu’elle put les partager avec ceux qui finirent par l’accepter. La musique a des pouvoirs magiques.

Un album tout simple qui ne changera pas le cours de la littérature jeunesse, mais qu’il fait bon lire en cette période de différences, de tolérance et d’acceptation.

Sa Majesté de nulle part

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J’adore les dessins d’Andreï Arinouchkine. C’est ce qui m’a poussée à emprunter Sa Majesté de nulle part à la bibliothèque. Sans savoir que je demeurerais perplexe bien longtemps après l’avoir lu deux fois plutôt qu’une tant je n’étais pas certaine qu’il s’adresse vraiment à un public jeune. L’éditeur, Casterman, quant à lui, indique dans son catalogue qu’il es destiné aux 5 à 11 ans. Serais-je passée à côté de quelque chose malgré moi?

L’album est pourtant magnifique. Chaque illustration est une véritable œuvre d’art. De plus, chacune des histoires qui n’a de lien avec la suivante que la présence d’un chat noir dont on peut supposer qu’il s’agit à chaque fois du même vivant une nouvelle vie, est finement racontée.

Tour à tour chat du fermier Martin Bec-Dange, Dent-Dure, meneur d’une horde de chats perdus et Molok, le compagnon de Crapaude la sorcière, notamment, le chat noir se transforme au fil de contes assez sombres jusqu’à ce qu’on imagine une vie qui sera la dernière de toutes, celle où, après moult aventures, il sera roi.

Mais que de vies difficiles pour en arriver là. Et combien compliquées à suivre – à mon humble avis – pour un enfant. Par contre, si j’apprenais que Sa Majesté de nulle part s’adresse à un public plus âgé, soit à des enfants de 10 ans et plus, j’aurais plus tendance à le conseiller. À moins qu’on ne veuille en faire qu’un livre d’images… et que je n’aie rien saisi!

Je demeure donc perplexe quant à l’album lui-même, mais admirative devant ces illustrations d’une exceptionnelle beauté.

L’enfant derrière la fenêtre

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Il faut beaucoup de talent, de doigté et de finesse pour aborder dans un album jeunesse un sujet aussi difficile que l’autisme. Et autant Anne-Gaëlle Féjoz, l’auteure de L’enfant derrière la fenêtre, que Dani Torrent, qui a illustré l’album, ont été plus qu’à la hauteur de cet ambitieux projet. L’album est une réussite totale.

Déroutant, dérangeant, l’album nous présente un enfant qui vit dans sa propre tête, laquelle est ici représentée par une cabane avec des fenêtres bien fermées qu’il a bâtie pour se protéger d’autrui. Mais jusqu’à quel point? Et pour combien de temps? Pourra-t-il à jamais faire fi de tout ce qui déroule hors des murs qu’il a dressés?

Avec douceur, mais en tenant compte de la peur tout autant que de la curiosité qui anime le jeune garçon, l’auteure s’est appliquée à le faire évoluer. À le laisser se faire apprivoiser. À ne pas le bousculer et à suivre son rythme. Jusqu’à ce qu’il soit enfin prêt à franchir la distance qui le sépare de ceux qui l’aiment et qui attendent depuis longtemps le jour de son envol.

Le résultat est un album bouleversant dont les dernières images – remarquables – vous resteront en tête longtemps, très longtemps. Un titre qui devrait se retrouver sur les rayons de toutes les bibliothèques publiques et scolaires.

La petite princesse

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La petite princesse, le roman de Frances Hodgson Burnett, demeure parmi mes plus beaux souvenirs de lectrice débutante. Je devais, en effet, avoir huit ans quand je l’ai lu, ou pas beaucoup plus. Et certains passages ne se sont jamais effacés malgré les années.

Mais je ne les ai pas retrouvés, ou si peu, dans cette adaptation de Christine Palluy illustrée par Christine Circosta. Pourtant, les différents épisodes sont bien là, de l’arrivée de Sara à la pension à son installation dans la maison voisine en passant par les heures de gloire de la riche héritière à la déchéance et à la servitude de celle-ci.

Mais quelque chose n’y est pas. Il n’y a aucune émotion qui se dégage du texte ou des images. Tout demeure factuel, descriptif, mais on ne ressent rien, alors que le roman vous fera pleurer toutes les larmes de votre corps – si vous avez neuf ou dix ans.

Est-on allé trop vite? A-t-on fait les coins ronds? On peut se permettre de se poser la question quand on voit le résultat. Auteure et illustratrice étaient sûrement pleines de bonne volonté, car le premier tableau laissait présager autre chose. Mais peut-être n’ont-elle pas eu droit à un véritable travail de direction artistique, ce qui nous donne un album froid et tellement loin du roman qui a servi de trame à cet album que j’en suis sortie très déçue.

Dommage. Mais on peut au moins se consoler en se disant qu’il vaut parfois mieux attendre que l’enfant soit en mesure de lire le roman original toujours disponible que lui offrir à six ans une version plus ou moins réussie.

Tous les vendredis

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L’histoire est toute simple, voire banale. Et pourtant, la lecture de Tous les vendredis risque de vous faire sourire de la première à la dernière ligne, tant il y a de l’amour et de la tendresse dans chacune des pages de cet album écrit et illustré par Dan Yaccarino.

Tous les vendredis, voyez-vous, Dan Yaccarino va prendre son petit-déjeuner au restaurant avec son fils, et ceci depuis que celui-ci a trois ans. C’est leur activité à eux seuls, leur moment privilégié d’intimité et de confidences, l’unique et l’irremplaçable instant qui n’appartient qu’à eux.

Pour le raconter, Dan Yaccarino a choisi de nous relater chacune des étapes de ce périple, du baiser donné à son épouse en partant au moment où père et fils se retrouvent attablés, en passant par tous les gens qu’ils croisent. Ce qui rend ce moment encore plus précieux. En effet, le trajet est long, les arrêts nombreux. Mais cela vaut le coup.

On termine l’album avec le même sourire qu’on avait dès la première phrase lue. Et malgré des illustrations qui ont quelque chose des années 1960, que j’ai fini par aimer. Beaucoup. Vraiment.

L’ange disparu

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Si ma filleule avait encore l’âge des albums, en voilà un que je lui offrirais sans hésitation. C’est que j’aime les musées, qu’elle les aime aussi autant que je sache, et que cet album signé Max Ducos constitue une belle occasion de se promener de tableau en tableau. Tout ça afin que le héros, à l’occasion d’une visite scolaire, puisse s’acquitter de la mission qui lui a été confiée. Et pas par n’importe qui, disons-le, mais par un personnage sorti d’un tableau, rien de moins!

Cette quête donne lieu à d’étonnantes découvertes et à de magnifiques illustrations. Dommage qu’on ne retrouve pas un index des œuvres à la fin. Mais bon, pour ma filleule, cette absence d’index n’aurait pas constitué un problème, sa mère les aurait reconnues. Mais pour les autres?

Je ne peux donc pas suggérer cet album sans dire qu’il serait idéal – si on veut dépasser la simple anecdote – de l’offrir à un enfant qui a dans son entourage quelqu’un d’avisé en histoire de l’art. Pour que le plaisir soit encore plus grand.

La déclaration

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Chose facile que d’avouer son amour à l’être aimé? Pas vraiment, et même, pas du tout. Du moins pour le lapin de cette histoire imaginée par Philippe Jalbert qui perd tous ses moyens devant l’élue de son cœur au point d’en devenir muet. Comment alors déclarer sa flamme?

C’est ce que nous révélera cette jolie histoire, toute douce, toute lumineuse, à la fin imprévue, qui nous donne des papillons au ventre, comme si nous étions l’un ou l’autre des héros de cette histoire.

Une jolie réussite.

Mon papy est comme ça

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Même si au Québec les papys sont assez assez rares et les grands-papas courants dans la langue des enfants, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire Mon papy est comme ça. Il est vrai que j’aime énormément les illustrations de Soufie, avec ses personnages aux joues rouges et aux yeux expressifs. Je ne pouvais donc qu’être d’emblée attirée par ce titre. Et quand on sait à quel point j’ai un gros faible pour les albums mettant en scène les grands-pères, à force de me lire, on comprendra que j’étais déjà un peu conquise, même avant d’ouvrir cet album carré qui donne envie de le traîner partout.

Un papy qui ne porte pas de lunettes et qui fait du roller, ça existe vraiment? Vraiment, vraiment? Pourquoi pas? Il y a des grands-pères de toutes les sortes, nous affirme cet album signé par Sandrine Beau. Et avec raison. Celui-ci ne connaît rien au jardinage (aucun des miens non plus, d’ailleurs) et il adore la vitesse. Rien à voir avec celui de sa copine qui lui dit que ce n’est pas possible. Pas possible? Reste à voir.

Un de mes grands-pères a conduit de belles voitures. Il a même été le chauffeur d’Alys Robi. L’autre aussi conduisait, mais il n’avait aucun sens de l’orientation. Mais là n’était pas l’essentiel. Je les aimais et ils m’aimaient. Même s’ils étaient « comme ça » et que le « comme ça » de l’un n’avait rien à voir avec le « comme ça » de l’autre. Vous me suivez?

Un bel album sur les particularités et les différences, et la richesse de celles-ci, sans quoi le monde serait bien terne.

Le nouveau monde

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Alors que la population mondiale a les yeux tournés vers les pays en guerre et les mouvements de migration occasionnés par elle, l’album de Jérôme Ruillier, paru il y a sept ans, revête toute son importance à l’heure où il est difficile de comprendre et d’accepter les différences.

Et pourtant, elles prennent toute la place quand on arrive dans un pays étranger ou quand on accueille des gens venus d’ailleurs. C’est le cas de Christophe parti à la découverte du nouveau monde, qui se trouvera confronté à des us et coutumes dont il ignore tout et à ceux qui le considèrent comme un envahisseur et qui ne veulent pas de lui sur leurs terres.

Avec peu de texte et des images minimalistes, Jérôme Ruillier réussit le tour de force d’évoquer sans tout dire et de susciter la réflexion. Pas étonnant, donc, que Le nouveau monde fasse partie du Programme coup de poing des bibliothèques de Montréal. En effet, impossible de sortir indemne d’une telle lecture.

Un album à ne faire lire que si un adulte est là pour accompagner l’enfant, le questionner et l’aider à réfléchir.

Le voyage merveilleux de Maurice Carême

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Qui, comme moi, a grandi en compagnie des poèmes de Maurice Carême, ne pourrait qu’être émerveillé par cet album qui réunit quatre d’entre eux, illustrés par Lauranne Quentric avec beaucoup d’amour. Car c’est cela qui se dégage de cet album : l’amour de l’illustratrice pour ces textes qui sont à la fois des clins d’œil et des moments inoubliables, des poèmes qui font rêver et réfléchir, des instantanés où il est question de la vie et du bonheur.

Un album où la poésie est mise à l’honneur, ce qui demeure rare et le rend encore plus précieux, lui était déjà un véritable bijou.

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