Lali

30 décembre 2015

Au pays de Paul Klee

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:45

tim_et_le_sans_nom

Il y a longtemps que les toiles de Paul Klee m’inspirent et me donnent envie d’écrire des histoires à partir de celles-ci.

Je ne pouvais donc que partir avec ce livre dans mon sac lors de ma plus récente visite à la Grande Bibliothèque, d’autant plus que ce magnifique album écrit par Nancy Guilbert et illustré par Grégoire Vallancien était là, bien en évidence, dans la section consacrée aux nouveaux titres de la section jeunesse.

C’est donc ce que j’ai fait. Aux anges. Comme si je venais de mettre la main sur un trésor. Et c’est bien le cas. L’album Tim et le Sans-Nom est un véritable bijou et la magie opère dès la couverture, laquelle nous montre l’un des rares visages peints par Klee. Un visage encore plus impressionnant quand on découvre que c’est celui de Sans-Nom, cet étranger arrivé d’on ne sait où, celui qui s’est vengé du mauvais accueil qu’il a reçu en jetant un sort aue village, si bien qu’il est désormais couvert de brouillard et gris, encore gris, et rien que gris.

Or, Sans-Nom est-il vraiment le monstre que l’on croit? Tim a décidé d’en avoir le cœur net et d’affronter celui-ci au péril de sa vie afin de redonner au village ses couleurs et ses oiseaux. Y parviendra-t-il?

C’est ce que cet album nous racontera au moyen des tableaux de Klee et de personnages créés à partir des formes et des teintes de certains d’entre eux, de même qu’il nous révélera à quel point les rumeurs peuvent prendre de l’ampleur et briser des vies.

Un album magnifique, suivi de quatre pages présentant les toiles de Klee et les personnages. Une collection publiée chez Léon art & stories, qui compte déjà une dizaine de titres autour d’autres artistes.

Affaire à suivre. Il y a trop de titres tentants dans cette série, foi de Lali.

29 décembre 2015

Une heure chaque jour 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

CROWLEY (Grace) - 1

J’imaginais
que tout pouvait se bâtir
en dehors des lois de l’amour
et j’ai vu
au fond d’une cour
une herbe frêle
vaincre la pesanteur
pour se tendre vers le soleil
et lui déclarer son amour.

Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour

*choix de la lectrice de Grace Crowley

Mon miel, ma douceur

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:13

mon miel

Chaque été, Khadija quittait Marseille en bateau pour le pays où étaient nés ses parents, ce pays qui était celui de sa grand-mère Zhora qu’elle aimait tant, celui des figues de Barbarie et des dattes, et celui des gâteaux préparés par son aïeule. Chaque été, Khadija passait des semaines près du Chtt el-Djerid, où sa grand-mère lui parlait d’une princesse appelée Shéhérazade et lui faisait des guiliguilis. Khadija était si heureuse auprès de sa grand-mère.

Mais un jour un télégramme arriva annonçant le décès de sa grand-mère adorée et Khadija fut inconsolable, jusqu’à ce qu’arrive par la poste la tunique brodée avec tant d’amour pour elle par sa grand-mère qu’elle en oublia une partie de son chagrin tant cette tunique avait le pouvoir de la réconforter.

Mais cette tunique ne devait durer qu’un temps, celui des adieux. Je vous laisser découvrir pourquoi.

Racontée avec finesse par Michel Piquemal, l’histoire de Khadija et de sa grand-mère est semblable à un long poème. S’y entremêlent le français et l’arabe en toute harmonie tandis que les illustrations d’Élodie Nouhen, proches de l’univers de Chagall, vous emportent au pays d’une grand-mère qui appelait sa petite-fille mon miel, ma douceur avec tellement d’amour que vous aurez peut-être envie d’adopter l’expression.

Je suis encore sous le charme.
Et pour un moment, je crois.

28 décembre 2015

Une heure chaque jour 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

COSSAIS (Delphine) - 9

Il faut aimer la mer
comme l’amour.
Toute situation étrangère
l’absence, la mort, l’oubli,
serait vagabonde.
Il faut suivre la carte
au dix-millième de la vie,
se laisser emporter
avec la confiance à se repérer
sur les amers du silence
entre la mer et l’amour,
entre les franges de ce que
nous ne cessons de fuit
et de devenir.

Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour

*choix de la lectrice de Delphine Cossais

Le bedon de madame Loubidou

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:18

loubidou

Il se cache quelqu’un dans le bedon de madame Loubidou, c’est sûr et certain. Mais qui? C’est la question que tout le monde se pose. Serait-ce un chat? Une souris? Un ballon? À moins que ça ne soit un bébé? Et si c’est un bébé, sera-ce une fille ou un garçon et à qui ressemblera-t-il?

Marie-Francine Hébert nous raconte là une jolie histoire. À sa manière. C’est-à-dire avec imagination et fantaisie, faisant intervenir qui se cache dans le bedon de madame Loubidou à chacune des suppositions fantaisistes émanant de l’entourage de celle-ci. Mais personne ne l’entend. Seul le lecteur sait ce qu’il dit et il sourit chaque fois qu’il lit dit une petite voix à l’intérieur du bedon de madame Loubidou. Car il se sent complice de cette voix.

Oui, Marie-Francine Hébert nous raconte là une bien jolie histoire. Dommage que je n’aie pas été en mesure de me laisser prendre au jeu des illustrations signées Guillaume Perreault, lesquelles risquent de bien mal vieillir, les barbus ayant de nombreuses chances de ne plus être à la mode dans deux ou trois ans. Dommage aussi que le chat de l’histoire ait l’air d’un énorme rat d’égout.

L’histoire était si jolie et si bien tournée.
Peut-être que les images plairont à ceux à qui elles sont destinées. Qui sait?

27 décembre 2015

Une heure chaque jour 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

CONSTABLE (John) - 3

Les mots d’un poème
sont des poignées d’oiseaux
que libère le poète.

Pourquoi faut-il
que la page blanche
au lieu de leur azur
devienne leur cage?

Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour

*choix de la lectrice de John Constable

Soledad et sa grand-mère

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:01

soledad

Il n’est jamais facile de parler de la mort. Et très difficile d’expliquer ce qu’est la mort à une petite fille qui vient de perdre sa grand-mère. Or, Soledad voudrait bien comprendre où est passée l’âme de celle-ci. Car elle a beau la chercher, elle ne la trouve nulle part. Elle ne s’est tout de même pas envolée!

Mais la fête des morts, telle qu’on la célèbre chaque année dans les Andes, avec son rituel bien particulier que lecteurs jeunes et moins jeunes découvriront, apportera à l’enfant la paix et le réconfort nécessaires pour qu’elle accepte la mort de son aïeule.

Un bien bel album que Soledad et sa grand-mère. Un rendez-vous avec la vie plus qu’avec la mort et, aussi, avec la poésie.

i minuscule

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:01

I minuscule

Dès que vous fermerez i minusule, un album écrit par Marie-Christine Dauner et illustré par Rebeka Elizegi, vous ne verrez plus les voyelles de la même manière, pas plus que les accents et les signes de ponctuation. Vous vous rappellerez leurs jeux, la complicité entre eux, et l’aventure du « i » minuscule qui un jour perdit son point et que le « y » (« i » grec), un étranger dont il faut se méfier aux dires de son père, « i » majuscule, aidera de son mieux afin que son ami ne soit plus amputé.

Arborant chapeaux et chaussées de baskets, les voyelles ont fière allure et se différencient tellement mieux les unes des autres ainsi, en ont décidé auteure et illustratrice qui se sont sûrement beaucoup amusées en créant leurs personnages : cela se sent. C’est donc avec un immense plaisir qu’on les suit jusqu’en Grèce à la recherche du point perdu, ce qui permet de faire connaissance avec les accents et de se familiariser avec les sons dont ils sont à l’origine.

L’album i minuscule est plein de trouvailles toutes plus amusantes les unes que les autres, si bien qu’il est un cadeau de choix pour tout enfant en plein apprentissage de l’alphabet et de ses à-côtés.

Celui qui manque

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 18:01

Violette rêve parfois d’être fille unique tant il lui pèse d’avoir sept frères et sœurs. Mais elle n’échangerait Moon, le petit dernier contre personne, c’est de tous son préféré.

Or, cet été-là, Moon est retrouvé mort dans la piscine un matin. Comment cela a-t-il bien pu se passer? La barrière de sécurité est toujours fermée, afin que nul ne puisse accéder à la piscine. Quelqu’un aurait-il oublié de poser ce geste de sécurité? Lequel de ses frères et sœurs est-il responsable de la mort du plus jeune?

Violette doit absolument trouver la réponse et un coupable à haïr le reste de ses jours tant sa souffrance est grande. Elle fera donc sa propre enquête, fouillant la moindre piste, analysant chaque détail, creusant le contenu de chaque témoignage et doutant de tout. Mais ce qui l’attend est pire que ce qu’elle avait imaginé. Immensément pire.

Bien entendu, vous aurez compris que ce roman s’adresse non pas à des jeunes, même du deuxième cycle du primaire, mais à des adolescents à cause de la complexité du sujet et du thème de la mort. Vous aurez compris aussi que ce livre est bouleversant et que vous pleurerez vous aussi.

L’écriture sans concession et aiguisée d’Agnès de Lestrade a encore frappé. Celui qui manque est un livre qui marque. Un grand livre.

Grand-père

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 17:01

grandpere

Grand-père vient de mourir après une longue vie. Une vie à jamais marquée par la Shoah et son séjour dans un camp de concentration. Une vie dont on connaît des bribes qu’on voudrait transmettre à ceux qui lui survivent pour perpétuer la mémoire et l’histoire de cet homme, de même que l’Histoire elle-même.

L’horreur et le barbarisme sont dans chaque dessin où le noir domine. Le texte, quant à lui, se contente d’apporter une précision, sans aller dans les détails. Cela donne un album un peu étouffant, mais nécessaire. Un livre qui demande une lecture accompagnée par un adulte qui saura répondre aux questions, aller au delà du texte et des images.

Un grand livre sur un sujet sur lequel il ne faut pas se taire, même si d’aucuns diront qu’on en a déjà trop parlé. Je ne suis pas de ceux-là.

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