Que ferais-je du jour 1
Le soleil est là
soudain
un trop-plein du ciel
une éclaboussure
je remonte les heures
par-dessus ma tête
par où rejoindre un rêve?
Martine Audet, Que ferais-je du jour
*choix de la lectrice de Maurice Asselin
Le soleil est là
soudain
un trop-plein du ciel
une éclaboussure
je remonte les heures
par-dessus ma tête
par où rejoindre un rêve?
Martine Audet, Que ferais-je du jour
*choix de la lectrice de Maurice Asselin
Il n’y a pas de plus beau moment dans l’année pour les Chinois que l’époque entourant le Nouvel An. Et ce moment est encore plus beau quand il donne l’occasion aux familles désunies le reste de l’année de passer d’une année à l’autre ensemble. C’est le cas de la famille de Maomao dont le père travaille sur un chantier tellement loin des siens qu’il ne rentre qu’une fois par année, pour le Nouvel An.
Raconté par Yu Liqiong et illustré par Zhu Chenliang, l’album Réunis met en scène cette courte réunion familiale où il est question d’amour et de traditions, de ce qui a de la valeur et de ce qui n’en a pas. Ainsi, cette boule de riz offerte par son père et contenant une piécette que Maomao croira perdue et qu’elle ne veut pas voir remplacée par une autre, parce qu’une autre n’aura aucune valeur sentimentale et que c’est la seule qui compte à ses yeux. Ainsi, les célébrations dans la rue et les petites choses du quotidien que mère, père et enfant partagent pendant le séjour du père.
Chacune des pages m’a émue, que ce soit à cause du texte, simple mais puissant, ou en raison des illustrations aux couleurs vives, chargées de tendresse.
Et parce que les éditions HongFei ne font pas qu’effleurer le sujet, quatre pages explicatives suivent l’album, lesquelles nous donnent un aperçu clair et concis du contexte pour saisir les particularités de ce moment de l’année pour une partie des Chinois et pour l’adorable Maomao.
Un autre coup de cœur. Rien de moins.
L’horloge ne sait pas
ce qu’elle mesure,
l’échelle ignore la solitude
de son dernier barreau,
la faux les ravages
de son chantant appétit.
Il n’y a que l’homme
qui les pressente,
l’homme qui ne comprend pas
qu’il brouille les pas de l’invisible.
Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour
*choix de la lectrice signée Herbert Muckenschnabl
Quelle jolie histoire que celle d’Arto et la fée des livres! Je l’avoue tout de suite : j’ai été séduite dès la première ligne. Il faut dire que faire connaissance avec une fée relieuse qui veille à réparer les livres, à recoudre les feuilles volantes et à prolonger la vie de reliques ne pouvait que me plaire. Et quand j’ai constaté quelle application, quelle minutie, quelle patience étaient les siennes pour redonner prestance et classe aux livres abîmés par le temps ou les intempéries, j’étais prête à devenir son assistante.
Mais Arto m’a précédée. Il est arrivé chez la fée des livres avec l’album de photos de ses parents, lequel était en bien piteux état, ce qui inquiétait beaucoup l’enfant. Si les photos et les pages se décollent, serait-ce là ce qui va arriver à ses parents? La fée des livres n’a pas de réponse à lui fournir, mais elle a bien besoin d’aide. C’est donc en apprenant le métier que le petit Arto en apprendra beaucoup sur la vie et en oubliera (presque) la raison pour laquelle il s’est adressée à la fée.
La fin vous fera sourire. De même que tout l’album. Je vous l’assure.
Comme je fus
un voyageur prisonnier des glaces,
un sédentaire qui déserte ses places,
un apatride dans sa propre patrie,
je serai un poète en exil
dans l’exil de la poésie.
Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour
*choix de la lectrice de Dmitrievna Mohchevitina
Les oiseaux des gares
ne voyagent pas,
ils ne franchiront jamais
le verre fumé de leur ciel uniforme.
Ainsi des hommes ne quittent pas
les quais de leur bout du monde,
ils ne navigueront jamais au-delà
des bassins pour caboteurs et transatlantiques.
Ainsi des amants
ne désunissent pas leurs mains,
pourtant ils circuleront, erreront,
changeront d’hémisphère,
mais il s’agira d’autres voyages
vers les archipels et les escales,
les jardins suspendus de leur amour.
Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour
*choix de la lectrice de Doris Morrison
Ne rien posséder que l’errance,
ses parcours obsolètes,
ses bagages allégés,
ne rien détenir que les adresses
approximatives de l’auberge du vent,
des motels de la pluie,
ne subir d’autre destin
que le halage des fleuves,
transmettre les atolls aléatoires
des amitiés apatrides,
des amours au sein des cités grotesques.
Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour
*choix de la lectrice de Berthe Morisot
Un rideau qui bouge
est-ce le paysage alentour
qui frémit, qui fuit?
Ou le vent qui nait,
la lumière qui meurt?
Un rideau qui tremble
est-ce une main derrière,
un visage, un regard,
est-ce une pensée, une âme,
ou le souffle d’une vie promise?
Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour
*choix de la lectrice de Robin Kent
Combien d’amours vivantes
dont on meurt chaque jour,
combien d’amours mortes
dont on vivra longtemps.
Gérard Le Gouic, Une heure chaque jour
*choix de la lectrice de Thomas Benjamin Kennington