Lali

11 avril 2008

Anecdotes de libraire 5

Filed under: Anecdotes de libraire,Couleurs et textures — Lali @ 9:44

kc

Il fut une époque où on me repérait au son. Et pas n’importe quel son. Bing-badaboum. Ou quelque chose qui ressemble à ça. Le son de livres qui s’effondrent. Tantôt d’une pile déposée en catastrophe pour servir un client. Tantôt de mes bras surchargés parce que je tente de faire une place sur une tablette. Bing-badaboum.

Juste ce son à intervalles réguliers faisait qu’on ne perdait pas ma trace. S’il y avait un bing-badaboum, je ne devais pas être loin de l’endroit où il avait été entendu. Parfois assise en indien en train de scruter une tablette du bas, tentant l’impossible : glisser quelque part tous ces nouveaux livres que j’avais transportés de peine et de misère. Parfois à genoux, la tête ne dépassant pas, bien évidemment, aux prises avec le même défi. Où allais-je bien ranger tout ça sans que ça ne fasse désordre ou fouillis?

Bing-badaboubouboum. Petite variante pour faire changement dans l’uniformité de la partition des livres qui s’écrasent. Je viens de rater la marche de la section jeunesse et de m’allonger avec la pile. Non, non, ne vous précipitez pas, ça va. Mais personne ne se précipite. On a encore cru que quelques livres étaient tombés. Pareil quand j’ai déboulé l’escalier de haut en bas les bras pleins.

Curieusement, je n’échappe plus rien, même si je m’étale toujours régulièrement. Petites traces d’une vie d’avant. Sans piles autres que celles que je promène de la chambre au bureau, du bureau au salon et du salon à la chambre. Des piles qui ont des airs de celles de Kritsana Chaikitwattana.

Un commentaire »

  1. Lali, tu as trouvé la solution pour du fitnes à bon compte…Sans rancune ?

    Comment by Denise — 11 avril 2008 @ 16:06

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