Anecdotes de libraire 39
Je me suis toujours demandée du temps de ma vie de libraire – et je me pose toujours cette question, d’ailleurs – pourquoi certains auteurs donnaient des titres très longs à leurs livres. Car qui dit titre long dit bien entendu risque de déformation.
Mon ami le dramaturge Normand Chaurette – à qui on doit Fragments d’une lettre d’adieu lus par des géologues tout comme l’écrivain Yves Navarre dont j’ai révisé La terrasse des audiences au moment de l’adieu ont eu une seule réponse : parce que c’était le seul titre possible.
Je suppose que Robert M. Pirsig aurait dit de même de son Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes. Comme Élizabeth Bourget à propos de Bernadette et Juliette ou la vie, c’est comme la vaisselle, c’est toujours à recommencer.
Ben oui, le seul titre possible… Ne me dites pas que les écrivains n’ont pas d’humour!
*toile de Brassaï

J’ai toujours trouvé que le titre devrait réfléchir l’oeuvre d’un écrivain, moi-même étant écrivaine à mes heures perdues, j’aime les titres clairs et je ne vois pas en quoi cela peut être dérangeant. Ma dernière oeuvre par exemple s’intitule:
La vie perdue d’un orphelin de quinze ans à l’heure du thé, assis sur le bord du trottoir, accompagné d’un chien sans race, un beau jour de juillet quand la pluie menace à l’horizon.
Cela n’aurait plus le même charme si je l’avais appelé Alfred.
Commentaire by Puffette — 19 février 2009 @ 8:11
C’est certain que la vie d’Alfred faisant le trottoir avec un bâtard détrempé çà manque de charme!
Commentaire by Puffine — 19 février 2009 @ 8:31
Depuis que mon chef de service a dit devant tout le monde que je n’étais qu’une anecdote,je cherche un poste de libraire…
Commentaire by Sus Septible — 19 février 2009 @ 8:33
Il y a un poste de litote de libre!
J’ai dis à mon Valentin que je ne le haïssais pas et il m’a dit que je ne lui disais jamais: « je t’aime ».
Alors Sus et Puffette ce poste est pour vous!
Commentaire by Armèle — 19 février 2009 @ 9:14
Des titres de livres aussi longs sont déjà un paragraphe…
Commentaire by Denise — 19 février 2009 @ 15:07
C’est toujours un plaisir, Lali, de découvrir tes souvenirs de libraire !
Les titres très brefs m’attirent… Alfred ? Non, quand même pas !
Curieux… En lisant le commentaire de Denise, j’ai vu ceci :
« Des titres de livres aussi longs sont déjà un parapluie »
Merci pour les commentaires d’humour, Armando. 😉
Commentaire by agnès — 20 février 2009 @ 4:46
Je me décarcasse à acheter de jolies phrases au marché noir pour faire rire tout le monde et c’est Armando qu’on félicite… Bravo, je ne peux vous dire que Bravo…
Par contre je trouve inquiétant que le gars soit toujours devant la vitrine dans la même position qu’hier… a-t-il pris son petit déjeuner au moins?…
Commentaire by Puffette — 20 février 2009 @ 5:21
Ah ah ah ah Puffette, laissez-moi rire pendant que je suis encore vivant… Vous êtes d’une candeur sans limites. Vous devez avoir l’âge d’un pois chiche en gestation depuis trois mois et vous ne comprenez rien à la réalité de la bande dessinée des temps modernes. On voit encore chez vous des traces d’une préoccupation propre aux petites gens qui souhaitent vivre longtemps même si elles vivent une petite vie derrière leur écran qui les protège de tout sauf du sommeil et de la grippe du tapis volant.
Bien sûr que j’ai pris mon petit déjeuner, et même que je suis allé au cinéma pendant ce temps, que j’ai mangé du pop corn si vous voulez tout savoir et que je suis même allé faire pipi. Deux fois. Vous ne comprenez décidément jamais rien à rien. Alors que si on voulait être honnête, vous avez moins d’excuses que le citoyen commun, puisque vous êtes en Belgique si j’ai bien compris…
Vous devez donc être habitué à ce gaillard qui va plus vite que sont ombre… je ne vous le fais pas dire, c’est bien lui avec son chien Rantanplanplan et Joly quelquechose, son fidèle cheval…
Eh bien moi c’est justement le contraire… Je vais plus lentement que mon ombre. Vraiment plus lentement… c’est pour ça que vous me voyez là, alors que depuis deux jours je suis déjà ailleurs…
Alors le petit déjeuner…
Commentaire by Lune Perdue — 21 février 2009 @ 22:58