Anecdotes de libraire 23
Je me demande parfois s’il existe encore de vrais libraires, ceux capables de dire la vérité quand on leur pose une question qui demande la franchise. Ceux qui n’ont pas peur de perdre une vente et qui ont à cœur le bonheur de lire d’un éventuel client. Même s’ils ne savent rien de lui, même si celui-ci est entré par hasard, même s’ils ne le revoient jamais.
Se donnent-ils la peine de donner l’heure juste si on la leur demande ou se rangent-ils derrière l’opinion d’un critique ou le fait que le titre fait partie de la liste des meilleurs vendeurs?
Osent-ils dire, comme je l’ai fait un jour, alors qu’on me demandait ce que je pensais du roman érotique du moment, qui se vendait comme des pains chauds et que la cliente était visiblement prête à acheter, qu’elle pouvait ouvrir le livre à n’importe quelle page, qu’il était aussi mauvais d’une page à l’autre? Ce qu’elle a fait. Avant de le remettre sur la tablette.
Elle n’était pas du quartier. Elle était entrée pour acheter ce livre. Et uniquement ça.
Elle est repartie avec les nouvelles d’Anaïs Nin, un roman d’Anne Dandurand et mon coup de cœur du moment, car elle avait envie de voir ce que je considérais comme un bon livre. Et pendant des années, elle a traversé la ville tous les mois pour que je lui choisisse des livres.
*toile de Francesc Sillué

Ah, tu me rappelles tellement Jean, mon bon libraire ! Ceux que je fréquente actuellement sont des vendeurs de livres, pas de vrais libraires. Aussi, je me passe de leurs conseils !
Commentaire by agnès — 3 septembre 2008 @ 7:26
Dans cette abondance de publications le lecteur il est vrai, a bien du mal à s’y retrouver !
Pour ma part, même si j’adore toujours fureter, dénicher le livre coup de coeur…
Je ne me sépare jamais, de mon petit carnet, dans lequel je note ma sélection de livres, de peur d’être noyée devant cette foison littéraire.
Car, des libraires « amoureux des livres » comme Lali , capables de conseiller, ils se font rares !!!
Lali, tu me fais penser au » Libraire » de Régis de Sà Moreira . J’aime ce passage dans lequel il refuse aussi de vendre certains livres :
« Mais qui était-il pour décider ainsi.. lui faisait-on parfois, et pas toujours si poliment, comprendre.
Et bien, il était libraire. Et ça lui semblait suffisant. »
Commentaire by chantal — 3 septembre 2008 @ 9:45