Lali

22 janvier 2015

Un cadeau, un véritable cadeau

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:39

gendron

Sylvie Gendron publie des nouvelles depuis 1998 dans diverses revues littéraires, notamment XYZ. La revue de la nouvelle. C’est d’ailleurs dans les pages de cette revue qui fête ces jours-ci ses trente ans que j’ai lu ses premiers textes avec un grand bonheur, tant son écriture a tout de suite su me séduire.

Lauréate du concours annuel de cette revue, tout comme notre recrue de décembre, Véronique Bossé, Sylvie Gendron aime le bref, autant dans le ton qu’en ce qui concerne la longueur des phrases ou des nouvelles. Ses textes sont donc courts, mais pas écourtés à la va-vite. En effet, malgré ce choix, la nouvellière prend le temps de présenter les personnages avec juste ce qu’il faut de détails pour que le lecteur sache immédiatement à qui il a affaire. Elle ne s’étale pas non plus quand il s’agit d’installer le décor et l’action, si bien que, sans délai, nous sommes dans le feu de l’action ou de la réflexion.

Réunies sous le titre Quelqu’un, toutes les nouvelles font référence à divers « quelqu’un », à savoir tous ces doubles et ces absents qui jalonnent nos vies, qui nous poussent à agir, qui soulèvent des questions et qui nous hantent parfois jusqu’à la folie. Ce qui nous donne une vingtaine de textes d’une densité et d’une intensité d’autant plus fortes que les nouvelles, par leur brièveté, ne laissent guère au lecteur le temps de reprendre son souffle entre deux paragraphes.

Pas de détours inutiles, pas de temps perdu, mais tout de même une écriture incisive et imagée, un talent pour les descriptions à la manière des dessinateurs qui vous inventent un personnage en trois coups de crayon, voilà en gros les forces de Quelqu’un, dont j’attendais la parution depuis longtemps tant chacune des nouvelles de Sylvie Gendron qu’il m’a été donné de lire au fil des quinze dernières années m’a convaincue de son talent.

La nouvelle est un genre difficile, malgré ce que d’aucuns affirment, y voyant là des exercices comme le sont les gammes et les arpèges pour les musiciens. Un genre littéraire à part entière. Pour le maîtriser, il faut de la rigueur et ne pas avoir peur de raccourcir et de ne pas tout dire. Rappelons, en effet, que la nouvelle n’est pas un roman court et que sa force est justement dans cette façon de raconter un épisode sans nous donner tous les détails entourant l’avant et l’après.

Sylvie Gendron l’a bien compris. Ce recueil nous le prouve et constitue un bien joli cadeau pour ses 50 ans. Lequel devient ainsi le nôtre.

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