Ce que mots vous inspirent 34
Je hais la prudence, elle ne vous amène à rien. [ Jacques Brel ]
Le lecteur de Lorenzo Lotto est bien songeur. Est-ce la phrase de Brel qui le rend aussi perplexe, lui justement qu’on dit trop prudent?
Et vous, êtes-vous trop prudents? La phrase de brel est-elle justifiée et justifiable? À vous de nous dire ce que mots vous inspirent. La phrase est à vous en ce mercredi comme il y en a une chaque mercredi. Comme il y en avait une la semaine dernière. Comme il y en aura une la semaine prochaine, tant que quelqu’un sera inspiré par ma citation de la semaine. Et bien entendu, je laisserai les commentaires s’accumuler pour ne les valider que dans sept jours.
Bon mercredi à vous tous!

La page pliée en quatre et les petits bouts de papier sur la table étaient placés au beau milieu du grand livre, la bible ! La bible de la famille mais rare étaient ceux qui l’ouvrait. Sauf Justin.
En ouvrant la bible, il découvrit ces déchets de papier, essaya de reconstituer le puzzle.
A force de patience et une nuit blanche, Justin réussit son exploit. Il pouvait lire la page déchirée en mille morceaux et il a bien cru que son cœur allait s’arrêter de battre. Il lui a fallu des jours pour s’en remettre.
Bien sûr, il ne dira rien à ses parents Il gardera ce secret pour lui.
-Mais pourquoi ma sœur ne m’a rien dit ? Elle sait qu’elle peut me faire confiance. Je pense qu’elle devait être à bout de force. Je commence à comprendre son mutisme de ces derniers jours et son visage tout pâle. Elle semblait malade. La pauvre ! –
-Oui, c’est bien cela. Après avoir lu la lettre, elle la déchira et cacha tous les morceaux dans la bible puisque plus aucun membre de la famille ne la lit, sauf moi mais elle ne l’a jamais su. –
Toujours perdu dans ses pensées, Justin entend encore les voix de ses parents lui dire : Justin, tu n’arriveras jamais à rien dans la vie, tu tergiverses toujours, tu pèses le pour et le contre, tu ne sais pas prendre une décision. Pourquoi tant de prudence ?
Il se remémore les mots terribles de la lettre déchirée qui disaient :
Véronique,
Nous avons eu de beaux jours ensemble mais vois-tu, nous allons nous quitter.
Toi et moi ne sommes pas du même milieu. Mon père m’a dit qu’il me lèguerait toute sa fortune et toi qui vient d’une famille de paysans, qu’as-tu à m’offrir ? Rien !
Voilà, je suis persuadé que nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre.
Pour moi, l’argent est bien trop important et ma vie se fera avec une femme fortunée !
Désolé mais je ne peux pas me changer alors….
Justin vient enfin de réaliser qu’à force d’être trop prudent dans la vie ce n’est pas le meilleur choix. Ce soir, il a pris une grande décision. Il va voir la vie différemment, il est trop triste pour sa sœur. Il ira vers sa sœur, la consolera car elle en a grand besoin. Il la prendra dans ses bras et lui dira, ne crains sœurette, je sais tout, ce sera notre secret et je serais toujours là pour toi. J’ai compris beaucoup de choses…
Commentaire by Denise — 24 juin 2008 @ 16:06
On finit par confondre le temps avec la sagesse, quel ennui.
C’est parfois, toujours quand on est jeune, faire preuve de prudence que manquer de discernement.
Commentaire by Armando — 25 juin 2008 @ 16:26
Oui, mais le bonheur n’est-il pas, savoir apprécier ce que l’on a…plutôt que de toujours courir après quelque chose, qui ne nous rendra pas nécessairement plus heureux !
Commentaire by chantal — 26 juin 2008 @ 11:59